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La zone de libre-échange continentale africaine: faire progresser l’intégration africaine par le Dr Ibrahim Assane Mayaki


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Dr Ibrahim Assane Mayaki, ancien Premier ministre du Niger, est actuellement le PDG de l'Agence du NEPAD de l'Union africaine.

Dr Ibrahim Assane Mayaki, ancien Premier ministre du Niger, est actuellement le PDG de l’Agence du NEPAD de l’Union africaine.

Il y a vingt ans, j’espérais une Afrique qui se rapprocherait et avancerait hardiment, malgré des fortunes diverses. Le Rwanda venait d’être détruit par un génocide; le coup d’Etat omniprésent élevait toujours sa tête laide en Afrique de l’Ouest; Bien qu’un calme timide ait prévalu en Afrique centrale, des tensions politiques ont mijoté sous la surface; Le Zaïre était en proie à la «première guerre du Congo»; la guerre civile en Somalie a pris de l’ampleur et de l’intensité; L’Éthiopie a commencé une expérience de planification macroéconomique étatique; une Afrique du Sud démocratique s’est levée des cendres de l’apartheid, une véritable validation de l’objectif ultime de l’OUA de libération politique pour l’Afrique.

Une période intérimaire de changements positifs s’est ensuivie, une croissance alimentée par les nouveaux médias, y compris Internet, un multiculturalisme accru et un attachement plus fort aux principes démocratiques.

En mars 2018, 44 des 55 chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont adopté l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ALE) à Kigali, au Rwanda, lors de sa 10e session extraordinaire, sous la direction éclairée de H.E. Le président Mahamadou Issoufou du Niger, avec H.E. Le Président Paul Kagame du Rwanda en tant que Président de l’UA et H.E. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA. Une fois en vigueur, l’AIFCF sera la plus grande zone commerciale du monde, augmentera le commerce intra-africain de 52% d’ici 2022, supprimera les droits de douane sur 90% des marchandises, libéralisera les services et s’attaquera aux autres obstacles au commerce intra-africain, tels que retards aux postes frontaliers.

 

La fin du colonialisme au début des années 1960 a créé 55 pays africains qui ont coupé arbitrairement leurs frontières ethniques, culturelles et traditionnelles. Ils ont créé l’Organisation de l’unité africaine (OUA) pour promouvoir l’unité et la solidarité d’une part, tout en soulignant la souveraineté territoriale de l’autre. Cela a paralysé l’OUA en ce qui concerne les affaires nationales et a aidé à créer des blocs économiques régionaux ou communautés (CER) au milieu des années 1970.

 

Les CER ont engendré une intégration politique et économique. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) ont signé des accords pour la libre circulation des biens, des services et des personnes. Il y a maintenant 8 CER reconnues par l’UA et un certain nombre d’organismes sous-régionaux qui poursuivent activement le programme d’intégration de l’Afrique.

 

En 1991, le Traité d’Abuja a créé la Communauté économique africaine (CEA), en s’appuyant sur les CER pour l’intégration. Au Sommet de l’OUA en 2001, les chefs d’État et de gouvernement africains ont adopté le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) en tant que vecteur supplémentaire d’accélération de la coopération et de l’intégration économiques en Afrique. Le Sommet a reconnu l’importance de l’apport de l’OUA dans la planification et la mise en œuvre du programme des CER. En 2002, l’Acte constitutif de l’UA a été adopté à Lomé, au Togo, en remplacement officiel de l’OUA.

 

Ces jalons montrent que l’intégration économique africaine est mieux poursuivie sur une base régionale.

 

Repenser les priorités de l’Afrique est une nécessité urgente. À cet égard, l’Agenda 2063, stratégie consolidée pour une intégration et une prospérité politiques et économiques durables, a été lancé par Les chefs d’État et de gouvernement africains à l’occasion du 50e anniversaire de l’unité africaine en 2013 Le premier plan de mise en œuvre de l’Agenda 2063 (2013-2023) s’inspire largement des expériences du NEPAD. Au-delà de ces grands axes dans les priorités et les programmes de développement, le développement de l’Afrique doit se traduire par des actions concrètes.

 

Alors que la confiance des entreprises et des consommateurs s’est améliorée, l’investissement, le commerce et la productivité ne l’ont pas été. Cela a un impact direct sur les investissements étrangers et nationaux en Afrique, en particulier dans les infrastructures. En tant que deuxième région de croissance mondiale, l’Afrique est très prometteuse pour ceux qui souhaitent investir du temps pour étudier nos économies locales et identifier les opportunités offertes par une classe moyenne en plein essor avec un appétit infini pour les consommables.

 

Bien que le Rapport Afrique 2017 montre que presque tous les pays planifient de grands projets d’infrastructure et comprennent la nécessité de s’industrialiser, l’Afrique ne peut se permettre d’être un «risque d’investissement» pour les projets d’infrastructure favorisant un développement inclusif durable.

 

À cette fin, le Réseau continental d’entreprises (NEA) de l’UA et du NEPAD continue de réduire les risques liés aux projets d’infrastructure afin d’attirer des financements, en particulier par l’intermédiaire des fonds de pension et des fonds souverains. En septembre 2017, le NEPAD et la CBN ont lancé une campagne dirigée par l’Afrique et appartenant à l’Afrique pour augmenter la contribution des investisseurs africains aux infrastructures africaines d’environ 1,5% de leurs actifs sous gestion à 5% des actifs sous gestion. En utilisant les ressources financières disponibles sur le continent et en renforçant les partenariats public-privé, les investissements dans les infrastructures devraient augmenter. La CBN a appelé à un engagement plus stratégique avec les investisseurs institutionnels nationaux à l’appui de cette campagne.

 

L’AfCTA est une étape monumentale pour l’Afrique; une autre étape importante dans le processus d’intégration en Afrique. Je dois cependant souligner que l’AfCFTA a été signé à Kigali, la capitale qui a connu une agitation totale il y a 24 ans, mais qui est maintenant prête à devenir le futuriste « Wakanda ».


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