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Santé : La prévention des futures pandémies passe par la lutte contre la tuberculose, selon un nouveau rapport


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Ph: DR: La tuberculose pourrait être l’une des facteurs de nouvelles pandémies selon un rapport publié à Londres ce 20 mars 2023

Selon un nouveau rapport publié à Londres au Royaume-Uni, ce 22 mars 2023, la lutte contre la tuberculose, l’une des plus anciennes maladies transmissibles, pourrait être le facteur clé de la prévention des nouvelles pandémies. Des projets déployés en Afrique du Sud, au Nigeria, en Ouganda et en Zambie constituent des exemples d’excellence essentiels pour prévenir la prochaine pandémie.

Publié ce 22 mars 2023 par le parlement britannique à l’approche de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (24 mars), le rapport intitulé « Ready Next Time – beating TB today and preparing for pandemics tomorrow»,met en évidence plusieurs domaines – notamment la prévention, la détection, la réponse et l’innovation – où les programmes de renforcement de la préparation à une pandémie recommandés par l’Organisation mondiale de la santé recoupent les programmes existants de lutte contre la tuberculose.

Chaque année, la tuberculose tue plus de personnes que toute autre maladie infectieuse. Comme la Covid-19, il s’agit d’un agent pathogène respiratoire qui se transmet par voie aérienne lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue. L’an dernier, 1,6 million de personnes dans le monde sont décédées de la tuberculose, un chiffre supérieur à celui des années précédentes ; cette augmentation est due en partie au fait que les services de santé et les moyens antituberculeux ont été reconvertis pour lutter contre la Covid‑19.

Lord Herbert of South Downs, président du réseau Global TB Caucus, expert cité dans le rapport, déclare : « En examinant comment les systèmes conçus pour la tuberculose ont été déployés pour lutter contre la COVID-19, nous pouvons déterminer quels sont les points forts de nos systèmes de santé publique. Et en repérant les aspects où la réponse existante à la tuberculose est insuffisante, nous pouvons déterminer les domaines où les investissements dans la préparation aux pandémies peuvent servir un double objectif : se préparer à la prochaine pandémie tout en s’attaquant à la tuberculose, la plus meurtrière des pandémies en cours. »

Pour illustrer la puissance des investissements dans la tuberculose pour lutter contre les futures pandémies, le rapport cite des exemples concrets d’excellence venant de toute l’Afrique, notamment :

  • Au Nigeria, le système numérique de surveillance EPCON AI, conçu pour la tuberculose, a été utilisé par des partenaires pour repérer les populations vulnérables et mal desservies face à la COVID-19.
  • En Afrique du Sud, deux organisations de recherche clinique, TASK et SATVI, ont mis leur expertise de la tuberculose au service du développement de nouveaux produits de lutte contre la COVID-19.
  • En Ouganda, les équipes sanitaires de village qui aident habituellement les patients tuberculeux à accéder à des soins ont contribué à lancer l’alerte au sujet d’une récente épidémie d’Ebola.
  • En Zambie, l’hôpital universitaire de Lusaka a reconverti son service spécialisé de tuberculose multirésistante en unité de traitement contre la COVID-19.
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« Je suis fier de voir le travail de l’Hôpital universitaire de Lusaka reconnu en tant qu’exemple d’excellence mondiale en matière de préparation à une pandémie », déclare Christopher Kalila, député du parlement zambien et coprésident de l’African TB Caucus, un réseau panafricain de députés qui milite en faveur des initiatives de lutte contre la tuberculose. « Mais nous pouvons, et devons, en faire beaucoup plus contre la tuberculose. Comme le montre ce rapport, lorsque les gouvernements investissent dans des programmes de lutte contre la tuberculose, ils peuvent mettre en place des systèmes et des services qui peuvent sauver des vies en cas de future pandémie. »

Les possibilités de double effet sont essentielles, selon les co-auteurs du rapport : « Les ressources dont disposent les gouvernements pour les programmes de santé sont très modestes », déclare Janika Hauser, chercheuse sur la tuberculose et co-autrice du rapport. « Personne ne peut se permettre de dépenser de l’argent pour des systèmes qui ne seront pas utilisés avant la prochaine pandémie. Mais cela n’est pas nécessaire : en faisant des investissements judicieux et ciblés, les gouvernements peuvent avoir un impact immédiat et tangible sur la lutte contre la tuberculose tout en se conformant aux directives internationales de préparation aux futures pandémies. C’est un système gagnant‑gagnant. »

Selon des données de l’Organisation mondiale de la santé, en 2021 la tuberculose a tué 1,6 million de personnes et 10 millions de personnes ont développé la maladie. Un tiers de ces décès ont été enregistrés en Afrique. Le Global TB Caucus est le plus vaste réseau parlementaire international indépendant. (Source : Campaigns in Global Health)


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