La Directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Dr Ngozi Okonjo Iweala a fait une conférence de presse ce jeudi 28 juillet par webinaire avec les médias des Pays moins avancés (PMA). En effet, cette rencontre virtuelle s’inscrit en dans le cadre l’Examen global de l’Aide pour le commerce organisé par l’OMC du 27 au 29 juillet 2022. A cette huitième édition 2022, plusieurs sessions sur les différents aspects de l’Aide pour le commerce sont organisées virtuellement afin de permettre aux différents acteurs d’y prendre part.
Dans un monde secoué par la pandémie de Covid-19 qui persiste, la guerre en Ukraine, l’insécurité alimentaire et le changement climatique, l’Examen global de l’Aide pour le commerce 2022 s’est ouvert le mercredi 27 juillet à l’OMC et met l’accent sur la manière dont l’Aide pour le commerce peut aider les pays en développement et les Pays les moyens avancés (PMA) à se relever des crises multiples et à renforcer leur résilience pour assurer un développement durable à long terme.
« L’Aide pour le commerce facilite les échanges des pays en développement et en particulier des PMA. Beaucoup de pays en développement se heurtent à diverses contraintes sur le plan de l’offre et de l’infrastructure commerciale, qui limitent leur capacité de prendre part aux échanges internationaux » a déclaré la Directrice générale de l’OMC, Dr Ngozi Okonjo-Iweala.
A cette huitième édition de l’Examen global de l’Aide pour le Commerce, cinq chiffres sont à retenir ; il s’agit : 1)- 556 milliards de dollars US ont été déboursés dans le monde entre 2006 et 2020 pour financier des projets d’Aide pour le commerce, selon l’Organisation pour le Commerce et le Développement Economique (OCDE) ; 2)- On estime que 13,2 dollars US par habitant, ont été versés aux PMA en 2020. 3)- 38% de l’Aide pour le commerce versés en 2020 ont été dirigés vers l’Afrique. 4)- 202 milliards de dollars US est le montant approximatif du financement de l’Aide pour le commerce dont a bénéficié l’Afrique depuis 2006. 5)-152 milliards de dollars US ont été versés aux PMA au titre de l’Aide pour le commerce depuis 2006.
L’initiative de l’Aide pour le Commerce pilotée par l’OMC encourage les gouvernements des pays en développement et vise en particulier à mobiliser des ressources pour remédier aux contraintes liées au commerce identifiées par les pays en développement et les PMA.
L’examen global de cette année, le huitième du genre, se déroule dans un contexte de crises qui se chevauchent. La pandémie de Covid-19 continue de nuire à la santé humaine et de bouleverser le commerce mondial. Partout dans le monde, les économies sont confrontées à des pressions inflationnistes, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie frappant le plus durement les pauvres et exerçant des pressions supplémentaires sur les budgets publics en difficulté. Ces pressions sont encore exacerbées par la guerre en Ukraine et les problèmes de sécurité alimentaire qu’elle a suscités. Le commerce continue de jouer un rôle important en tant que moteur non seulement de la reprise économique, mais aussi de la réduction de la pauvreté et de l’autonomisation économique des femmes.
Permettre un commerce connecté et durable
« L’Aide pour le commerce doit s’adapter pour canaliser les ressources en faveur d’une transition verte efficace. Les initiatives liées au commerce doivent suivre l’évolution des besoins des pays ». «Le but de l’examen global est de renforcer le suivi et l’évaluation de l’Aide pour le commerce pour inciter fortement les donateurs comme les bénéficiaires à faire avancer le Programme d’Aide pour le commerce».
Le commerce fait également partie intégrante de la transition vers des modèles de croissance sobres en carbone et une transition climatique juste. Dans ce contexte, l’Examen global examinera le rôle de l’Aide pour le Commerce dans le soutien à l’autonomisation économique des femmes, la connectivité numérique et la manière dont le développement écologiquement durable peut contribuer aux résultats de développement souhaités.
Les examens mondiaux antérieurs ont contribué à galvaniser le soutien pour surmonter les obstacles liés à l’offre et aux infrastructures liées au commerce afin que les pays en développement puissent tirer le meilleur parti du commerce international.
Cet événement intervient un mois après le succès de la douzième Conférence ministérielle de l’OMC, qui a remis le multilatéralisme commercial sur la bonne voie et a abouti à un accord historique sur les subventions à la pêche, et deux mois avant la COP27 en Égypte, qui pourrait déterminer les chances mondiales d’atteindre l’objectif des 1,5° C.
Le Bilan concernant l’Aide pour le commerce a pour but d’étudier les effets de la pandémie de Covid-19 sur le commerce et de présenter des arguments justifiant la mobilisation de financements au titre de l’Aide pour le commerce en vue de soutenir la reprise et de favoriser la résilience. Selon les observations du DGA de l’OMC, Zhan Xiangchen. « Au cours des 25 dernières années, le commerce a généré une croissance économique mondiale soutenue et des niveaux de revenus plus élevés, et il a permis de réduire la pauvreté. Nous devons veiller à ce que les progrès accomplis et les gains correspondants en matière de développement ne s’inversent pas » a déclaré le DGA de l’OMC, Zhan Xiangchen. Dans ce contexte, le commerce a un rôle à jouer pour aider à relever les défis posés par la pandémie. Par exemple, le maintien de l’ouverture des marchés contribuera à accélérer la reprise et à promouvoir la résilience dans le contexte plus large du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le bilan concernant l’Aide pour le commerce sera l’occasion d’examiner les besoins commerciaux des pays en développement et des PMA découlant de la pandémie, et de chercher à mobiliser un financement pour permettre de prendre en réponse des mesures durables facilitant la reprise et la résilience. (Source : OMC)
De l’avis des responsables des trois agences internationales (l’OMC, la CNUCED et l’ITC) qui constituent la plate-forme commerciale de Genève, pour faire en sorte que l’Aide et le commerce contribuent à un monde meilleur, les décideurs politiques doivent tenir compte de trois aspects fondamentaux qui se déclinent comme suit :
Premièrement, il faut rendre le commerce plus écologique. Le commerce mondial peut jouer un rôle important dans la transition vers une économie sobre en carbone. Selon des recherches préliminaires menées à l’OMC, la suppression des droits de douane et des obstacles réglementaires au commerce pour un ensemble de biens environnementaux liés à l’énergie permettrait de réduire les émissions mondiales de CO2 de 0,6% en 2030, uniquement grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique. Il pourrait également y avoir des retombées positives liées à l’innovation et à la baisse des prix accélérant la transition vers des produits qui utilisent des énergies renouvelables à moindre intensité de carbone.
Deuxièmement, il faut rendre le commerce plus inclusif. Favoriser le développement des activités commerciales des petites entreprises et une plus grande participation des femmes et des jeunes rend les entreprises et les pays plus compétitifs, stimule la transformation économique et réduit la pauvreté. Pourtant, les enquêtes menées par l’ITC auprès des entreprises ont révélé que seule une entreprise exportatrice sur cinq était dirigée par une femme. Les données de l’OMC montrent que les micro, petites et moyennes entreprises représentent environ 95% de toutes les entreprises au niveau mondial mais seulement un tiers des exportations totales.
Troisièmement, il faut rendre le commerce plus connecté. Dans notre monde en réseau, l’avenir du commerce passe par les canaux et les plates‑formes numériques, en particulier pour les petites entreprises. Pendant la pandémie, nous avons vu comment le commerce en ligne était passé d’utile à essentiel à la survie. Les données de la CNUCED montrent que les services fournis par voie numérique représentent désormais près des deux tiers du niveau des exportations mondiales de services.
Retenons que : L’OMC (l’Organisation mondiale du commerce) établit et administre les règles du commerce mondial. La CNUCED (la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) effectue des recherches et œuvre à la formation de consensus pour guider les pouvoirs publics. L’ITC (le Centre du commerce international) aide les petites entreprises à se mondialiser, en particulier les entreprises dirigées par des femmes et des jeunes entrepreneurs.
Ces trois agences travaillent ensemble pour faire en sorte que le commerce contribue au développement.