Dakar, la capitale sénégalaise accueille du 11 au 17 mai, la 54ème Session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de l’édition 2022 (CoM2022). «Financement de la relance de l’Afrique : Atteindre de nouveaux horizons », c’est le thème de cette conférence organisée conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement du Sénégal. Les travaux de cette conférence hybride ont démarré ce mercredi 11 par le Comité d’Experts qui vont réfléchir sur certaines questions statutaires et sur des sujets techniques ayant trait au thème de ladite conférence qui va durer une semaine.
La Commission économiques des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), l’initiatrice de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du développement économique est à l’œuvre depuis des années. Des progrès considérables sont faits pour aider ses Etats membres à atteindre leurs objectifs de développement durable (ODD).
A l’ouverture des travaux du Comité d’Experts ce mercredi, l’Expert Equato-Guinéen, président de la séance, a mis en exergue les actions principales menées par la Commission. Selon lui, quatre points importants de ces actions seront abordés à la présente réunion. Il s’agit notamment de : la reprise durable après la pandémie de Covid-19 pour laquelle la CEA continue d’offrir un Cadre de concertation aux fonctionnaires, parties prenantes et ministres des Finances et de la Planification économique pour qu’ils puissent traiter les questions relatives au financement du développement de l’Afrique ; la gestion de la Covid-19, elle a soutenu l’équipe spéciale africaine dans l’acquisition des vaccins : 510 millions de doses du vaccins Johnson & Johnson et à aider les parties prenantes à accroître la capacité de fabrication des vaccins sur le continent ; quant à la gestion des dettes, la Commission a également facilité l’accès aux efforts visant à une solvabilité des Pays les moins avancés à bénéficier d’une certaine liquidité pour faire face à la pandémie : d’où l’émission de nouveaux Droits de tirages spéciaux (DTS) et la prolongation de l’initiative de la suspension de la dette jusqu’en décembre 2021. Et enfin, la CEA a procédé au lancement de la Facilité des liquidités et des durabilités, un mécanisme pouvant aider les pays africains à économiser environ 11 milliards de dollars en cours d’emprunt au cours des cinq prochaines années. «L’ensemble de ces actions ont permis de lever près de 40 milliards de dollars US pour la relance de l’économie africaine » a déclaré le président de la séance.
Pour sa part, le Secrétaire général du Ministère de l’Economie du Sénégal, Alioune N’Diaye a dit que l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le continent appelle des réponses contenues et concertées afin de relever ensemble les multiples défis qui attendent les Africains. «Des défis sanitaires, éducatifs, plus performants, plus résilients ; construire des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires de qualité ; lutter contre les effets du changement climatique sur nos populations et sur nos économies ». Mais ajoute-t-il : « Dans ce contexte, l’urgence est de trouver des ressources nécessaires en vue de financier les grandes priorités identifiées dans l’Agenda 2063 et réaliser le Programme des ODD à l’horizon 2030 ».
Les effets incalculables induisent par la pandémie de Covid-19 amène le FMI, à estimer la situation de l’Afrique sous le prisme des dépenses annuelles liées aux ODD. Ces dépenses augmenteront de 154 milliards de dollars américains par an, en raison de la pandémie, et de 285 milliards de dollars américains supplémentaires au cours des cinq prochaines années pour assurer une réponse adéquate à la COVID-19.
La CEA estime que la réduction du coût du crédit commercial sera essentielle pour atténuer les vulnérabilités liées à l’endettement. La Commission avance également que l’augmentation du financement nécessitera des mesures qui créent des synergies entre le financement intérieur et extérieur provenant de sources publiques et privées. C’est pourquoi la problématique de financement de la relance des économies africaines occupe actuellement la première place du débat international sur le financement du développement.
« Pour une réponse pertinente à cette lancinante question, le choix du thème de l’édition 2022 de cette conférence ministérielle, nous invite d’abord à compter sur nos propres moyens. Une invitation qui nous impose d’accroître la mobilisation des ressources intérieures, notamment en renforçant la capacité des administrations fiscales et douanières, à collecter plus de ressources. En limitant au strict minimum les dépenses fiscales et à les orientant vers les programmes à fort impact » préconise Alioune N’Diaye.
«Financement de la relance de l’Afrique : Atteindre de nouveaux horizons »
La Secrétaire exécutive de la CEA, Dr Vera Songwe déclare que le thème retenu pour l’édition 2022 de ladite conférence a pour objectif de trouver les voies et moyens pour délibérer sur la question de financement des économies africaines et de permettre à nos Etats de trouver des opportunités pour améliorer les politiques de financement afin de soutenir la relance à long terme et d’être plus résilient aux chocs externes.
«Ainsi, durant les sept jours de réflexion, on peut espérer que les différentes réunions vont amener à voir comment l’Afrique peut sortir de la crise de la pandémie et de la récente crise engendrée par la guerre de l’Ukraine. Dans ce contexte de la relance, il s’agit de voir comment protéger les vivres et les moyens de subsistance, concevoir des politiques à long termes qui feront en sorte que la mise en œuvre de la ZLECAf soit en bonne voie » exhorte la Sous-Secrétaire des Nations Unies.
Concernant la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange Continental Africaine (ZLECAf), la Commission continue d’exhorter les pays africains à accélérer l’accord portant création de de ce grand marché africain, à travers des actions de sensibilisation et des plaidoyers qui ont débouché sur la ratification de l’accord par 42 pays sur les 52 en 2021.
Outre les panels ministériels de haut niveau, des tables rondes sur la manière de transformer la menace persistance de la pandémie de Covid-19 en un accélérateur de croissance et de prospérité mondiale, la CoM2022, c’est également le lancement du Rapport économique de l’Afrique, une publication annuelle phare de la CEA : « la Conférence annuelle Adébayo Adedeji de la CEA », qui portera cette année sur le rôle de l’enseignement supérieur et du développement du capital humain dans la transformation de l’Afrique et une série de discussions et le point sur la situation de l’intégration régionale, du commerce et de la ZLECAf.
La CoM en question…
La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM) est le plus grand évènement annuel de la CEA qui offre aux participants l’occasion de débattre des questions clés sur le développement de l’Afrique et de discuter du rendement du groupe de réflexion dans l’exécution de son mandat. C’est également une excellente occasion pour les ministres africains et les experts du monde entier d’avoir des discussions approfondies sur les questions d’actualité pertinentes pour le développement économique du continent.
Retenons qu’un certain nombre d’événements parallèles sont prévus les 14 et 15 mai, pour aborder des questions liées à la santé, aux infrastructures, à l’éducation, à l’action climatique et à la mobilisation des ressources à l’appui d’une relance incluse et durable pour les pays africains.
La réunion ministérielle proprement dite est prévue pour les 16 et 17 mai où l’actuel président en exercice de l’Union africaine, le président sénégalais, Macky Sall va procéder à son ouverture officielle.
La CoM22 va regrouper des panélistes chevronnés, de haut niveau, issus de gouvernements, d’universités, du secteur privé, ainsi que des gouverneurs de banques centrales d’Afrique et d’ailleurs.