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L’OMC lance l’Initiative « Aide pour le Commerce »: « Nul ne doit être laissé de côté pour la reprise post-Covid » Ngozi Okonjo-Iweala


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Du 23 au 25 mars 2021, l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) a organisé un événement  webinaire sur le lancement de l’Initiative « Aide pour le Commerce ». Objectif : dresser le bilan, étudier les impacts commerciaux de la pandémie de Covid-19 sur les pays en développement et les pays moins avancés en vue d’examiner dans quel contexte soutenir la reprise.

#AidePourLeCommerce ou #Aid4Trade

Aline ASSANKPON

L’événement « Aide pour le Commerce – dresser le bilan » de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) a lancé ses travaux en ligne du 23 au 25 mars 2021 à Genève au siège de l’institution. Il a pour but d’étudier les impacts commerciaux de la pandémie de Covid-19 sur les pays en développement et les pays les moins avancés en vue d’examiner comment elle peut contribuer à soutenir la reprise et à favoriser la résilience, notamment par la mobilisation de financements pour répondre aux besoins commerciaux.

Ainsi, orateurs et participants ont analysé  l’impact de la pandémie sur les chaînes de valeur mondiales et les approches régionales de la reprise économique. A cet effet, des questions du commerce et  développement sont articulées autour des thématiques présentées en webinaire durant les trois jours des travaux. Ces questions, sommes toutes, ont été mises en avant pendant la pandémie et le seront dans le but de renforcer la connectivité numérique, la promotion de la reprise parmi les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) et dans  le sens l’adaptation des formalités commerciales, telles que les procédures douanières et d’évaluation de la conformité, pour lutter contre la Covid-19.

Cinq chefs d’organisations internationales ont co-animé la séance plénière avec la Directrice générale de l’OMC, Dr Ngozi Okonjo-Iweala. Il s’agit notamment de : Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général  de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Isabelle Durant, Secrétaire Générale de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), Kristalina Georgieva, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Angel Gurria, Secrétaire général de l’Organisation pour la Coopération  de Développement économique (OCDE) et David R. Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.

Un panel de haut niveau qui a souligné la nécessité de maintenir les flux commerciaux mondiaux ouverts pour garantir que les pays en développement et les pays les moins avancés aient accès aux produits médicaux essentiels pour contrôler la propagation du COVID-19 et soient en mesure d’utiliser le commerce pour stimuler une reprise économique durable.

« La communauté commerciale mondiale doit agir rapidement pour atténuer les graves effets de la crise du Covid-19 sur les pays en développement, et en particulier, les pays les moins avancés (PMA) » ont souligné les orateurs dans ce panel qui fait le bilan pour l’Initiative « Aide pour le commerce».

En effet, les PMA sont les plus durement touchés par les perturbations commerciales et économiques résultant de la pandémie. «De la fourniture de produits de santé tels que les masques et à la mise en place de vaccins, le système commercial multilatéral doit jouer un rôle crucial en veillant à ce que personne ne soit laissée pour compte dans le processus de  reprise économique et commerciale post-pandémique» a déclaré Dr Ngozi Okonjo-Iweala. «Aujourd’hui, la pandémie a annulé les gains de développement durement acquis en renforçant les problèmes auxquels sont confrontés déjà les plus vulnérables» a-t-elle ajouté.

Selon la DG de l’OMC, la reprise post-Covid ne doit laisser personne, ni aucun pays, pour compte.  La première étape vers cet objectif doit être un déploiement rapide et mondial de vaccins qui met fin à la pandémie à travers une coopération mondiale pour remédier aux goulots d’étranglement de l’offre ; à la réduction des obstacles réglementaires; à la facilitation du commerce et au financement des achats de vaccins.

Félicitant les organisations et membres qui ont coopéré  à l’initiative « Aide pour le commerce », Mme Okonjo-Iweala insiste sur l’ouverture des marchés mondiaux, essentielle pour une reprise forte et durable. « Il faut reconstruire une économie mondiale plus verte, plus équitable et plus prospère. C’est une question d’intérêt économique pour tous les pays».

«Lorsque la santé est en danger, tout est en danger ; mais lorsque la santé est protégée et promue, les individus, les familles, les communautés, les économies et les nations peuvent prospérer. La pandémie est une démonstration dévastatrice de la santé et de ‘économie qui sont interdépendantes» déclare Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS pour qui la pandémie s’atténuera, mais il y en aura une autre. Et les pays continueront à faire face à une myriade de problèmes de santé qui sapent la productivité, alimentent les inégalités et freinent les nations. « Ne  considérons pas la santé comme un coût, mais comme un investissement dans un monde plus sûr, plus juste et plus prospère que nous voulons tous» a-t-il exhorté.

Pour la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, la bonne gestion d’un rebond du commerce peut conduire à la croissance et relever le niveau de vie dans les pays en développement. «Le commerce augmente les possibilités d’emploi, améliore l’accès des ménages pauvres à des biens et services abordables. Le commerce sera au cœur des efforts visant à progresser vers une reprise plus verte, plus inclusive et numérique». «Nous avons une chance de transformer nos économies, de les rendre intelligentes, vertes et plus équitables. Le commerce peut jouer un rôle extrêmement important à cet égard».

La même chance revient une seconde fois sous la prisme de David Malpass du Groupe de la Banque mondiale : celle de s’engager sur la voie d’un développement vert, résilient et inclusif, jetant les bases d’une croissance robuste à long terme à travers la formulation des politiques de relance. « Il faut plus du commerce pour mieux reconstruire. Si les pays s’efforcent d’ouvrir leurs économies et de réduire les coûts commerciaux grâce à une logistique et une connectivité améliorées, la reprise post-Covid sera beaucoup plus rapide et plus forte. Nous devons garantir des règles du jeu équitables, transparentes et prévisibles et réduire l’incertitude de la politique commerciale, essentielle pour relancer l’investissement et la croissance mondiale ».

Pour sa part, le Secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurría,  la pandémie a clairement montré qu’il faut veiller à ce que le commerce et l’investissement fournissent une empreinte de développement maximale dans les pays partenaires. « Le choc ultime de la crise de Covid-19 sera la pauvreté. Et des programmes comme l’Aide pour le commerce, sont essentiels pour mieux avancer. Sans un flux commercial et d’investissement soutenu, la reprise forte, résiliente, inclusive et verte à laquelle nous aspirons ne se concrétisera pas. Ce n’est qu’en travaillant avec les bons dirigeants politiques que nous serons en mesure de relever les défis à venir».

En réclamant fortement le maintien de la libre circulation des marchandises à travers les frontières pour garantir l’accès aux biens essentiels, Mme Isabelle Durant déclare que le commerce est un puissant moteur de création d’emplois, de revenus et une source essentielle de devises. «Aujourd’hui, nous pouvons démontrer notre front uni et notre engagement à reconstruire, grâce à « l’Aide pour le commerce ». Le monde post Covid-19 est encore un peu loin (…) mais grâce à notre détermination, notre volonté de trouver des solutions communes et d’investir dans le multilatéralisme, nous pouvons apporter une contribution précieuse» insiste la Secrétaire générale par intérim de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Un aperçu des flux commerciaux mondiaux est ainsi présenté soulignant une large reprise du commerce des marchandises tirées par les produits médicaux. Selon les six orateurs de ce panel de haut niveau, le commerce des services a augmenté, mais à un rythme plus lent. En soulignant le rôle important joué par la coopération mondiale dans le maintien des flux de marchandises et des denrées alimentaires, ils ont appelé à la maîtrise des restrictions à l’exportation.

«Une reprise économique inclusive, robuste et verte exigera des marchés ouverts et une mobilisation continue du financement du commerce pour aider les pays en développement et les PMA à renforcer leur résilience aux chocs futurs et à réduire l’extrême pauvreté».

Grâce à des initiatives telles que « l’Aide pour le commerce », la communauté internationale pourra aider à mieux répondre aux besoins commerciaux des pays à revenu faible afin qu’ils puissent jouer un rôle plus actif dans le commerce mondial et atteindre leurs Objectifs de développement durable prévus pour 2030.

La promotion et la facilitation des investissements, l’investissement dans les systèmes de santé, la mise en œuvre de mesures de facilitation des échanges et la résolution des problèmes de dette et de la balance des paiements figurent également parmi les stratégies à mettre en œuvre.

#AidePourLeCommerce ou #Aid4Trade

 


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