Inauguration du Secrétariat permanent de la ZLECAf  par l’Union africaine à Accra (Ghana): Une base opérationnelle pour la transformation économique de l’Afrique

Le président de la République du Ghana, Nana akufo-Addo et le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, ont procédé le lundi 17 août 2020 à l’inauguration du Secrétariat permanent de la Zone de Libre-échange Continentale africaine (ZLECAf) à Accra (Ghana). De tous les 54 Etats africains signataires de la ZLECAF, seuls 28  l’ont ratifié à ce jour. C’était l’occasion pour les deux personnalités d’inviter le reste des Etats à aller la ratification de l’accord de ce marché commun avant le prochain sommet de l’UA prévu en décembre 2020.

«L’intégration économique de l’Afrique  cimentera les fondements d’une Afrique qui saura s’affranchir de l’aide internationale. Le nouveau sentiment d’urgence qu’éprouve l’Afrique pour une véritable autonomie et son aspiration à y accéder trouvent largement leur expression dans la cérémonie d’aujourd’hui », a déclaré le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo.

Rappelons que le Ghana a été choisi en juillet 2019 par les dirigeants africains pour abriter le siège de l’organisme, lors d’un sommet des chefs d’État de l’UA tenu à Niamey au Niger, qui avait donné le coup d’envoi à la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange.  Cet accord devrait stimuler les échanges commerciaux régionaux entre les pays membres. Tous les 54 États africains sont signataires de la ZLECAf tandis que 28 d’entre eux l’ont ratifiée.

Pour ouvrir la voie à un démarrage progressif des échanges commerciaux à partir du 1^er janvier 2021, le président ghanéen appelle l’ensemble des États membres à ratifier l’accord avant le prochain sommet de l’UA prévu en décembre 2020. « La pandémie de Covid-19 ne fait qu’accroître l’importance du succès que doit connaître la ZLECAf. Le bouleversement des chaînes d’approvisionnement internationales met en lumière la nécessité d’une intégration plus étroite entre nous afin que nous puissions renforcer notre autosuffisance commune, améliorer nos économies et réduire notre dépendance vis-à-vis des sources extérieures» a-t-il souligné.

En effet, la ZLECAf représente la plus grande zone de libre-échange du monde, susceptible de transformer le continent grâce à son marché potentiel de 1,2 milliard de personnes et son PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains pour les 54 États membres de l’UA. «L’ouverture du Secrétariat permanent marquait une étape importante dans la matérialisation de la vision de l’intégration continentale africaine promue par ses pères fondateurs » a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

«L’accord offre à l’Afrique l’occasion de s’attaquer aux plus grands défis actuels en matière d’échanges commerciaux et de développement économique : la fragmentation du marché, la présence d’économies nationales de petite taille, la dépendance excessive à l’égard des exportations de matières premières, un potentiel exportateur trop limité, le manque de spécialisation dans les exportations, des chaînes de valeur régionales sous‑développées et des barrières réglementaires et tarifaires encore trop élevées ne favorisent pas les échanges commerciaux » analyse pour sa part, Wamkele Mene, premier Secrétaire général de la ZLECAf qui invite les Etats à agir maintenant : «Nous devons agir dès maintenant  pour démanteler le modèle économique colonial dont nous avons hérité ».

Cinq millions de dollars américains, c’est le montant de la subvention d’appui institutionnel du Groupe de la Banque africaine de développement accordé à l’UA pour la mise en place de ce Secrétariat permanent de la ZLECAf, dont les bureaux se trouvent dans un complexe ultra-moderne situé dans le quartier central des affaires d’Accra, la capitale ghanéenne.

Heureuse d’être associée à cette initiative continentale sans précédent, déterminante et transformatrice dans la poursuite de l’objectif de création de « l’Afrique que nous voulons », la Banque africaine de développement félicite l’UA et la ZLECAf. « Le soutien que nous apportons à la ZLECAf s’inscrit dans le rôle directeur de la Banque au niveau du continent en permettant la création de structures d’accueil qui sont essentielles à la mise en œuvre réussie des institutions indispensables à l’accélération des objectifs de développement économique de l’Afrique » a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la Banque en charge du Secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation.

A cette cérémonie d’inauguration étaient également présents par visioconférence, le président en exercice de l’Union africaine, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et le président du Niger, Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cedeao qui ont également exprimé leur satisfaction selon le communiqué de presse de la BAD.

(A.A.)