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12ème Edition de la Journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin au titre de l’Année 2018 : La BCEAO apprécie la justesse des réformes structurelles


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Ph:DR- Présidium à l’ouverture de la journée : (De gauche à droite) : Mressieurs Epiphane Adjovi (modérateur) ; Hermann O. Takou, DC/MEF et Alain Komaclo DN/BCEAO Bénin

La Direction nationale de la BCEAO pour le Bénin a organisé ce mardi 18 février 2020 au Novotel de Cotonou, la journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin au titre de l’année 2018.  La présentation du solde global de la balance des paiements affiche ainsi un excédent de 196.860,5 millions en 2018, après deux années consécutives de déficit soit 164.447,0 millions en 2016 et 118.287,1 millions  en 2017. Par contre, le déficit du compte courant a été largement compensé par le compte capital et le compte financier  qui a enregistré une consolidation des mobilisations de ressources extérieure effectuées par le Gouvernement.

L’organisation chaque année de la journée consacrée à la dissémination des comptes extérieurs a pour objectif de faire l’analyse des évolutions économiques et financières récentes, les perspectives du Bénin en termes de compétition.  En effet, cette journée consiste à présenter d’une part,  la Balance des paiements qui retrace les flux des transactions (opérations courantes, opérations en capital et opérations financières) entre les résidents d’une économie et le reste du monde durant la période sous revue (annuelle ou trimestrielle) ; et d’autre part, le solde global de la balance des paiements qui est la différence entre le total des transactions inscrites au crédit et celui des transactions portées au crédit.

A cet effet, le Directeur national de la BCEAO pour le Bénin, Alain Komaclo à l’ouverture des travaux de cette journée, a réaffirmé l’engagement manifesté de son institution en faveur de toute initiative visant à l’amélioration des performances macroéconomiques du Bénin. Selon lui, les institutions et partenaires ont pris une part active aux échanges afin d’identifier les mesures de politiques économiques susceptibles de favoriser le renforcement des filières agricoles, le développement de nouvelles activités productives et de contribuer  à la diversification de la structure du commerce extérieur du Bénin.

Le Directeur du Cabinet, Hermann O. TAKOU, Représentant du Ministre de l’Economie et des Finances, appréciant l’importance de cette journée consacrée à l’analyse de la balance des paiements renchérit pour dire : « Le Gouvernement offre à travers son PAG pour la période 2016-2021, la transformation structurelle de l’économie pour la rendre compétitive et favoriser le développement économique. En particulier, au titre des priorités figure la diversification de l’économie par le renforcement de cinq filières phares identifiées que sont : le coton, le maïs, le riz, l’ananas et l’anacarde ».

« A titre d’exemple, les réformes engagées dans la filière coton ont permis de porter la production nationale à 678.000 tonnes au titre de la campagne agricole 2018-2019, contre 269.278 t  pour la campagne 2015 soit une progression de 151,8%. Le développement des cinq filières phares devrait donc se traduire par une consolidation des offres à l’exportation. Donc une réduction du déficit des transactions courantes dans la balance des paiements » ajoute-t-il.

PH; DR-: M. Noukpo de la Banque centrale, le communicateur

La présentation des comptes extérieurs offre ainsi l’opportunité d’apprécier ensemble, les efforts déployés et les effets des décisions des acteurs économiques sur les performances macroéconomiques du pays, précisément sa compétitivité.

L’analyse des comptes extérieurs du Bénin au titre de l’année 2018, marquée par un contexte international moins favorable et l’environnement régional en forte croissance économique soutenue par les investissements dans les infrastructures et les performances du secteur agricole.

Selon M. Noukpo de la Banque centrale on retiendra qu’en 2018, les échanges extérieurs du Bénin se sont déroulés en cohérence avec le contexte international,  marqué par une décélération de l’activité économique mondiale et une activité économique nationale dont le taux de croissance est estimée à 6,7% en 2018 contre 5,7% un an plus tôt. Le solde global de la balance des paiements affiche ainsi un excédent de 196.860,5 millions en 2018, après deux années consécutives de déficit soit 164.447,0 millions  en 2016 et 118.287,1 millions  en 2017.

Ph; DR-: Une vue partielle des participants

Sa présentation a par ailleurs mis en exergue une accentuation du déficit structurel du compte courant rapporté au PIB (4,5% en 2018 contre 4,2% en 2017) essentiellement sous l’effet d’une hausse du solde déficitaire de la balance des biens, consécutive à la progression des importations de biens intermédiaires et de biens d’équipement.

En valeur absolue, le déficit de la balance courante s’est creusé en s’établissant à 360.362,6 millions en 2018 contre 308.345,9 millions en 2017. Par contre, le déficit du compte courant a été largement compensé par le compte capital et le compte financier qui a enregistré une consolidation des mobilisations de ressources extérieure effectuées par le Gouvernement à travers les tirages de ressources auprès des partenaires financiers, et la hausse des engagements extérieurs des autres secteurs de l’économie.

Les entrées d’investissement direct se sont établies à 102.370,5 millions contre 98.128,3 millions en 2017, en progression de 4.242,2 millions, en liaison avec les perspectives favorables de l’économie béninoise. Les investissements directs étrangers (IDE) ont notamment bénéficié aux secteurs des Transports et entreposages 74,7% ; du Commerce de gros et de détail 72,1% et de l’Industrie manufacturière 10,8%.

En revanche, les flux de IDE sont ressortis négatifs dans les secteurs de : la construction (-27,3%) ; la communication (-20,3%) et l’intermédiation financière, assurance et retraite (-10,0%) .

S’agissant de la position extérieure globale, elle dégage un passif financier net de 3.140.825,0 millions à fin décembre 2018 contre 2.888.767,8 millions à fin décembre 2017. Les variations nettes induites par les autres changements d’actifs et de passifs se sont élevées à -5.804,2 millions imputables essentiellement aux évolutions du taux de change entre le franc CFA et les principales devises étrangères. Les actifs sont détenus sous forme d’investissements de portefeuille soit 36,2%, notamment les titres publics acquis sur le marché régional de la dette publique, d’avoirs  de réserves 26,9%, de prêts 14,0% et de dépôts 9,4%. « Ces actifs sont concentrés dans la zone de UEMOA (63,7%) ». Les passifs sont constitués d’emprunts 39,4% d’investissements directs 31,4% et d’investissements de portefeuille 9,8%. « Ils sont contractés auprès des autres pays 44,0%, des pays de l’UEMOA 40,5% et de la Zone euro, 15,5%.

Perspectives pour 2019

Face à ces constats, il est opportun pour les perspectives de développement des échanges extérieurs pour 2019, de poursuivre au plan national les efforts de diversification de l’économie analyse le présentateur. Donc poursuivre : la valorisation des filières agricoles phares identifiées dans le PAG ; l’amélioration du climat des affaires et le recours au PPP (Partenariat-Public-Privé) pour la réalisation des projets et programmes inscrits au PAG ; le renforcement de l’offre d’énergie conformément aux objectifs sectoriels et aux actions identifiées dans le cadre du 2ème Compact du MCA ; la consolidation de la mobilisation de ressources intérieures en lien avec les mesures structurelles en cours visant notamment la connexion des bases de données des différentes régies financières, la bancarisation des recettes fiscales et le renforcement de l’efficacité des dépenses publiques, afin de créer un espace budgétaire qui permettra d’accroître les investissements publics, tout en préservant la viabilité de la dette et enfin le reprofilage de la dette publique  pour tenir compte des risques de refinancement liés à la dette intérieure.

Ont pris part à cette séance d’échanges, des hauts cadres de l’administration publique, des organisations internationales, du secteur privé, des responsables des banques, des chefs d’entreprises, des Universités et Centres de recherches et les membres du Comité national de la Balance des Paiements.

Aline ASSANKPON


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