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Rentrée scolaire 2019-2020 : Une école, une cantine pour une éducation durable, inclusive…


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Ph: DR: Investir dans l’alimentation scolaire, pour promouvoir le développement humain inclusive et durable

«Investir dans l’alimentation scolaire, c’est promouvoir le développement durable au Bénin » : c’est l’objectif que le Gouvernement de Patrice Talon entend atteindre dans son Programme d’action. Une école, une cantine pour une éducation durable et inclusive. Et pour le compte de la présente rentrée scolaire 2019-2020, les cantines scolaires doivent être opérationnelles dès le premier jour de la rentrée. Une bonne nouvelle certainement pour les écoliers qui entament ainsi la rentrée dans de meilleures conditions pour étudier. Cette injonction du Gouvernement est-elle suivie ou non ? Le cas d’une école à Vossa-Kpota illustre quelque peu la situation.

Dans le souci de l’atteinte de la cible 4 des Objectifs de développement durable (ODD), « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un même pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie » et dont le point 4.1 exige aux Gouvernants  de faire en sorte que «d’ici à 2030, toutes les filles et tous les garçons suivent sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité qui débouche sur un apprentissage véritablement utile ». Face à ces recommandations des Nations Unies, le Gouvernement de Patrice Talon a pris le taureau par les cornes en approvisionnant les écoles bénéficiaires des vivres avant la rentrée scolaire.

Conformément aux exigences du Gouvernement, les vivres sont parvenus dans les magasins de stockage des écoles bénéficiaires du Programme d’Alimentation en milieu scolaire quelques semaines plus tôt rendant possible cette rentrée conjointe. Ce faisant, le Gouvernement a donné des injonctions fermes  pour que les cantines scolaires démarrent en même temps que la rentrée scolaire. Cette injonction est-elle suivie à la lettre sur toute l’étendue du territoire ? Le cas d’une école de Vossa-Kpodi est illustratif.

Ph: DR: Les cantines scolaires sont déjà opérationnelles pour le compte de l’année scolaire 2019-2020

Selon un reportage de la Radio nationale (Ortb), les cantines scolaires sont déjà opérationnelles pour le compte de l’année scolaire 2019-2020 dont la rentrée a été effectuée ce lundi 16 septembre. Dès le premier jour, les acteurs du Programme national de l’alimentation scolaire intégrée (Pnasi) ont repris service : sillonner les écoles pour voir l’effectivité de cette décision.

« En tant que premier responsable du département, il est de bon ton que nous passions dans les écoles pour constater l’effectivité de la rentrée scolaire. Nous constatons donc que les enfants sont là, ils sont en train de manger » a confié Martin Luther Adéromou, Directeur départemental de l’Enseignement maternel de Littoral au Complexe scolaire de Vossa-Kpota à Cotonou au micro du confrère de l’Ortb.

L’intérêt, c’est la rétention des écoliers à travers l’alimentation

L’objectif du Gouvernement en instituant les cantines scolaires faut-il le rappeler est de maintenir les enfants à l’école. Il s’agit d’assurer la scolarisation primaire universelle ; non seulement, les enfants accèdent à l’éducation en nombre, mais surtout il faut qu’ils soient maintenus à l’école : d’où la rétention qui leur permet d’acquérir des connaissances et compétences. Et pour réussir cette rétention scolaire, seule la mise en place de la cantine scolaire a pu faire ses preuves sur le terrain. Certes d’autres actions comme la sensibilisation et la distribution des kits scolaires aux parents d’élèves y contribuent également.

Ph: DR-: M. Epiphane Azon, président de la Fédération nationale des Parents d’Elèves et d’Etudiants du Bénin (FNAPEB).

«Les cantines scolaires sont arrivées combler un vide parce que la misère se fait sentir dans certains milieux où les parents n’ont pas les moyens de mettre tout au moins le petit déjeuner à la disposition des enfants. Ça fait que les enfants n’arrivent à aller régulièrement à l’école, les parents les laissent à la maison » justifie M. Epiphane Azon, président de la Fédération nationale des Parents d’Elèves et d’Etudiants du Bénin (FNAPEB).

En effet, l’enfant qui reste à la maison a de forte chance de petit-déjeuner avec les restes du repas de la veille ; ce qui donne moins de soucis aux parents démunis. Sauf que l’avènement des cantines scolaires, permet aux enfants de se rendre compte que – au moins s’ils restent à jeun jusqu’à une certaine heure (11h30 voire 12h), ils ont l’assurance de manger à leur faim, prendre une pause pour ceux qui viennent de loin, afin de suivre les cours de l’après-midi. L’expérience a révélé un franc succès au niveau de la fréquentation et de la régularité des enfants à l’école.  « Je crois que cette initiative est à l’actif du Gouvernement car sans ça là, certains parents préféraient laisser les enfants à la maison » constate M. Azon.

La démission de certains parents d’élèves

Cependant, la mise en œuvre du Programme Pnasi connait des difficultés dans certaines écoles. A Comè, par exemple, on apprend que les vivres mis à la disposition d’une école bénéficiaire sont volés. Ce qui certainement, mettra en mal l’effectivité de cette disposition.

Le Gouvernement ayant pris en charge l’approvisionnement des cantines en vivres ; l’infime contribution des parents d’élèves demandée pour le fonctionnement de la cantine n’est pas au rendez-vous. A l’école de Vossa-Kpota, la contribution des parents d’élève manque à l’appel du  Directeur.  « On a juste demandé une petite contribution des parents pour contribuer à l’achat des condiments pour pouvoir préparer à manger aux enfants. Mais il faut reconnaitre que les parents… tous ne cotisent pas » a justifié Martin Luther Adéromou.

«Le manger ne s’arrête pas aux vivres, ça continue vers les condiments, les charbons ou bois de chauffe, etc. Si ces choses manquent, on ne peut rien préparer » renchérit le président de  la FENAPEB.

En réalité, certains parents d’élèves continuent de croire que la gratuité de la cantine scolaire suppose que, sans un franc, on peut donner à manger aux enfants. Le président de la FENAPEB impute la faute de cette réticence des parents à l’Etat.

«Je crois que c’est la faute au Gouvernement ; car nous devons faire l’évaluation pour voir l’impact de la gratuité en milieu scolaire ; voir si la gratuité a fait plus de bien que de mal. Car, lors de la gratuité, certains parents qui ne voulaient pas que leurs enfants aillent à l’école, n’entendent pas investir sur leurs enfants. Ils sont devenus davantage réticents à payer un seul franc parce qu’on parle de gratuité. Ils entendent par gratuité, les scolarités, kakis, chaussures et même petit-déjeuner. Or la gratuité s’arrête à une contribution de 3000Fcfa  par enfant pour permettre au Directeur de l’Ecole de renforcer son budget de fonctionnement ».

« C’est une démission qui ne dit pas son nom. Et je ne souhaite pas que cela se généralise. Il faudrait une sensibilisation au cours d’une Assemblée générale » poursuit-il.

En effet, M. Epiphane Azon préconise la tenue  d’une Assemblée générale au niveau des écoles bénéficiaires pour informer les parents d’élèves sur le bien-fondé de ces cantines scolaires afin de recueillir leurs impressions sur les stratégies à mettre en œuvre pour bénéficier de leurs soutiens et contributions. La mise en place d’un comité de gestion des contributions des parents d’élèves ne sera pas de trop à l’instar du comité de gestion des cantines scolaires. « Il faut forcément une sensibilisation pour que les parents comprennent davantage que l’Etat central fait beaucoup ; mais a ses limites. Et les parents, premiers géniteurs doivent apporter une certaine contribution pour le bien-être de leurs enfants » martèle M. Azon.

Les critères de sélection des écoles bénéficiaires

Pour qu’une école puisse bénéficier d’une cantine, il faut qu’elle soit située dans une zone déshéritée, de chiffres d’affaires, enclavée où le taux de fréquentation est faible, en particulier celui des filles inférieur à la moyenne et où les terres cultivables sont peu fertiles. L’école doit être située dans une zone lacustre ou frontalière où le taux de déperdition et d’abandon est assez élevé ou une zone où les habitations sont éloignées obligeant l’enfant à parcourir une longue distance. En plus de ces critères, l’école doit disposer d’un champ ou jardin scolaire.

Force est de constater que l’initiative s’est étendue vers la zone urbaine et prend en compte certaines écoles comme Vossa-Kpota. En effet, les villes urbaines comportent aussi des zones déshéritées où la pauvreté est ambiante.

« Il faut constater que le Bénin profond, ce n’est pas nécessairement à Tchoumi-Tchoumi, à Banikoara et autres ; le Bénin profond, c’est également à Sainte Cécile, à Ladji, à Vossa-Kpota où une étude a fait constater qu’il y a un réel problème de pauvreté dans ces zones-là. Donc, Vossa-Kpota a été retenu cette année comme certaines autres écoles. C’est à l’actif du Gouvernement puisque ça permet à ces enfants qui ne fréquentaient pas, de commencer par venir à l’école et de profiter des bienfaits de la cantine scolaire » félicite M. Epiphane Azon.


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