Des dirigeants du secteur public et du secteur privé de 12 pays se sont réunis le 17 avril 2019 à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour examiner et promouvoir des solutions qui permettront d’accroître les opportunités économiques pour les femmes entrepreneures en Afrique de l’Ouest. Organisé par l’Initiative de Financement en faveur des Femmes entrepreneures (We-Fi), en collaboration avec la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement et le Groupe de la Banque mondiale, et sous le haut patronage de la présidence de la République de Côte d’Ivoire, le Sommet a réuni des Representants de chefs d’État, ainsi que des représentants des secteurs public et privé et de la société civile des États membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
L’initiative We-Fi qui est un Partenariat mondial entre 14 pays contributeurs, huit banques multilatérales de développement et d’autres parties prenantes publiques et privées, est une structure hébergée par le Groupe de la Banque mondiale et opérationnelle depuis octobre 2017. C’est le premier fonds majeur à associer réformes politiques, juridiques et réglementaires et investissements publics et privés pour mobiliser d’importantes ressources financières dans le but d’éliminer les entraves systémiques à l’activité des femmes entrepreneures dans les pays en développement.
Les dirigeants participant au Sommet ont souligné la place économique essentielle des femmes, très présentes dans les activités d’auto emploi en Afrique, dont profitent largement leurs familles, leurs communautés et leurs pays. Cette participation des femmes aux activités économiques se heurte cependant à de nombreux obstacles tels que des réglementations et normes sociales qui limitent leur accès aux actifs (capital, biens pouvant être nantis, équipements, terre), les empêchent de travailler où et quand elles l’entendent et restreignent leur liberté de mouvement. D’autres barrières limitent par ailleurs leur accès aux financements, aux marchés, à la technologie ou aux programmes d’accompagnement et de renforcement des capacités. En empêchant à ces entrepreneures d’exprimer tout leur potentiel, ces entraves pénalisent la croissance économique et la lutte contre la pauvreté en Afrique.
Le Sommet de l’Initiative We-Fi a appelé à redoubler d’efforts pour améliorer l’accès des femmes entrepreneures au capital, aux marchés, à la technologie et aux produits et services financiers.
Ensemble, Representants de chefs d’État, des secteurs public et privé et autres participants au Sommet ont prôné une étroite collaboration entre acteurs publics et privés, la société civile et la communauté internationale afin de remédier aux insuffisances qui, dans le domaine des investissements, de l’accès aux marchés publics et de la technologie, empêchent les femmes d’aller de l’avant.
Plus concrètement, les participants au Sommet ont exhorté les États à engager des réformes juridiques et réglementaires pour : proscrire toute discrimination dans l’accès aux services financiers fondée sur le sexe ou la situation matrimoniale; lever les restrictions au travail des femmes, en particulier dans l’agriculture; conférer les mêmes droits aux femmes et aux hommes en matière de propriété; éliminer les contraintes à la mobilité des femmes et renforcer la sécurité dans les transports; Accroitre et suivre le nombre de contrats attribués aux femmes entrepreneures dans le cadre des appels d’offre publics; et améliorer l’accès des femmes aux infrastructures de l’économie numérique.
Les participants au Sommet ont vivement incité le secteur privé et les organisations de la société civile à: améliorer l’accès des femmes aux services financiers, notamment en élargissant la gamme des garanties; veiller à accompagner les soutiens financiers par l’octroi de services non financiers, comme des programmes de formation et de renforcement des capacités; intégrer davantage de femmes entrepreneures dans les réseaux de vente et de distribution et accroître le nombre de marchés accordés aux femmes entrepreneures; renforcer les liens des femmes avec les réseaux d’affaires; aider les femmes entrepreneures à améliorer leur accès aux compétences, aux plateformes et aux technologies numériques; prévenir et lutter contre le harcèlement sexuel dans l’accès aux marchés et aux financements; accroître la représentation des femmes dans les instances de décision du secteur des services financiers et au sein des entreprises.
Les participants au Sommet ont demandé instamment aux banques multilatérales de développement : D’augmenter leur soutien au renforcement des capacités financières et leur assistance technique aux femmes entrepreneures, dans tous les secteurs; de veiller à intégrer des volets de soutien aux femmes entrepreneures dans tous les programmes et tous les projets de développement élaborés en appui aux pays; De concevoir des produits financiers et de garantie spécifiques pour faciliter l’accès des femmes aux financements; De s’employer à augmenter le nombre de contrats attribués aux femmes entrepreneures.
Les participants ont en outre appelé les secteurs public et privé, et en particulier les institutions financières, à améliorer la collecte et la communication de données ventilées par sexe. Ces données permettront d’optimiser la mesure de l’impact des politiques et des réformes sur les femmes entrepreneures, mais aussi de suivre les progrès réalisés pour réduire les disparités entre les femmes et les hommes au niveau de l’activité de production, de commerce, d’emploi, de gouvernance d’entreprises, de marchés publics et des chaînes d’approvisionnement.
La CEDEAO s’est quant à elle engagée à travailler avec ses États membres pour mettre en œuvre, chaque fois que nécessaire, des réformes et des mesures de soutien aux femmes entrepreneures opérant dans tous les secteurs économiques dans la région.
Enfin, les participants au Sommet remercient chaleureusement Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, ainsi que le gouvernement et le peuple ivoiriens, pour avoir accueilli ce sommet historique et pour toutes les facilités mises à leur disposition et ayant concourru au succès de la rencontre. (ECOWAS)