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Enquête / Foncier et sécurité alimentaire dans la commune de Sèmè-kpodji / L’Arrondissement de Tohouè dans la Commune de Sèmè-Kpodji : La réalité des femmes dans les activités agricoles (2ère partie)


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L’arrondissement de Tohouè est composé de dix villages (Tohouè, Ahlomey, Dja, Kpoguidi, Hovidokpo, Ayokpo, Sôguô, Kraké-daho, Adèmè-Houégbénou, Kraké-glogbo et Glogbo-plage). Les habitants de cette localité sont pour la plupart des fermiers selon le président de la Coopérative des Agriculteurs de l’Arrondissement de Tohouè (CAAT). « Chaque membre de notre coopérative dispose au moins d’une petite ferme et consacre le plus clair de leur temps aux activités agricole et d’élevage » souligne M. Sènou Abraham  Djidjoho.

 

Envoyée spéciale Aline ASSANKPON (L-Intégration.com)  

 Des échanges avec les responsables, il ressort que les objectifs de la coopérative s’articulent autour des points suivants : Faciliter l’approvisionnement des membres en matières premières, en intrants agricoles et autres outils de production ; faciliter l’accès aux crédits et aux équipements agricoles ; organiser la commercialisation des produits agricoles et des animaux et faciliter le renforcement des capacités des membres.

 

Ph!:DR-: Sènou Abraham Djidjoho, président de la Coopérative des Agriculteurs de l’Arrondissement de Tohouè (CAAT).

Ph!:DR-: Sènou Abraham Djidjoho, président de la Coopérative des Agriculteurs de l’Arrondissement de Tohouè (CAAT).

Comme on le voit, l’accès sécurisé des femmes au foncier n’est pas encore une préoccupation de la coopérative à laquelle elles appartiennent. Autant les hommes que les femmes, l’ambition des fermiers de Tohouè est de disposer de vastes exploitations agricoles.

Avec la pression démographique et l’urbanisation, les terres agricoles se font de plus en plus rares dans la commune de Sèmè-kpodji. N’étant pas souvent héritières, les femmes ne peuvent qu’acheter les terres pour leurs activités agricoles, si elles veulent avoir un accès autonome et sécurisé à la terre.

«Nous menons des activités qui embrassent tout ce qui rentre dans le secteur agricole : les cultures vivrières (maïs, manioc, arachide, tomate, piment et concombre et tout autre culture adaptée à notre sol. Nous faisons également l’élevage des porcs, des moutons, des lapins, des volailles et du poisson. Et tout récemment nous expérimentons également la culture du riz» confie M. Abraham Sènou Djidjoho, président de la CAAT.

Ph/ DR-: Vue d’ensemble des participants à la séance de sensibilisation, d’information et d’investigation

Ph/ DR-: Vue d’ensemble des participants à la séance de sensibilisation, d’information et d’investigation

Les femmes, maillon important de la chaîne de développement

Maillon important de la chaîne de développement de l’agriculture, les femmes de Tohouè sont non seulement une partie intégrante de la coopérative d’arrondissement, mais elles sont également réparties dans des groupements de femmes afin d’accomplir la mission qui est la leur. Sur le terrain, on en dénombre plusieurs ; notamment : Coopérative Wangninan-gbè, Coopérative-Djro Mahuton ; Coopérative Ifèlayé, Coopérative Eternel est mon berger, Coopérative Agamandin ; etc.

Leur spécialité, c’est l’élevage, la pisciculture (pour quelques-unes), les cultures maraîchères, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. Certes, elles aident aussi leurs époux dans les travaux champêtres et partagent les charges du ménage.

Leur préoccupation actuelle, c’est l’équipement et la mécanisation : «Le marché d’écoulement de nos produits existe déjà à côté de nous, le Nigéria. La demande est très élevée par rapport à ce que nous produisons. Alors, si nous sommes équipées en Moulin par exemple, pour la fabrication de la farine de maïs appelée Gambali-lifin (très prisée au Nigéria), là nous serons comblées. Car pour moudre le maïs, nous devrions-nous rendre à Avakpa à Porto-Novo explique la responsable en charge de l’organisation des femmes de la coopérative de l’arrondissement, Veuve Edith Gnonsè Dofonso, une sexagénaire reconnue pour son dynamisme et son activisme. « Nous fabriquons également du Gari, du tapioca et des galettes d’arachides. Mais, d’abord pour satisfaire nos besoins alimentaires et pour vendre le reste sur le marché » précise-t-elle.

Les retombées  de la vie en coopérative

Ph/ DR-: Dame Mahutin Godo de Kraké-Daho

Ph/ DR-: Dame Mahutin Godo de Kraké-Daho

Même son de cloche chez Dame Mahutin Godo de Kraké-Daho : «Dans notre coopérative, « Eternel est mon berger », nous nous approvisionnons en maïs et huiles rouges qui sont warrantés pour être revendus en période de soudure. Nous achetons aussi des sacs de maïs, du riz, des cartons de pâtes alimentaires et de poissons que nous vendons à crédit aux membres de la coopérative pour les besoins de nos foyers et le reste est vendu sur nos marchés. Nous avons besoin de renforcer nos capacités sur la transformation et la fabrication des produits agro-alimentaires».

Elles bénéficient de l’appui du Carder-Ouémé pour la réalisation de divers projets. Elles sollicitent l’appui des Partenaires techniques et financiers (PTF) pour développer leurs activités agricoles. Car selon elles, la vie associative et coopérative est salvatrice pour leur foyer et leur autonomisation.

De l’avis de Vodounon Yvette, c’est grâce à la coopérative qu’elle retrouve son équilibre et assure l’éducation de ses enfants. « Grâce à la coopérative j’ai pu mettre en apprentissage, l’un de mes enfants. En dehors des activités agricoles, mon petit commerce à la maison marche à merveille et mes enfants et mon mari ne manquent de rien… La coopérative est une très bonne chose et il faut s’y engager et se rendre disponible pour ses activités. C’est notre raison de vivre et notre réussite en dépend» témoigne ainsi la présidente de la Coopérative Wangninan-gbè.

Bien qu’étant dans une localité où les terres agricoles se font de plus en plus rares, les femmes ont l’ambition de développer leurs activités agricoles, voire « faire une agriculture industrielle, à grande échelle » pour répondre à la forte demande du marché béninois et du marché nigérian.


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