La sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne (Brexit), devrait impacter l’économie des pays en développement si leurs accords de libre-échange ne sont pas maintenus. « Les pays en développement pourraient perdre 378 millions d’euros par an si les accords de libre-échange avec le Royaume-Uni ne sont pas maintenus après le Brexit », indiquent l’institut de développement étranger (ODI) et l’observatoire britannique de politique commerciale.
En effet, les pays en développement, notamment les pays africains, des Caraïbes et du Pacifique bénéficient d’un Système de préférences généralisées (SPG) instauré par l’Union européenne (UE), qui leur permet d’intervenir sur le marché britannique. Ce SPG offre aux pays pauvres un accès gratuit illimité à tous les produits, sauf les armes et les munitions, et leur permet de payer des droits de douane insignifiants sur leurs exportations vers l’Europe.
Selon le professeur Leonard Alan Winters, directeur de l’observatoire britannique de politique commerciale, le Brexit affecterait également les britanniques. « si le Royaume-Uni ne parvient pas à maintenir des accords commerciaux avantageux avec des pays en développement, cela aurait des répercussions négatives pour le commerce et la politique étrangère britanniques », commente-t-il avant d’ajouter : « certains pays en développement qui ont des relations commerciales avec le Royaume-Uni, comme le Kenya, ont des industries exportatrices importantes et ces industries sont tout à coup confrontées à des droits de douane de 2,4 millions d’euros pour vendre les mêmes quantités en Grande-Bretagne, ils se tourneront vers d’autres marchés».
La sortie du Royaume-Uni de l’UE a entrainé l’effondrement de la livre sterling. L’ODI montre les conséquences de la dépréciation de la monnaie anglaise sur les pays en développement en expliquant que les transferts d’argent, estimés à 8,3 millions d’euros pour 2015 par la Banque mondiale, n’ont plus la même valeur qu’avant le référendum sur le Brexit.
Londres, dans sa nouvelle politique commerciale, doit prendre en considération le rôle des pays en développement sur son marché, conclut l’ODI. (Agence Ecofin)