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Nigéria: Rencontre de politique monétaire sur fond de désaccord entre la Banque Centrale et JP Morgan


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Le lundi 19 janvier 2015, se tient une réunion du Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Nigéria (CBN) sur fond de désaccord entre les responsables nigérians et les experts du groupe bancaire américain JP Morgan, après qu’une analyse de son indice Government Bond Index- Emerging Market (GBI-EM) qui suit l’évolution des marchés obligataires et de change dans les marchés émergents, ait placé les obligations souveraines et le marché de change de la première économie d’Afrique, sous surveillance négative.

Godwin Emefiele, Gouvernement de la Banque centrale du Nigeria

Godwin Emefiele, Gouvernement de la Banque centrale du Nigeria

JP Morgan explique cette décision par le fait que la Banque centrale nigériane a pris une décision de sauvegarde le 17 décembre 2014, dont la principale conséquence aura été la baisse de la liquidité sur le marché de change et sur celui des obligations. JP Morgan fait savoir que si la situation ne s’arrange pas à l’occasion de la prochaine revue qui interviendra dans cinq mois au plus, le Nigéria pourrait sortir de cet indice.

Une position qui n’arrange pas les affaires de ce pays,  qui a besoin de redonner confiance aux investisseurs, notamment étrangers, dans un contexte marqué par des indicateurs inquiétants. On peut relever principalement, le risque de maintien du cours de baril de pétrole (sa principale source de devises) à un niveau historiquement bas sur un terme encore long, la perspective d’une élection présidentielle difficile et le risque créé par les attaques de Boko Haram dans le nord-est du pays.

Le gouvernement de la Banque centrale, Godwin Emefiele (photo), a fait une sortie ce week-end pour démentir les déclarations de JP Morgan Chase & Co, expliquant que le naira (monnaie nigériane) se portait bien et que le Nigeria souhaitait être maintenu dans l’indice (GBI-EM). « Nous sommes surpris par les conclusions de l’équipe gérant cet indice de JP Morgan, car nous n’avons pas été contactés », a fait savoir M. Emefiele cité par Bloomberg. Toujours selon le gouverneur de la CBN, le fait pour les experts de JP Morgan de dire que le marché obligataire nigérian n’est pas liquide, n’est « pas vrai ».

Pourtant on ne peut s’empêcher d’entrevoir des signes d’une certaine préoccupation. Les autorités nigérianes ont déjà pris des contre-mesures suite à l’analyse de JP Morgan, en revendant un part de leur stock en dollars, pour renforcer le naira. Le coût de la dette souveraine nigériane émise en devise locale est monté en flèche, avec un taux en augmentation de 2,5%, sur les trois derniers mois, contre un recul de 47 points de base (0,47%) de moyenne pour l’ensemble des marchés émergents.

Autre fait qui a été constaté, le volume des échanges en nairas a progressivement chuté. Cité lui aussi par Bloomberg, Samir Gadio, le responsable du service Africa Strategy  au sein de Standard Chartered Bank, a fait remarquer que les volumes de transactions sur le naira tourne actuellement autour de 20 à 30 millions $, alors que six mois plutôt, ce volume était à 300, voire 500 millions $. Le communiqué du CPM est donc très attendu des investisseurs. (Agence Ecofin)


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