Passation de charge au Ministère de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation (MEFPD) : « La continuité sera assurée… » dixit Komi Koutché

Le nouvel argentier du Bénin, Komi Koutché vient de prendre officiellement les rênes de son département ce vendredi 22 Août 2014 : Celui de l’Economie et des Finances et des Programmes de Dénationalisation. C’était au cours d’une cérémonie de passation de charge déroulée entre le ministre entrant et le ministre sortant Jonas A. Gbian qui venait de passer 799 jours à la tête de ce département. Plusieurs membres du Gouvernement, anciens et nouveaux, Représentants du peuple et des formations politiques, Têtes couronnées (Majesté Tossoh Gbaguidi XIII Roi de Savalou et  Majesté Tchaou, Roi de Logozohè), parents et Amis n’ont voulu en aucun cas, se faire compter l’événement dans une salle de conférence dudit ministère devenue trop exigüe pour contenir tout ce beau monde.

Plusieurs allocutions ont ponctué cette cérémonie de passation de charge ; du Secrétaire général (SG) du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), Thomas Azandossessi au Ministre entrant, Komi Koutché, en passant par le Représentant des différentes centrales syndicales sous tutelle, Emmanuel Sonon , le SG de la Fesyntra-Finances, Laurent Mètongnon, du Ministre sortant Jonas Gbian et du Ministre qui se voit également décharger des Programmes de la Dénationalisation Antonin Dossou.

«Tout le personnel du ministère sera derrière vous pour l’atteinte de vos objectifs » promet le SG/MEF. En effet, les deux ministres qui se passent la charge sont des anciens collègues, amis et frères constatent les représentants des centrales syndicales sous tutelle. « L’action syndicale doit s’inscrire dans une dynamique qui privilégie le dialogue, la concertation et la négociation constante dans la perspective d’un développement concerté et intégré de notre administration commune » rappellera M. Emmanuel Sonon.

«Le soleil ardent et l’ombre ne s’affrontent pas. Quand le soleil se lève, l’ombre disparait nécessairement. Ceci pour vous dire que la Fesyntra-Finances ne sera pas votre adversaire, mais votre partenaire privilégié pour vous accompagner à accomplir votre mission » rassura Laurent Mètongnon.

Les trois axes de l’action du nouveau ministre

Rendant hommage à Dieu et au Chef de l’Etat qu’il lui donne l’occasion de s’essayer une fois encore dans la gouvernance à un niveau un peu plus élevé. Selon lui, son nouveau département porte l’espoir du peuple béninois. « C’est le cœur et le poumon de notre République ; ce qui impose pour nous, des défis pour la satisfaction des attentes  du développement. Je ne suis pas là pour inventer la houe, mais pour apporter ma contribution à l’édification déjà en cours ».

Félicitant son frère, ami et complice du gouvernement, Jonas Gbian – qu’il remplace – pour avoir hissé le ministère à un niveau élevé, Komi Koutché rassure « Il peut donc être tranquille que la continuité sera assurée quant à ces nobles réformes et initiatives».

Trois axes majeurs se déclinent de son action en tant que chef d’orchestre de ce ministère, notamment : le renforcement des efforts en cours et la prise de nouvelles initiatives pour l’amélioration de l’efficacité ; l’amélioration de la chaîne de dépenses et la réforme des entreprises publiques pour en faire des centres de coût et de profit pourvoyeurs de ressources pour la puissance publique et générateur d’impact social pour les travailleurs qui animent ces structures.

Evidemment, tout ceci sera possible grâce aux actions suivantes : Diligence dans la mise en œuvre de loi organique relative aux lois des finances ; Négociation à la suite du premier programme relatif au programme économique et monétaire avec le FMI, en adéquation avec les besoins et contextes des défis actuels ; Préparation du secteur public pour l’entrée dans le Tarif extérieur commun (TEC-CEDEAO) et Restitution en temps réel des prérogatives de l’Inspection générale des Finances (IGF) par rapport aux dépenses publiques au niveau de l’administration des finances.

Encadré

Qui est Komi Koutché ?

Officier de l’Ordre national de mérite, Economiste, Financier, Expert en Microfinance, M. Komi Koutché est précédemment Ministre de la Communication, des Technologies et de l’Information du 11 Août 2013 à ce jour.

Respectivement Attaché au cabinet de l’Ancien ministre des Finances, Grégoire Laorou en 2003, M. Koutché dirigea également un Cadre créé par la Banque africaine de Développement (BAD) et le Gouvernement béninois pour coordonner les financements accordés par cette institution. Directeur des Opérations en 2007, il accèdera au poste du DG du Fonds national de la Microfinance en Octobre 2008.

A la tête du ministère de la Communication, des Technologies et de l’Information, les TIC représentent pour lui, un vecteur de production pour une société de l’information inclusive. A son actif, plusieurs actions : le développement d’infrastructures pour la téléphonie ; l’arsenal législatif, réglementaire et institutionnel pour la Poste et Télécommunication ; la transformation des Opérateurs historiques : la Poste du Bénin, Bénin Télécom S.A, Libercom pour être plus compétitifs.

Trois mots caractérisent Komi Koutché : Efficacité, Rigueur et Témérité. Pur produit du MEF, ce dernier revient donc à la maison. « Il revient en fait dans une maison qui l’a vu former en 2003 avec un trophée : Les Programmes de Dénationalisation, puisque c’est ce qui change désormais la dénomination de ce ministère» dira Laurent Mètongnon.

 

Passation de la charge des Programmes de Dénationalisation : « Qui dit réformes, dit beaucoup de résistances… »

Venant d’être déchargé des Programmes de Dénationalisation, le ministre Antonin Dossou profitant de l’opportunité pour passer le témoin au ministre entrant de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation.

 

« Qui dit réformes, dit beaucoup de résistances(…). Il y en a beaucoup, c’est très passionnant mais pour y arriver, il faut beaucoup de méthodes, d’organisation, de rigueur et une bonne propension au respect des textes parce qu’en opérant des réformes, vous déplacez des intérêts d’un point A vers un point B. Ce qui est compliqué, ceux qui perdent des avantages au point A, ne vous permettront pas d’avancer et ceux qui sont au point B, attendant des avantages vous virent et finalement, vous n’êtes nulle part » a conseillé Antonin Dossou. (A.A)

 

Jonas Gbian pour un repositionnement au niveau international : Témoignages de plusieurs années de collaboration avec Boni Yayi

 

Tour à tour, les exploits réalisés par Jonas A. Gbian lui ont valu une pluie de témoignages par les différents représentants des travailleurs.

«Talent, sagesse, sérénité, humilité et réalisme caractérisent le ministre sortant qui a su conduire avec dextérité, abnégation, grandeur d’esprit d’ouverture et de coopération son exaltante mission qui a permis au MEF de contribuer très efficacement au développement économique du pays » dira le SG du ministère.

Sous l’impulsion du ministre sortant, on peut citer quelques réformes : la gestion des finances publiques, la mobilisation des ressources budgétaire, la gestion rationnelle efficace des dépenses, la réalisation de plus de 105 % des recettes budgétaires (ces deux dernières années), l’atteinte des objectifs sectoriels, etc ; des indicateurs d’une progression économique couronnée par des résultats élogieux.

Cinquième ministre du gouvernement du changement, en moins de neuf ans à la tête de ce ministère transversal, le plus sollicité ; Des avantages des travailleurs obtenus sous la pression syndicale ne sont pas passés sous silence de même que la volonté manifeste d’écoute, de règlement des problèmes sont à l’actif du ministre sortant.

Avec un sentiment de gratitude envers son Créateur et envers le Chef de l’Etat, qui lui a donné l’occasion de servir sa nation et de se faire connaître des Béninois, Jonas Gbian dans son speech témoignera d’une collaboration de plusieurs années avec Dr Boni Yayi.

Conseiller technique à l’économie du Président Boni Yayi en 2006, Ministre de l’Economie et de l’Energie du 1er gouvernement du Changement en 2011, il prendra un an après, les rênes du Ministère de l’Economie et des Finances le 12 Avril 2012 et ce, pour deux ans, quatre mois. « Je suis le ministre des Finances du Dr Boni Yayi qui a battu le record de longévité à la tête de ce ministère » remarque-t-il.

Pour contredire les supputations soulevées par son départ du gouvernement, il avoua qu’en fait, qu’il s’agit en réalité de 29 ans de collaboration avec Boni Yayi ; ce dernier guida ses premiers pas au Centre de formation à la BCEAO depuis 1985, son institution de carrière. «Huit ans hors de ma carrière, au service de mon pays, il faut bien un repositionnement de notre pays au sein de mon institution au niveau international. Tous ceux qui ont pensé à autre chose liée à ma sortie du gouvernement, se sont trompés et je souhaite qu’ils rectifient le tir» justifia-t-il.

La rédaction