Les maladies non transmissibles prennent de l’ampleur dans la région africaine. Elles tuent plus que les maladies infectieuses notamment les trois maladies prioritaires que sont le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA. Face à ce constat, les ministres de la santé de l’espace Uemoa et leurs représentants se sont réunis à Cotonou, le jeudi 20 Février 2014 pour réfléchir à ce sujet et élaborer des stratégies pouvant permettre de lutter efficacement contre les maladies non transmissibles. La rencontre, une initiative de l’Alliance pour le Contrôle du Tabagisme en Afrique (ACTA), a eu lieu au Novotel Orisha Hôtel de Cotonou.
Les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et les maladies respiratoires chroniques constituent 63 % des décès toutes causes confondues. 80 % des décès dus aux maladies non transmissibles surviennent dans les pays en développement d’où l’importance pour les pays africains notamment les pays de l’espace Uemoa de se pencher un peu plus sur ces maladies et leurs facteurs de risque.
Selon le Dr Youssouf Gamatié, représentant de l’OMS au Bénin, les maladies chroniques non transmissibles représentent un problème de santé publique dans la région africaine plaçant un lourd fardeau social et économique sur les pays. Environ 33 % des décès dus aux maladies non transmissibles surviennent chez des personnes de moins de 60 ans faisant ainsi de ses maladies un des importants contributeurs aux décès prématurés et au handicap en Afrique.
Les projections, fait savoir le représentant, qu’entre 2010 et 2025, le décès dus aux maladies non transmissibles, y compris les blessures vont augmenter de 40 % à 55 %. En plus des principales maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires chroniques, autres maladies chroniques notamment la drépanocytose, les troubles mentaux et neurologiques, les maladies orales, les violences, blessures et handicap, les déficiences auditives et visuelles ont un impact majeur sur la santé et le bien-être des populations de la région africaine.
« Nous pouvons gagner le combat contre les maladies non transmissibles (MNT) et nous devons y arriver » rassure-t-il en comptant sur un leadership et une coopération internationale agissante, grâce auxquels les décès prématurés et les souffrances inutiles aux MNT peuvent être évités.
Pour la ministre de la santé béninoise, le Professeur Dorothée Akoko Kindé Gazard, le changement de comportements de la part des concitoyens et l’intervention multisectorielle constituent deux éléments majeurs dans la lutte contre les MNT. A cet égard, souligne-t-elle, « Il nous faudra visualiser les questions liées à l’alimentation, au tabagisme, à l’inactivité physique et à l’abus d’alcool ».
Eléonore Djegui