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Le ministre des finances sud-africain critique l’ajustement monétaire unilatéral des USA


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Pravin Gordhan (photo), ministre sud-africain en charge des finances, a indiqué lundi 3 janvier 2014, que le rand était sous-évalué, et, comme le gouverneur de la Banque centrale d’Afrique du sud avant lui, a demandé à l’administration américaine de prendre en compte les impacts de leurs décisions monétaires sur les marchés émergents. « Le fait pour la réserve fédérale américaine d’avoir ignoré la volatilité qui prévaut dans les marchés financiers est simplement regrettable. Il est de son intérêt de s’assurer qu’il y ait moins de turbulence dans les pays émergents », a déclaré M. Gordhan.

Ph: DR- Pravin Gordhan, ministre sud-africain en charge des finances

Ph: DR- Pravin Gordhan, ministre sud-africain en charge des finances

Depuis que les autorités américaines ont entrepris de sortir progressivement du programme d’assouplissement quantitatif mis en œuvre au plus fort de la crise des subprimes et qui s’est poursuivi les années d’après, les marchés émergents se sont retrouvé sous pression, avec le retrait des capitaux étrangers désormais retournés vers les pays occidentaux, suite à des ventes massives d’actifs.

Le rand sud-africain, par exemple, a perdu jusqu’à 6% sur le dollar depuis le début de l’année, une perte à laquelle il faut ajouter les 19% cumulées de l’année 2013. Du coup, la récente décision prise par la banque centrale d’Afrique du Sud d’augmenter d’un demi-point ses taux d’intervention, ne s’avère pas suffisante à contenir l’inflation. Pour le ministre sud-africain des finances, « on devrait éviter de faire durer la volatilité actuellement en cours sur les marchés émergents », car ce n’est bon ni pour les marchés financiers, ni pour l’économie réelle, ni pour les populations de ces pays. « Lorsque les économies en développement étaient au plus profond de la crise, ce sont les marchés émergents qui ont contribué à assurer la stabilisation et permis d’avoir un contrepoids aux mauvaises perspectives globales. Si ces économies disent aujourd’hui, à vous de vous débrouiller, c’est un danger, même pour elles qui sont encore à un stade fragile de sortie de crise », a expliqué Pravin Gordhan.

Dans ce tableau, le Fonds Monétaire International avait déjà, le 31 janvier, demandé au pays émergents de prendre certaines mesures, se refusant de voir dans l’orientation dans la politique monétaire américaine la seule raison de la volatilité de leurs marchés. L’institution basée à Washington pointe aussi du doigt un recul dans les carnets de commande chinois ou encore une situation politique difficile en Russie avec la crise ukrainienne, ce qui au plan global se traduit par une baisse des cours de matières premières principales, sources de revenu pour un pays comme l’Afrique du Sud  ou le Nigeria.

Chez certains investisseurs exportateurs d’Afrique du Sud, on en arrive à prendre  la situation avec philosophie.  « Nous avions besoin d’un rand plus faible au moment où les prix était en hausse sur les marché internationaux », a expliqué Nonkululeko Nyembezi-Heita, le CEO d’Arcelor Mittal Afrique du Sud. (Agence Ecofin)


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