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L’aspect économique du discours du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation : « Une croissance économique de 6,5% en 2014 » promet le président de la République


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Sacrifiant à la tradition, le Chef de l’Etat, Dr Boni Yayi a présenté son discours sur l’état de la nation ce vendredi 27 décembre 2013 devant la représentation nationale ; conformément aux dispositions de l’article 72 de la Constitution du 11 décembre 1990. En effet, ce discours-bilan axé sur les évolutions enregistrées dans les principaux secteurs de la vie nationale, s’engage sur la poursuite des chantiers en cours et dévoile les nouveaux défis et enjeux qui font jour pour l’année 2014. Il convient cependant, de s’attarder sur l’aspect économique de ce message traditionnel.

 

PH : DR - Le président béninois, Boni Yayi

PH : DR – Le président béninois, Boni Yayi

Le président de la République, Dr Boni Yayi a fait ressortir dans son discours sur l’état de la Nation les efforts fournis par son gouvernement au cours de l’année qui s’achève. Le taux de croissance attendue en 2013 est de 6,2 % contre 4,5% en 2012. Un progrès réalisé cette année à une échéance placée sous le signe de l’intensification des réformes. « C’est le résultat des performances enregistrées dans tous les secteurs, des efforts pour accroître la productivité agricole et la compétitivité du port de Cotonou » a-t-il indiqué.

Le secteur primaire enregistrera une hausse de 6,4% en 2013 contre 5,20 % en 2012 ; une performance tirée par le coton et les cultures vivrières en raison des mesures de soutien prises par le gouvernement. Le secteur secondaire enregistrera une hausse de 6,2 % en 2013 contre 4,3% en 2012 ; un exploit tiré essentiellement par les bâtiments et travaux publics 11,9% ; les industries extractives 6,9% et les industries manufacturières 3,8%. Le secteur tertiaire enregistrera quant à elle, en 2013 une hausse de  6,1% contre 5,5% en 2012 découlant de la progression des sous-branches : commerce, transport et communication.

« C’est le résultat des performances enregistrées dans tous les secteurs, des efforts pour accroître la productivité agricole et la compétitivité du port de Cotonou »

« C’est le résultat des performances enregistrées dans tous les secteurs, des efforts pour accroître la productivité agricole et la compétitivité du port de Cotonou »

Respect des critères de convergence

En effet, l’indice harmonisé des prix à la consommation est inscrit à la baisse depuis le début de l’année. Le taux d’inflation devrait se situer à 2,8% en fin 2013 contre 6,7% en 2012 selon les statistiques publiés par la BCEAO. L’inflation en 2013 se trouve ainsi en dessous de la norme communautaire fixée à 3 %. « Cette évolution positive de l’activité économique est intervenue dans un contexte inflationniste » a apprécié le Chef de l’Etat.

L’orientation des politiques budgétaires couplée avec une politique d’endettement prudente a permis de respecter les quatre critères de convergence de l’Uemoa. « Le Bénin est l’un des deux pays de l’union à satisfaire ces critères, démontrant ses bonnes performances économiques ». Selon Boni Yayi, l’évolution de la dette publique demeure toujours maîtrisée; le ratio de la dette publique rapporté au PIB se situe à 24, 6 % en dessous de la norme communautaire qui est de 70 %.

Trois défis à relever dans la relance de l’agriculture

Se reposant sur la transformation du monde rural, la transformation économique visent plusieurs réformes, notamment : l’accroissement des rendements et des productions, la promotion des filières agricoles et halieutiques avec une priorité donnée aux cinq filières que sont : le coton, l’ananas, l’anacarde, le palmier à huile et la crevette avec à la clé, la promotion de l’entreprenariat agricole.

Quant au coton, les ressources auprès des institutions bancaires ont été entièrement remboursées et les finances publiques n’ont pas été sollicitées selon le Chef de l’Etat. « La relance de l’agriculture doit nous permettre de relever les trois défis à savoir : la couverture du besoin alimentaire nutritionnelle d’une population en forte croissance soit 3,5% en 2012 contre 3,25% en 2002 ; l’amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole et l’accroissement de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural.

La constitution du stock stratégique, la facilitation de l’approvisionnement en intrants spécifiques pour les produits vivriers et l’amélioration des techniques et infrastructures de conservations et de stockage des produits vivriers permettent de continuer à garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

La promotion de la mécanisation agricole s’est poursuivie en 2013 par l’installation de six usines de transformation dont trois ont été mises en service. La construction en cours de l’usine de montage de matériels agricoles de Ouidah et de 12 ateliers de maintenances  et de réparation de matériels agricoles ainsi que la création de l’Agence de développement de la mécanisation agricole. Puisqu’il faut des voies d’accès pour faire écouler les productions agricoles.

Infrastructures routières

La poursuite de la modernisation des infrastructures routières a coûté un investissement de l’ordre de 327 milliards de Fcfa dont 20 % sur le budget national.  Selon le Chef de l’Etat, ces investissements ont permis la poursuite de la construction ou l’achèvement au cours de l’année 2013 de 591,30 km de routes bitumées ; plus de 1200 km de pistes qui ont été aménagées et 7500km ont été entretenues dans le cadre du programme d’appui au sous secteur rural pour un coût global supérieur à 18 milliards de Fcfa. Toujours dans le cadre de la réhabilitation routière, le gouvernement s’est lancé dans un vaste programme de réalisation d’études technique, économique et de sécurité pour l’aménagement et de bitumage de 1800 km de routes. « Ces investissements se poursuivront en 2014 avec des projets dont les financements sont bouclés pour un montant de 134 milliards de Fcfa » a-t-il rassuré.

Autonomie énergétique

Conscient de l’importance stratégique de l’énergie dans le domaine économique, le gouvernement s’engage à accroître les capacités de production d’énergie électrique en dehors des initiatives, particulièrement dans le domaine des énergies renouvelables. En termes d’autonomie énergétique, le Bénin dispose de 100 Mégawats avec les actions en cours. « Cette autonomie sera portée à 2000 Mégawats » s’engage le Chef de l’Etat.

« Les actions mises en œuvre par mon gouvernement ont pour thème : L’achèvement des travaux d’installation de la centrale électrique à turbine à gaz de 80 Mgwts. L’augmentation à 200 Mgwts de l’offre de puissance garantie provenant du Nigeria pour le Bénin et le Togo, et la poursuite des importations d’énergies électriques en provenance du Ghana » poursuit Boni Yayi. Les négociations avec certains partenaires en vue de la construction des barrages hydroélectriques d’Adjaralla d’une capacité de 150 Mgwts, de Kétou 130 Mgwts et celle d’une centrale thermique d’une puissance de 25 Mgwts extensible à 50 Mgwts à Maria-gletta. Une autre centrale thermique de 400 Mgwts à financer par la Banque islamique de développement (BID).

Des perspectives pour 2014 ont été dévoilées

Devant la représentation nationale, le chef de l’Etat a dévoilé quelques perspectives de son gouvernement pour 2014. « Des efforts d’assainissement des finances publiques et du maintien de la stabilité macroéconomique ainsi que les réformes structurelles et institutionnelles seront poursuivis afin de mettre notre économie sur un sentier de croissance forte, rapide, soutenue et inclusive » a-t-il promit. Dans cette logique, le gouvernement ambitionne de porter l’économie béninoise à un taux de croissance à 6,5% en 2014 et maintenir le taux d’inflation en dessous de la norme communautaire qui est de 3 %.

Un autre enjeu important pour le gouvernement du Dr Boni Yayi est la problématique de l’emploi des jeunes et des femmes et le sous-emploi. En plus des conditions de base se remportant à l’employabilité des jeunes et des femmes au développement de leurs capacités à l’accès au financement, au soutien à l’entreprenariat, ainsi qu’à l’adéquation entre formation et emploi ; un plan de promotion de l’emploi des jeunes a été élaboré par le gouvernement tenant compte de la spécificité de l’économie béninoise. Ce plan a identifié trois pôles majeurs notamment : pôle agroalimentaire, pôle tourisme, culture et artisanat et pôle transport logistique et commerce.

Des gisements à explorer

Dans le secteur des hydrocarbures les actions entreprises au cours de l’année 2013 sont relatives à la valorisation de cette ressource et aux négociations des contrats pétroliers. Les travaux sur le bloc A du bassin sédimentaire côtier ont permis de confirmer un potentiel commercial d’hydrocarbures dans l’objectif d’améliorer la contribution du secteur minier à la croissance économique. Une opération de prospection géophysique aéroportée a été menée sur l’ensemble du territoire national et qui a permis de mettre en évidence,  les structures géophysique de concentration de minérales précieuses et rares. D’où une campagne de prospection géologique et minière conduite par des géologues béninois en vue de vérifier au sol, les informations magnétiques et radiométriques relevées.

Une diplomatie offensive

Au cours de l’année 2013, le processus de décentralisation et de déconcentration a été renforcé à travers le fonds FADEC et la promotion de l’intercommunalité. Les infrastructures et les ressources humaines ont été également renforcées au niveau des trois ordres de l’enseignement. S’agissant de la diplomatie et des relations extérieures, l’année 2013 a été marquée par l’ouverture et la réouverture  de plusieurs ambassades dans des pays amis. 2013 a connu l’élection  du Bénin à la tête de deux organisations sous-régionale en occurrence : l’Uemoa et l’Autorité du bassin du Niger. L’événement récent, est l’organisation du Forum national des Béninois de l’extérieur.

L’analyse de l’aspect économique de ce discours laisse entrevoir l’inexistence d’une collaboration entre le secteur privé et le secteur public. L’amélioration de l’environnement des affaires est un aspect important pour la relance de la croissance économique.  Plusieurs aspects de la vie publique ont été pris en compte certes, cependant beaucoup restent à faire car les besoins du peuple béninois sont grands par rapport aux projections faites pour 2014.

Aline ASSANKPON


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