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OMC / L’édito de Jean-Michel Meyer : Accord historique à Bali


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PH: DR - Jean-Michel Meyer

PH: DR – Jean-Michel Meyer

Les responsables de pays émergents seraient-ils plus compétents, plus affûtés et finalement plus aguerris que ceux issus des pays riches pour tenir les rênes d’institutions multilatérales ? Lors de la 9e Conférence ministérielle bisannuelle de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), à Bali, le Brésilien Roberto Azevedo, successeur du Français Pascal Lamy à la tête de l’OMC depuis septembre, prouve en tout cas que des dirigeants de pays du Sud tiennent la route, même dans des situations de crise. Roberto Azevedo a brillamment réussi son premier grand rendez-vous, alors qu’une très forte pression reposait sur les épaules du Brésilien.

L’objectif de ce sommet, qui a réunis les ministres des 159 Etats membres de l’organisation, consistait relancer le cycle des négociations de libéralisation globale des échanges… lancé en 2001, mais qui n’a jamais obtenu de résultats bien concrets ! Après l’échec des travaux préparatoires de Genève, la reconctre de Bali, qui s’est achevé samedi 7 décembre, s’annonçait donc comme une rencontre à haut risque pour le nouveau patron de l’OMC.

Après plus de quatre jours de négociations serrées, Roberto Azevedo s’est exclamé, les larmes au bord des yeux : « pour la première fois de notre histoire, l’OMC a vraiment réussi et tenu ses promesses. » Le sauveur de l’OMC a même ajouté, « nous avons remis l’adjectif « mondial » dans le sigle de notre organisation. Bali n’est qu’un début. »

L’accord trouvé le 7 décembre comprend trois volets : l’agriculture (avec un engagement à réduire les subventions à l’export), l’aide au développement (qui prévoit une exemption accrue des droits de douane aux produits provenant des pays les moins avancés) et la « facilitation des échanges », qui ambitionne de réduire la bureaucratie aux frontières.

Les pays pauvres n’ont pas été oubliés. Afin de mieux les insérer dans le commerce mondial et dans la création des chaines de valeurs internationales, les 49 pays les Moins Avancés (PMA) se voient offrir des facilités d’exportation vers les marchés des pays riches. Selon l’accord, ils pourront exporter en franchise de droits de douanes des produits dont 25 % seulement de la valeur ajoutée aura été générée chez eux.

L’Institut Peterson d’économie internationale, à Washington, a calculé que l’effet Bali se traduira par un bonus de 960 milliards de dollars sur l’activité économique mondiale, ce qui permettrait la création de 21 millions d’emplois, dont 18 millions dans les pays en développement.

On aimerait y croire. Mais pour la plupart des observateurs, nous sommes passés des négociations de Doha, à « Doha Light » pour arriver aujourd’hui à un accord « Doha Light décaféiné » ! Car seulement 10% du vaste programme de libéralisation des échanges commerciaux, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, a bénéficié d’un accord unanime entre les 159 ministres du Commerce dans l’île indonésienne de Bali.

De plus, aucun progrès sérieux n’a été réalisé sur les subventions agricoles à l’exportation, le commerce électronique ou les subventions concernant les exportateurs de coton. Un accord historique trouvé à Bali qui doit donc en appeler d’autres qui préserveront les intérêts de l’Afrique. Mais là, il reviendra aussi aux Etats du continent de s’entendre pour mieux se faire entendre à l’OMC.. (Financial Afrik)


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