5e édition du Festival international pour la liberté de la presse / « Médias et Panafricanisme : 50 ans après »

 Ouagadougou du 27 au 30 novembre (Synthèse- Déclaration – Motions)

Du 27 au 30 novembre 2013, s’est tenue à Ouagadougou la 5e édition du Festival international pour la liberté de la presse (Filep) à l’initiative du Centre de presse Norbert Zongo en partenariat avec plus organisations sous-régionales de journalistes et institutions comme l’Union africaine. Il s’inscrit dans l’esprit du jubilé d’or de l’Union africaine, célébré cette année.

Placée sous le thème : « Médias et panafricanisme, 50 ans après ! », cette rencontre est une invite à la réflexion sur les contributions ou le rôle des médias dans la construction de l’unité africaine tant recherchée et tant prônée. Il s’agit également de se pencher sur les causes profondes des situations conflictuelles en Afrique.

Placée sous le patronage de Monsieur Soungalo Appolinaire Ouattara, Président de l’Assemblée nationale, la cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence de plusieurs invités de marque et des participants venus de 35 pays d’Afrique et d’ailleurs. Elle a enregistré 3 interventions, en l’occurrence le mot de bienvenue du président du comité d’organisation M. Cherif SY, de M. Mohamed Garba, président de la fédération africaine des journalistes et du parrain de l’évènement.

Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso fait remarquer que la presse et son institution ont parfois des défis identiques, à travers les attentes des citoyens. À cet effet, elles doivent cheminer ensemble pour mettre à la disposition du public, une information, objective, consciencieuse, responsable, transparente et à jour. Pour souligner la pertinence du thème, le président dira : « Le panafricanisme est appelé à demeurer un fer de lance pour chaque génération d’intelligence politique, économique, médiatique et culturelle tant qu’à travers les époques, les âges, l’Afrique n’aura pas toute sa place dans les mutations universelles ».

La rencontre, qui s’est déroulée en deux temps, a d’abord démarré par une soirée spéciale de projection-débat sur les grandes figures du panafricanisme.

Les débats au sein de différents panels ont essentiellement porté sur la réalité du panafricanisme au 21e siècle, le paysage médiatique et ses défis après 50 ans de journalisme en Afrique ; les tendances dominantes dans la relation entre les médias, la politique et la société pour une renaissance africaine et comment passer de l’Afrique des institutions à celle des peuples en termes d’intégration régionale et unité africaine.

« La sécurité et la protection des acteurs des Médias et des activistes des droits humains et de l’espèce civique en Afrique » ont été abordées et débattues.

Mais, « quelles stratégies doivent adopter les associations de médias pour assurer la liberté de la presse, la liberté d’information, la garantie de la responsabilité des médias afin de continuer à informer le public en toute indépendance et la transparence ? » Pour répondre à cette question, les participants ont surtout partagé leur expérience respective selon les zones d’appartenance.

Les participants se sont aussi penchés sur la contribution du FILEP au renforcement de la liberté de presse et d’expression en Afrique.

Insécurité, trafics, intégrisme et montée des extrémismes en Afrique de l’Ouest, sont entre autres thèmes qui ont fait l’objet d’une conférence publique animée par trois anciens ministres du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali et un leader religieux. La session a été consacrée à des exposés magistraux sur la criminalité transfrontalière organisée, le terrorisme, les trafics illicites divers et la résurgence de l’irrédentisme dans certains pays : Cas du Mali ; le lien entre Islam et terrorisme et,: l’apport des médias et rôle pour juguler la montée des extrémismes.

Au terme des communications des débats souvent passionnés et houleux, mais emprunts de courtoisie ont permis à certains participants d’apporter leur contribution à la compréhension des sujets traités et à d’autres de faire catharsis en évacuant avec beaucoup d’émotions le fond de leur pensée quant aux religions dites révélées.

Dans le cadre de ce festival des activités transversales, se sont déroulées. Il s’agit d’un dépôt de gerbe sur la tombe de Norbert Zongo, une soirée de remise du prix du meilleur journaliste en investigation et un concert au centre culturel Jean-Pierre Guingané. En outre, un marché dit « de commerce équitable » et une exposition-photos, se tiennent respectivement, sur le site du FESPACO et au Centre national de presse/Norbert Zongo.

À l’issue des deux jours d’échange et de réflexion, les participants ont formulé des recommandations, pris des résolutions et fait des motions.

Recommandations

Conscients de la nécessité urgente et impérieuse d’une position africaine commune relative aux questions d’intérêt continental et émergent ayant trait à la démocratisation et aux avantages précieux que les États membres tireraient d’une union des peuples ;

Reconnaissant la nécessité d’examiner le besoin constant de promouvoir l’union africaine ;

DÉTERMINÉS à promouvoir le développement et l’unité du continent africain à travers un système efficace d’information,

RECONNAISSANT que les médias constituent des outils de la consolidation de la démocratie ;

APRRÉCIANT ET RESPECTANT le rôle crucial joué par les instances sous-régionales des médias dans le renforcement et la protection des journalistes,

ET SE RAPPELANT l’adoption de la résolution par l’Assemblée générale des Nations unies sur la sécurité des journalistes et sur la célébration symbolique de la journée internationale contre l’impunité des crimes contre les journalistes 2 novembre de chaque année.
Les participants recommandent :
Aux différents États africains
– Créer les conditions pratiques pour une libre circulation des Africains sur le continent,
– renforcer la volonté politique pour un rapprochement des peuples,
– assurer la sécurité des journalistes de quelque nationalité qu’il soit dans l’exercice de leur métier,
– susciter la mise en place de législation mettant fin au climat d’impunité concernant les et crimes contre les journalistes.
– Renforcer les mécanismes d’appui et de valorisation des médias.
Aux instances sous-régionales africaines et à l’U.A
– promouvoir l’unité des peuples africains à travers un système efficace d’information et de communication afin d’atteindre les objectifs de l’Union Africaine
– sanctionner les États dont les chefs ne participent pas avec assiduité aux rencontres de l’UA
– Renforcer le rôle du journaliste à l’avènement de l’union des peuples
– Inscrire comme priorité la protection et la sécurité des journalistes,
– mettre en place des mécanismes plus contraignants à l’égard des États coupables de violations graves de la liberté de presse afin de mettre fin à l’impunité.
Aux journalistes africains
– Respecter les standards professionnels en termes d’éthique et de déontologie
– faire preuve de rigueur professionnelle dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information.
– Mettre en place des mécanismes de veille pour parer à toute menace à l’exercice de leur profession.
– se mobiliser pour faire pression sur les États pour une meilleure garantie de la protection et sécurité des journalistes
– Dédier des espaces ou temps d’antennes dans les médias à l’actualité africaine
– S’engager à produire du contenu d’information sur l’Afrique
– Prendre des initiatives de regroupement et de partage de ressources entre médias africains
– Mettre en place un comité de réflexion pour l’opérationnalisation du secrétariat permanent du Filep

Ouagadougou, le 29 novembre 2013-11-29
Le Filep

Motion spéciale de remerciement au Président de l’Assemblée nationale
Considérant sa forte implication aux côtés des médias, les participants à la 5e édition du festival international de la liberté de la presse tenue à Ouagadougou du 27 au 30 novembre 2013 adressent leurs vifs remerciements à l’honorable député Monsieur Soungalo Appolinaire Ouattara, Président de l’Assemblée nationale, pour engagement panafricain sans équivoque, sa disponibilité permanente à la cause des journalistes Africains.
Ouagadougou, le 29 novembre 2013
Le Filep

Motion de remerciement aux partenaires techniques et financiers
Les participants à la 5e édition du festival international de la liberté de la presse tenue à Ouagadougou du 27 au 30 novembre 2013 remercient tous les partenaires pour le soutien technique et matériel accordé pour la tenue des Assises et lancent un appel pour la poursuite de leur accompagnement dans la mise en œuvre des recommandations issues des travaux.
Ouagadougou, le 29 novembre 2013
Le Filep

Motion de reconnaissance et soutien
Les participants à la 5e édition du festival international de la liberté de la presse tenue à Ouagadougou du 27 au 30 novembre 2013 rendent un hommage appuyé à la mémoire de Norbet Zongo, des tous les journalistes et grands combattants, arrachés à l’affection de tous sur les champs de bataille pour l’information et l’unité africaine.
Nous participants, saluons l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur la sécurité des journalistes et sur la célébration symbolique de la journée internationale contre l’impunité des crimes contre les journalistes le 2 novembre de chaque année.

Ouagadougou, le 29 novembre 2013
Le Filep