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30ème Anniversaire de l’OMC : À l’occasion de son 30ème anniversaire, l’OMC mène une réflexion sur les réalisations historiques et les futurs défis


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Ph:DR: Docteure Ngozi Okondjo Iweala, Directrice générale de l’OMC

Le 10 avril, l’OMC a célébré son 30ème anniversaire en réunissant des hauts fonctionnaires gouvernementaux, des représentants du secteur privé, de la société civile et d’organisations intergouvernementales pour un échange de vues sur les réalisations et les défis de l’Organisation et du système commercial multilatéral. La Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala a indiqué que cet anniversaire était l’occasion de mener une réflexion collective sur la situation actuelle de l’“une des organisations les plus importantes du monde” et d’examiner les réformes nécessaires pour que l’OMC permette d’améliorer le système du commerce mondial.

L’Accord de Marrakech instituant l’Organisation mondiale du commerce a été signé par 123 pays le 15 avril 1994, donnant naissance à l’OMC le 1er janvier 1995. Au cours des 30 dernières années, l’OMC a contribué à une expansion majeure du commerce mondial, avec pour objectif d’améliorer le niveau de vie, de créer de l’emploi et de promouvoir le développement durable.

Le président du Conseil général, l’Ambassadeur Saqer Al Moqbel du Royaume d’Arabie saoudite, a ouvert la réunion en soulignant le rôle joué par l’OMC au cours des trois dernières décennies dans l’amélioration du niveau de vie grâce au commerce, la promotion de la coopération et le maintien d’un système commercial fondé sur des règles. Il a souligné l’importance du système commercial multilatéral comme plateforme de coopération et lieu où les membres peuvent bâtir un monde meilleur grâce au commerce. « Ne perdons pas cela de vue, notamment au vu des évolutions récentes du commerce mondial et de la situation économique générale », a-t-il déclaré.

La Directrice générale Okonjo-Iweala a souligné l’importance de célébrer cet anniversaire, notamment au vu des récentes évolutions liées aux droits de douane et de la rapidité avec laquelle les événements se succèdent, ajoutant incertitude et instabilité au commerce et à l’économie mondiaux.

« L’incertitude qui entoure le commerce mondial a rappelé à de nombreux Membres pourquoi ils attachent de l’importance à l’OMC, pilier de la prévisibilité de l’économie mondiale et plateforme de dialogue et de coopération en matière de commerce », a déclaré la DG Okonjo-Iweala. Elle a également souligné que les préoccupations compréhensibles et légitimes exprimées récemment par plusieurs Membres concernant l’OMC et le système commercial multilatéral devraient être perçues comme une occasion d’améliorer le système.

Elle a souligné qu’un « programme de réformes de grande envergure » ​​pour l’organisation devrait être perçu comme une opportunité importante d’améliorer les points faibles et de préparer l’OMC pour l’avenir. Elle a également souligné les suggestions avancées par de nombreux Membres en faveur de mesures correctives prospectives et de réformes en matière de suivi et de transparence, de négociations et de règlement des différends.

« Nous devons formuler les bonnes questions pour nous réformer et mettre en place un processus piloté par les Membres. » Ce travail devrait débuter à Genève et culminer par un débat ministériel et l’approbation d’une voie à suivre lors de la 14e Conférence ministérielle de l’OMC (CM14) qui se tiendra à Yaoundé, au Cameroun, du 26 au 29 mars 2026.

Soulignant le « rapport qualité-prix inestimable » d’une organisation dotée d’un budget annuel de 205 millions de francs suisses, qui garantit que des milliers de milliards de dollars d’échanges commerciaux mondiaux reposent sur des règles et la confiance, la DG Okonjo-Iweala a rappelé que l’OMC est bien plus que des droits de douane et a insisté sur le fait que l’organisation fonctionne et offre nombre des avantages pour lesquels elle a été créée.

« Je reste convaincue – et je suis toujours optimiste – qu’un avenir prometteur attend le commerce mondial et l’OMC si nous agissons comme il se doit. Agissons comme il se doit et menons cette organisation là où elle devrait être », a-t-elle ajouté. Sa déclaration complète est disponible ici.

Le discours d’ouverture de l’événement a été prononcé par l’ancien Premier ministre portugais et président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, qui a souligné le rôle de l’OMC dans la sortie de 1,5 milliard de personnes de l’extrême pauvreté depuis 1995. M. Barroso a insisté sur la nécessité de l’OMC dans une économie mondiale complexe, soulignant ses succès historiques, tels que la baisse des droits de douane et l’augmentation du commerce mondial à plus de 30 000 milliards de dollars en 2023.

Prétendant à la coopération, au dialogue et au pragmatisme, M. Barroso a souligné l’importance d’un commerce ouvert pour la prospérité et la paix mondiales, comme l’ont illustré les organisations multilatérales et les processus d’intégration régionale comme l’Union européenne après la Seconde Guerre mondiale.

L’ancien président de la Commission européenne a noté que l’OMC « traverse ce que mes enfants appelleraient une crise de la quarantaine : elle a connu de grands succès, mais elle est confrontée à de grands défis existentiels et doit également évoluer pour répondre aux exigences d’un monde en mutation. » Parallèlement, il a souligné que l’OMC est probablement encore plus nécessaire aujourd’hui qu’elle ne l’était lors de sa création en 1995.

Il a rappelé qu’il y a 30 ans, les États-Unis, l’Europe et le Japon dominaient l’économie mondiale et qu’aujourd’hui, le pouvoir économique mondial est beaucoup plus largement réparti. « Le monde est bien plus complexe aujourd’hui qu’il ne l’était à cette époque. Mettre l’OMC à l’écart ou la laisser sombrer dans l’inutilité par inaction ou par impasse serait une erreur coûteuse, que l’histoire ne verra pas d’un bon œil », a-t-il ajouté.

Le discours d’ouverture a été suivi d’une séance plénière intitulée « Retour sur le passé », qui a réuni d’anciens directeurs généraux et présidents du Conseil général pour réfléchir au travail accompli ces 30 dernières années et à la manière dont l’OMC a contribué à sortir plus d’un milliard de personnes de l’extrême pauvreté. La table ronde était composée des anciens directeurs généraux Supachai Panitchpakdi (2002-2005) et Roberto Azevêdo (2013-2020), ainsi que des anciens présidents du Conseil général, l’ambassadrice Athaliah Lesiba Molokomme du Botswana et l’ambassadeur David Walker de Nouvelle-Zélande.

Une deuxième session, intitulée « Regard vers l’avenir », a permis aux ministres du Commerce, aux chefs d’entreprise et aux dirigeants de la société civile du monde entier de réfléchir aux principaux domaines émergents qui façonneront les travaux de l’OMC au cours des 30 prochaines années. Parmi les intervenants figuraient le ministre du Commerce du Cameroun, Luc Magloire Mbarga Atangana, l’ancienne ministre de la Promotion des exportations, du Commerce international et du Développement économique du Canada, Mary Ng, l’ancien PDG de Nestlé, Mark Schneider, le secrétaire général de l’Organisation internationale de normalisation, Mario Mujica, et le directeur exécutif du Centre Sud, Carlos Correa.

Dre Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala est la septième personne à diriger l’OMC au plus haut niveau. Elle est devenue Directrice générale le 1er mars 2021, en tant que première femme et première Africaine à occuper cette fonction. Son mandat prendra fin le 31 août 2025. Le 29 novembre 2024, Dre Ngozi Okonjo-Iweala a été reconduite dans ses fonctions de Directrice générale pour un deuxième mandat de quatre ans, qui commencera le 1er septembre 2025.
Pour clôturer l’événement, le groupe des « Amis du système » a publié une déclaration en faveur du système commercial multilatéral fondé sur des règles à l’occasion de son 30e anniversaire. Cette communication, soutenue par 39 membres, reconnaît la valeur et les réalisations de l’OMC depuis 1995. Elle réaffirme également le rôle central et indispensable de l’organisation au cœur du système commercial multilatéral fondé sur des règles, qui offre un système commercial mondial prévisible, transparent, non discriminatoire et ouvert.

Alors que l’OMC trace la voie à suivre, le groupe a appelé à un réengagement en faveur de la poursuite des réformes afin que l’organisation continue de répondre aux besoins de ses membres dans toute leur diversité, de renforcer sa pertinence en relevant les défis auxquels elle est confrontée et de faciliter un commerce libre et équitable. Il a également souligné la nécessité de défendre les principes d’inclusion et de coopération, notamment en renforçant les capacités commerciales.

L’événement s’est clôturé par une déclaration de la Conseillère d’État Anne Hiltpold, au nom de la République et Canton de Genève.

Ce portail met en lumière certaines des réalisations de l’OMC au cours des trois dernières décennies et les événements prévus pour célébrer son 30e anniversaire.


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