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L’affaire ICC-Services : Procès de la vénalité entre promoteurs et gouvernants


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PH: DR-: Ce procès permettra-t-il de rembourser les petits épargnants ?

PH: DR-: Ce procès permettra-t-il de rembourser les petits épargnants ?

Depuis lundi 17 Décembre dernier, la Cour de répression des infractions économiques et du Terrorisme (CRIET) a ouvert le dossier sur l’affaire ICC-Services. Suivie en direct sur la radio nationale ce procès du siècle n’en finit pas encore de faire comparaître à la barre, mis en causes, témoins, sachant et autres personnalités impliquées dans cette affaire rocambolesque. Les grands déballages établis aux yeux des auditeurs n’émoussent  pas cependant la pertinente attente des victimes et autres spoliés de cette arnaque financière. Seront-ils enfin remboursés, c’est la grande question des Béninois.

(Agathe HOUNGBEDJI)

Installées en 2006 au Bénin sous la dénomination de ICC-Services, les structures d’épargnes privées, apparaissaient comme une bulle qui dans sa course effrénée avait entrainé petits épargnants, hommes d’affaires et même des personnalités du système étatique. Le grand malaise, de cette arnaque financière qui s’est éclatée en 2010, c’est la forte somme emportée : plus de 150 milliards. Laissant pantois des victimes et spoliés, les uns malades et grabataires à ce jour, les autres sans-abris et orphelins.

Le silence coupable des anciens gouvernants

Même si cette arnaque a déjà sévi sous d’autres cieux, le Bénin n’a pu s’échapper à ce piège sans fin qui à l’époque affichait en première ligne certains membres du Gouvernement  d’alors ; ce qui a réussi à briser le mur de méfiance chez certains épargnants. L’assurance et la confiance exhibées par les promoteurs étaient caractérisée par l’immixtion des membres du Gouvernants ; ce qui en effet a joué un rôle très important dans cette arnaque.  Les promoteurs laissaient croire que les placements vont fructifier des investissements pétroliers et autres placements boursiers et permettront en retour des intérêts mirobolants supérieurs à leurs mises.

En réalité, les grandes victimes de ce naufrage financier sont les derniers épargnants surtout ceux de l’année 2010. Plusieurs milliards des pauvres citoyens y étaient engloutis, c’était l’hécatombe.

Des tentatives de remboursements de la part du Gouvernement avec des actions éparses de recensements, de saisine des biens et autres n’ont jamais abouti. Les victimes attendent toujours et patiemment de récupérer leur mise, sinon à quoi serviraient les longues files d’attente, les belles nuits étoilées pour se faire enregistrer sur les listes de recensement se demande une victime, Mme Hounguia, commerçante à Calavi.

Le silence coupable et la complicité des gouvernants d’alors sont mis à nue depuis lundi dernier par la Criet. C’était une culture de facilité qui a gangrené les mœurs et occasionné  le bal des hommes politiques, tout y passe : marchés publics, services douaniers, nominations à postes politiques, investissements d’infrastructures sociocommunautaires, recrutements dans l’administration publique, une longue liste de pratiques financées par les promoteurs de Icc-Services. En somme, une grande arnaque financière jamais vécue par le Bénin.

Criet, théâtre de grandes révélations

Suivi en direct sur la radio nationale, le procès apparait comme un théâtre de grands déballages, déclarations et révélations contradictions, d’amalgames, un tour de passe-passe. A la barre comparaissent non seulement mis en cause mais également des témoins et sachant ; les uns pour justifier comment sont-ils parvenus à huiler tout le système et à faire adhérer les responsables étatiques dans cette activité pourtant déloyale ; les autres à se disculper de leur implication dans cette affaire rocambolesque.

En effet, le premier jour du procès a connu la comparution  des mis en cause (promoteurs de ICC-Services) qui tour à tour sont entendus et ont essayé de rejeter le tort sur des personnalités encore vivantes ou déjà mortes, probablement impliquées elles aussi. Il s’agit des PG Amoussou, Nicaise Fagnon, et des Feus Fulbert Amoussouga Géro et Nestor Dako. Au deuxième et troisième jour, c’est le tour des anciens et actuels ministres du gouvernement notamment, Messieurs, Pascal Irenée Koukpaki, Armand Zinzindohoué et Victor Tokpanou.

L’un des promoteurs le sieur Tégbénou arguant qu’au moment où la bulle d’ICC-Services s’éclatait, sa structure disposait encore d’assez d’argents pour rembourser les épargnants si et seulement si, 27 milliards de Fcfa n’avait pas été emporté par hélicoptère de chez eux sous injonctions du Chef de l’Etat. Il se révèle alors que l’argent des déposants servait donc à financer les activités politiques tous azimuts.

Des révélations qui établissent les accointances entre l’ancien président de la République, Boni Yayi et les promoteurs. D’où la plausible implication de ce dernier qui pourrait s’inviter à ce procès – rien que pour laver son nom– et donner sa part de vérité. Ce qui permettra à la CRIET de situer véritablement les responsabilités.  L’homme d’Etat ne devra craindre pour sa sécurité car la Criet n’a pas les compétences juridiques de la Haute cour de justice dont il est justiciable.

Et qu’en sera-t-il des petits épargnants ?

La grande question des petits épargnants, victimes de cette arnaque sonne comme un cri de cœur : « Quelle sera l’issue de ce procès ? » ;  « Permettra-t-il de nous rembourser nos maigres épargnes ? » La suite du procès nous fixera davantage.


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