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Commerce international / 14ème édition de l’AGOA à Libreville : Pour une meilleure adaptation de l’Afrique


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La 14ème édition de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) a lancé ses activités ce lundi 24 Août à Libreville (Gabon), avec un pré-forum des ministres et experts du Commerce sur le thème : « La pérennisation du partenariat durable entre les États-Unis et l’Afrique en matière d’investissements et de commerce ». Selon l’agenda officiel des activités, l’inauguration du forum par le président gabonais, Ali Bongo, interviendra mercredi 26 Août 2015. En attendant, plus de 200 artisans africains exposeront leurs œuvres durant toute la semaine du Forum au village culturel  aménagé pour l’occasion au stade d’Agondjé de Libreville.

Ph/DR-: Un pré-forum pour susciter une plus grande réciprocité entre les deux acteurs

Ph/DR-: Un pré-forum pour susciter une plus grande réciprocité entre les deux acteurs

A ce pré-forum qui regroupe Experts et Ministres du commerce africains, plusieurs communications sont prévues à travers des ateliers qui déboucheront sur des échanges et débats. Comme mis en avant dans la thématique centrale, il s’agit de réfléchir sur les voies et moyens de tirer, autant pour les États-Unis que pour l’Afrique subsaharienne, les leçons des années de partenariat autour de l’AGOA, dans les domaines du commerce et de l’investissement. Autrement dit, la capitalisation des 15 années de partenariat Agoa ; le renforcement de la coopération ; l’amélioration de la réciprocité dans les échanges États-Unis-Afrique  et l’élargissement du panel de produits concernés de manière à brancher plus convenablement le continent africain dans les flux du commerce international.

 

Du 24 au 27 Août les échanges seront axés autour des normes et réglementations. Un atelier sera ainsi consacré à la question de savoir « comment garantir le respect des normes et des modalités pour maximiser les avantages de l’AGOA ». Ce sera l’occasion de démontrer comment le continent pourra profiter des retombées de l’AGOA. Pour ce faire, les pratiques se devront d’être améliorées quant aux droits des travailleurs dans un cadre empreint de bonne gouvernance où les autorités gouvernementales, la société civile, les entreprises et les acteurs économiques agiront de concert pour un développement plus harmonieux.

De manière plus précise, au-delà du commerce avec les États-Unis, le challenge pour l’Afrique est d’harmoniser ses normes sanitaires et phytosanitaires ainsi que la réglementation entre ses différentes zones d’intégration commerciale. De même, la nécessité de développer le commerce interafricain, qui a encore une importante marge de progression, et d’assurer une sécurité plus grande sur nombre de secteurs vitaux. Les panélistes vont démontrer comment les Africains peuvent booster le commerce intra-africain (ainsi que le commerce avec les Etats-Unis) en se conformant aux normes internationales et comment le renforcement du commerce peut accroître la sécurité alimentaire.

Les Tics au menu également

Tenant compte du développement du e-commerce, le forum de l’AGOA a décidé de mettre en exergue les technologies de l’information et la communication (TIC) dans les échanges, entre pays d’une part, entre zones commerciales d’autre part. De fait, des recommandations sont attendues quant au paiement électronique, à la sécurisation des systèmes du commerce électronique qui le permettent, enfin à l’automatisation des services de douane. Autant dire que la question des méthodes les plus efficaces pour renforcer les capacités des Africains sera abordée avec notamment les organismes américains de réglementation et les formateurs dans le domaine des technologies sur les meilleures pratiques en matière de politique commerciale.

Au programme de cette rencontre, des expositions des produits candidats au départ vers les USA, des rencontres à huis-clos, des conférences publiques, des rencontres privées, des visites de terrain et de stands. A cet effet plus de 200 artisans gabonais et africains sont attendus pour exposer leurs œuvres et produits ; de la peinture aux cosmétiques, des bijoux à la poterie au village culturel érigé pour la circonstance.

AGOA, une chance pour les Pme et Pmi gabonaises de conquérir les USA

Près de 2000 participants et 39 pays concernés par cet accord commercial sont attendus dans la capitale gabonaise. Plus de 200 artisans gabonais et africains qui exposeront leurs œuvres (poterie, peinture, bijoux, cosmétiques…) durant toute la semaine au sein du village culturel.

A l’issue du forum, le Gabon rêve d’allonger sa liste des produits à vendre sur le marché américain. Actuellement, le pays n’exporte que le pétrole et ses dérivés. Désormais, il compte exporter également le bois et ses dérivés, des produits artisanaux comme la pierre de Mbigou (taillée en sculpture), la bière gabonaise (Régab) et d’autres produits agricoles. Une occasion rêvée pour les PME et PMI gabonais de s’affirmer sur la scène mondiale.

 

Encadré-1 L’Afrique francophone peine à percer le marché américain

Pour rappel, l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) est une préférence commerciale accordée aux pays africains. Instauré en 2000 sous la houlette de l’ancien président Bill Clinton, le programme AGOA exempte de droits de douane plus de 70% des produits en provenance d’Afrique subsaharienne. L’objectif principal étant de soutenir les économies des pays africains, en leur facilitant l’accès au marché américain.

15 ans après, l’administration américaine a appelé le Congrès à reconduire pour 10 ans supplémentaires ce programme qui expirera le 30 septembre 2015. L’actuel président, Barack Obama a pour sa part, signé le renouvellement de cette loi jusqu’en 2025, afin de donner davantage plus d’opportunités aux pays africains.

Cependant, le constat est là ! Ce sont quelques pays anglophones africains qui profitent pleinement de l’AGOA jusqu’à ce jour. L’Afrique francophone (Afrique de l’Ouest) dans sa majorité a du mal à percer véritablement le marché américain. Quand on prend le Bénin, pays signataire de cet accord commercial, d’infimes produits artisanaux et de matières premières comme le beurre de karité sont exportés vers les USA qui, néanmoins, en réclament davantage. (A.A.)

 

Encadré-2 : Les exportations africaines de textiles vers les USA s’en portent mieux

« Les exportations africaines de textiles et habillement vers les Etats-Unis pourraient atteindre 4 milliards de dollars par an durant la prochaine décennie du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act) » a déclaré le responsable de la branche textile et habillement du programme en 2014. 

«L’AGOA devrait être reconduit incessamment, et l’Afrique devrait être en mesure de quadrupler ses exportations de produits textiles vers les Etats-Unis sans beaucoup de difficultés, ce qui permettra de créer 500 000 nouveaux emplois dans le secteur», a déclaré Gail Strickler, responsable de la branche textiles et habillement au département américain du Commerce.

En 2014, la valeur des exportations des textiles et habillement des pays d’Afrique subsaharienne concernés par le programme AGOA ont atteint 986 millions de dollars, en hausse de 6% par rapport à 2013. (A.A)

 

Ph:DR-Linda Thomas-Greenfield, le sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines

Ph:DR-Linda Thomas-Greenfield, le sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines

Encadré-3 : Les Etats-Unis envisagent d’exclure le Burundi du régime de préférences commerciales

Les Etats-Unis envisagent d’exclure le Burundi du programme AGOA en raison d’un manque de respect des critères exigés par Washington en matière de droits de l’Homme et de démocratie, a annoncé lune responsable du  département d’Etat américain le 18 août.

En effet, l’éligibilité des pays africains au programme AGOA prend en considération les avancées ou les reculs démocratiques. Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA en fonction notamment de leur respect de la légalité constitutionnelle, de  l’attachement à l’économie du marché et de l’adoption de politiques de lutte contre la pauvreté.

«Il y a au sein du programme Agoa un processus de révision pour examiner les pays qui ne sont pas en synchronisation avec ce que nous voudrions voir arriver politiquement et démocratiquement en terme de droits de l’homme», a précisé Linda Thomas-Greenfield, le sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines lors d’une conférence de presse. «Il y a des discussions au sein du gouvernement des Etats-Unis pour réexaminer la présence du Burundi dans ce programme. Nous ne sommes pas encore tous d’accord sur ce point pour le moment mais je pense que ça arrivera dans un avenir proche si la situation ne se résout pas très rapidement », a-t-elle ajouté.

Lors de la dernière présidentielle, le gouvernement américain avait déjà décidé de suspendre son assistance technique à la Commission électorale burundaise, dénonçant les « efforts continus du président Pierre Nkurunziza pour violer l’accord d’Arusha, briguer un troisième mandat et maintenir le calendrier électoral, sans fournir les conditions nécessaires à des élections crédibles ». (AE)


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