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Economie : L’OCDE, la BAD et le PNUD craignent les conséquences d’une explosion démographique en Afrique


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L’Afrique devrait continuer à enregistrer des taux de  croissance économique élevés mais fera face à de nombreux défis liés à une explosion démographique durant les prochaines années, estime un rapport publié le 25 mai par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

OCDE-logoSurpassant la plupart des autres régions du monde malgré la crise financière, les économies africaines enregistreront une croissance de 4,5 % en 2015 et pourraient même atteindre les 5 % en 2016, convergeant ainsi avec les taux que l’on observe actuellement en Asie, selon ce rapport intitulé «Perspectives économiques en Afrique 2015».

Les auteurs de ce rapport, publié à l’occasion des 50e Assemblées annuelles de la BAD, s’attendent aussi à ce que les  investissements directs étrangers (IDE) se situent à 73,5 milliards de dollars en 2015, à la faveur de l’augmentation des investissements chinois dans des projets entièrement nouveaux.

Ils estiment cependant que l’explosion démographique attendue sur le continent pose de sérieux défis. Le cap des deux milliards d’habitants devrait être atteint en 2050 (contre un milliard aujourd’hui), soit un quart de l’humanité contre 15% actuellement.Dès cette année, ce sont environ 19 millions de jeunes qui vont entrer sur le marché du travail en Afrique subsaharienne et 4 millions en Afrique du Nord.Et la tendance va se poursuivre sur 15 an à raison de près 30 millions de jeunes actifs supplémentaires chaque année sur l’ensemble du continent, soit l’équivalent de trois fois la population de la Belgique.

Cette forte croissance démographique constitue à la fois une opportunité et une menace pour l’Afrique.  «La croissance démographique va ressembler à celle des Indiens et des Chinois en valeur absolue mais pour l’Afrique, cela correspond à un doublement. Si l’on sait l’utiliser cela peut procurer d’énormes avantages puisqu’on estime en Chine et en Inde à 40% la part de la croissance due à la démographie», explique Mario Pezzini, directeur au centre de développement de l’OCDE.

«Par contre, il faut aussi l’absorber. Une des solutions serait de créer des emplois publics, mais l’assiette fiscale est trop réduite. En Egypte on a calculé qu’il faudrait 180 000 emplois publics par an, c’est impossible», dit-il.

Plusieurs pistes existent: mieux explorer les ressources naturelles, se spécialiser dans la production de composants intermédiaires pour l’industrie et créer davantage d’emplois productifs, non seulement dans les villes mais à l’écart des centres urbains où la majorité de la population africaine va continuer d’habiter dans l’immédiat. (A. E)


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