Elections au Malawi: la présidente sortante pointe de «sérieuses irrégularités»

La présidente sortante du Malawi Joyce Banda a dénoncé, le 22 mai, de «sérieuses irrégularités» dans le déroulement des élections générales tenues le 20 mai et a appelé la commission électorale à vérifier manuellement l’ensemble du processus.

Ph: DR – Joyce Banda, présidente de la République du Malawi

Candidate à sa propre succession à ces élections législatives, présidentielle et locales, Mme Banda a fait état de graves irrégularités dans le dépouillement des bulletins et la remontée des résultats. « Il est venu à mon attention qu’il y a eu de graves irrégularités dans le dépouillement et l’annonce des résultats dans certaines parties du pays et le Parti du Peuple (son parti, NDLR) a fait un rapport détaillé de ces irrégularités à la Commission électorale du Malawi », a-t-elle précisé dans un communiqué.

« Les listes électorales étaient soit indisponibles, soit non vérifiées dans certains bureaux de vote, si bien que des électeurs ont pu voter deux ou trois fois », a-t-elle fait savoir.

« Certains candidats ont gagné en reportant plus de voix qu’il n’y avait d’inscrits, des bulletins ont été indûment déclarés nuls ou ont été abîmés, et des agents électoraux ont été arrêtés », a ajouté la présidente sortante, indiquant que les moyens de communication de la commission électorale ont été délibérément bloqués.

Mme Banda a également appelé la Commission électorale du Malawi de procéder à recompter manuellement tous les bulletins.

La commission électorale avait annoncé plus tôt dans la journée du jeudi 22 mai que son système de remontée des résultats ne fonctionnait pas. « Le système refuse d’enregistrer les informations envoyées depuis le terrain où nos agents sont stationnés pour envoyer les résultats à la centrale nationale à Blantyre », expliqué le responsable du processus électoral, Willie Kalonga.

A noter que certains bureaux de vote ont ouvert le 20 mai avec dix heures de retard tandis que d’autres ont été incendiés sur fond d’accusations de fraudes. L’opération de vote a été réorganisée le lendemain dans 13 bureaux à Lilongwe et Blantyre en raison de ces violences. (Agence Ecofin)