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Perspectives de croissances : Le FMI craint une stagnation de l’économie après un nouveau repli


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Le Fonds Monétaire International (FMI) a indiqué mardi 12 avril 2016, qu’il craignait une stagnation de l’économie mondiale, dans un contexte marqué par le prolongement d’un faible niveau de croissance dans la plupart des économies du Monde.

Maurice Obstfeld, l'économiste en chef du FMI : «…Désormais, il n'existe plus de marge d'erreurs quant aux faibles niveaux de croissance »

Maurice Obstfeld, l’économiste en chef du FMI : «…Désormais, il n’existe plus de marge d’erreurs quant aux faibles niveaux de croissance »

« Les faibles niveaux de croissance ont déjà assez duré, il n’existe désormais plus de marge d’erreur », a fait savoir Maurice Obstfeld, l’économiste en chef de l’institution, alors que les gouverneurs des banques centrales et ministres des finances de la planète sont à Washington pour les rencontres de printemps.

Les analystes du FMI n’excluent désormais plus que survienne un repli généralisé de la consommation, avec à la clé les désinvestissements dans le secteur privé, la hausse du chômage et donc des inégalités et des déficits. Des éléments qui, déjà à leur époque, avaient été à l’origine de la terrible dépression de 1929.

Le défi d’aujourd’hui c’est que les politiques autant que les intellectuels semblent à court de solutions. Même la bonne vieille potion interventionniste de John Meynard Keynes qui avait inspiré le président américain Roosevelt, ne semble plus marcher. Ces dernières années, la plupart des économies dites développées ont soutenu leurs activités en creusant leurs déficits publics, en multipliant les assouplissements quantitatifs, ou en regonflant leurs groupes bancaires à bout de souffle. Sans pour cela faire répartir leur croissance.

En Afrique subsaharienne, cette morosité internationale se traduit par la réduction d’un point de pourcentage sur les prévisions initiales, avec désormais une croissance attendue par le FMI à seulement 3%, moins bien que les 3,3% indiqués par la Banque mondiale, ce lundi 11 avril 2016. Dans le détail, l’Afrique du sud, l’économie la plus diversifiée et la plus industrialisée de la région, affiche désormais de projection de croissance de seulement 0,6% en 2016, contre 1,3% en 2015. Au Nigéria, la première économie d’Afrique par le PIB, la croissance devrait progresser de seulement 2,3% contre pratiquement 7,2% en 2014. A côté de la baisse des prix du pétrole qui a réduit ses réserves de changes, le pays doit aussi faire face à une inflation galopante qui a atteint  12,8% selon les données publiées mardi 12 avril 2016, un niveau proche du record de 2012 (13%).

Une petite bonne nouvelle tout de même dans ce sombre tableau : la Chine dont la santé préoccupe la planète entière, connait une amélioration de ses projections de 0,2%. A l’échelle de ce géant, l’effet domino pourrait être important pour certains pays africains, notamment pour les producteurs de ressources minières.

Les assureurs présentent un risque grandissant pour la stabilité financière mondiale

Par ailleurs, le FMI a estimé dans son rapport sur la stabilité financière mondiale dévoilé en début de ce mois, que les assureurs pourraient présenter un risque systémique en raison notamment de leur tendance à investir dans des actifs risqués dans un contexte de faiblesse des taux d’intérêt.

«Dans les pays avancés, la contribution de l’assurance vie au risque systémique s’est accrue durant ces dernières années», a précisé l’institution, notant que les assureurs investissement désormais dans des actifs similaires à ceux ciblés par les autres acteurs du système financier et prennent de plus en plus de risques  dans l’espoir de compenser la faiblesse des taux d’intérêt.

Le FMI s’est dit particulièrement préoccupé par le comportement des compagnies d’assurances les plus petites et les plus fragiles, lesquelles sont celles ayant pris le plus de risques dans leurs investissements en tentant de se consolider. Selon les experts du fonds, ces petites compagnies pourraient en effet présenter un risque systémique si elles se mettent à bouger de concert. C’est dire que le FMI ne s’inquiète plus vraiment pour les assureurs trop grands pour faire faillite (too big to fail), mais davantage pour les compagnies trop nombreuses pour faire faillite (too many to fail).

Les auteurs du rapport notent cependant que le risque systémique posé par les assureurs « reste clairement inférieur à celui des banques ». Ils recommandent dans ce cadre aux autorités de surveillance nationales de soumettre les assureurs à des tests de résistance (stress test) et de ne pas seulement se soucier de la solidité des compagnies d’assurance prises individuellement, mais aussi de l’ensemble du système. L’industrie mondiale l’assurance dispose actuellement d’actifs totaux estimés à 24 000 milliards de dollars. (Agence Ecofin)


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