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AfCoDD IV-2024 à Maputo (Mozambique): “l’Afrique peut le faire”; “l’Afrique peut avoir son chemin dans le multilatéralisme panafricain”.


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  • Il est faux de penser que les pays africains sont les plus faibles du système multilatérisme: “Nous sommes plutôt les plus forts; parce que c’est nous qui disposons de toutes les ressources naturelles dont le monde entier a besoin.

  • L’Afrique doit mettre en place ses propres institutions financière : le Fmi africain, la Banque centrale africaine et le Fonds Africain d’investissement (…) pour passer de la conception à la réalisation.

PH:DR:M. Martin SONKEU, du Réseau Africain du Changement et de Developpement au Cameroun

Lors d’un panel intitulé “Une Perspective alternative africaine pour le multilatéralisme: Renforcer la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF) pour répondre aux défis mondiaux ». Les experts africains ont appelé à une nouvelle approche du multilatéralisme et du commerce et ont dressé une dizaine de règles à observer. De Martin SONKEU du Cameroun à Leo Atakpu du Nigeria en passant par Aloysius Kittengo, tous sont unanimes!

Maputo, Aline ASSANKPON

M. Martin SONKEU, du Réseau Africain du Changement et de Developpement au Cameroun, Modérateur du panel sur le multilatéralisme et le renforcement de la ZLECAf, va énumérer les règles à retenir en avançant les raisons qui justifient leur observation. Il faut retenir que:

  • L’architecture financière internationale d’aujourd’hui est en défaveur de l’Afrique et cela peut être arrangée par les Africains eux-mêmes.

  • Les Africains devraient se partager les chaînes de valeur sur le marché de l’Afrique pour que les échanges entre les pays africains soient plus nombreux et plus fluides.

  • La nécessité d’un accès facile à l’information et d’une liberté de mouvement des peuples et des biens;

  • Les textes qui gouvernent aujourd’hui la ZLECAf peuvent être améliorés parce qu’il y a des aspects qui ne sont que des reprises des textes sur le commerce mondial. “Alors que le contexte africain est différent. Il faudrait des textes qui tiennent compte des spécificités de l’Afrique”.

  • On ne peut séparer les questions de développement des questions de sécurité ; ces deux questions sont étroitement liées. “Lorsqu’on parle de multilatéralisme, c’est une question d’intérêt et ceux qui sont au pouvoir mondial sont prêts à utiliser des armes pour maintenir l’Afrique dans sa position défavorable, de pauvreté et de précarité. Il faut comprendre qu’il y aura toujours une résistence de ceux qui profitent des ressources de l’Afrique; donc, le multilatéralisme n’est pas bonne pour l’Afrique”.

  • Il est faux de penser que les pays africains sont les plus faibles du système multilatérisme: “Nous sommes plutôt les plus forts; parce que c’est nous qui disposons de toutes les ressources naturelles dont le monde entier a besoin. Tous les pays devraient venir s’agenouiller en Afrique pour exploiter ses ressources-là. L’Afrique aujourd’hui sort à la recherche du dollar US, alors que l’Afrique pouvait mettre en oeuvre sa monnaie commune et faire en sorte que cette monnaie soit basée sur ses ressources naturelles. Ainsi, tout le monde serait à la recherche de cette monnaie africaine pour avoir les ressources naturelles du continent.”

  • Il est temps que l’Afrique mette en oeuvre ses institutions financières telles que conçues, c’est-à-dire le Fmi africain, la Banque centrale africaine et le Fonds Africain d’investissement, tout cela doit être mis en oeuvre pour passer de la conception à la réalisation.

  • La Banque africaine de développement n’est pas une banque africaine : “Il ne faut pas se leurrer ; quand on observe bien, c’est des capitaux étrangers qui sont mis à disposition. L’Afrique doit avoir ses propres institutions et ne pas dépendre de l’extérieur pour concevoir ces institutions-là y compris les textes qui régissent la ZLECAf et les ressources financières utilisées proviennent des capitaux étrangers. Celui qui paie, dicte toujours sa loi; on va toujours se retrouver dans la dépendance des autres si rien n’est fait dans ce sens-là.”

  • l’Afrique peut le faire”; il suffit d’être courageux, l’Afrique peut avoir son chemin dans le multilatéralisme panafricain. La ZLECAf peut être améliorée, la ZLECAf peut sortir l’Afrique de la précarité.

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M. Leo Atakpu, Directeur exécutif adjoint du Réseau africain pour la justice environnementale et économique au Nigeria, a indexé les institutions financières mondiales existantes. Il a appelé à à repenser l’approche du continent en matière de multilatéralisme et de commerce régional, citant les échecs des systèmes financiers mondiaux et la nécessité d’autonomie financière pour les femmes. Pour Léo Atakpu, la pauvreté est généralisée en Afrique et le multilatéralisme ne pourra fonctionner que lorsque les Africains eux-mêmes vont s’impliquer dans l’action qui consiste à répondre aux nombreux défis qui se posent à eux: Il s’agit notamment des défis de leadership, de la prise de decision en Afrique en tenant compte des réalités de chaque Etat membre. Par rapport aux inégalités constatées dans la redistribution des ressources citées à titre d’illustration, M. Atakpu a souligné la répartition inégale des fonds de secours COVID-19 comme preuve d’un biais systémique. « L’Afrique n’a reçu que 55 milliards de DTS », a-t-il noté, faisant référence aux Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI). Dans son analyse, l’expert s’est demandé si les dirigeants africains étaient vraiment prêts à l’indépendance financière, décrivant certains comme des “marionettes” et des “larbins de l’Occident”. (A.A)

Comment fédérer les barrières frontalières qui bloquent le commerce intra-africain? Et comment géré le protocole de la ZLECAf, autant de questions auxquelles les panelistes ont essayé d’apporter de réponses.

La ZLECAf ne répond pas encore au panafricanisme rêvé, à l’intégration régionale et africaine au vrai sens du thème par rapport aux attentes des Africains: Comment corriger ces défaillances? Et même si l’Afrique réussi à gagner un troisième siège au FMI, doit-on déjà considérer cela comme une avancée?

Le regard féministe sur l’endettement croissant des classes populaires permet également de politiser certains enjeux que le discours néolibéral s’emploie à confiner à la sphère privée.

Il est à noter que cette discussion intervient alors que l’Union africaine s’oriente vers la création de sa propre banque centrale et de son propre Fonds monétaire, signalant une évolution vers une plus grande indépendance économique pour le continent.


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