Jason Rosario Braganza, Directeur exécutif de l’AFRODAD (Forum Africain de la Dette et du Développement) explique ici pourquoi parle-t-on des perspectives et alternatives feminists panafricaines.
(Maputo, Propos reccueillis: Aline ASSANKPON)
“Lorsque nous parlons de la dette et des finances publiques, on s’adresse directement aux hommes et les femmes sont mises de côté. Alors qu’il est très important d’impliquer les femmes dans la gestion publique. On croit souvent qu’elles n’y connaissent rien. Alors qu’elles représentent plus de la moitié de la population africaine et sont celles qui détiennent les bourses de certaines économies africaines”.
En matière de production agricole par exemple, elles se retrouvent sur toute la chaîne de production : de la production à la commercialisation en passant par la transformation. Mais on pense toujours aux hommes. “Il est temps que la femme retrouve la place qui est la sienne dans notre société africaine. Elles produisent la richesse et créent même de l’emplois. Lorsqu’on faire le calcul du PIB des pays, les activités productrives des femmes ne sont pas prises en compte, alors que dans la plupart des cas, elles sont chef de ménage et assurent l’éducation des enfants”.
Par ailleurs, Jason invite les femmes à intervenir lorsqu’il est question d’investissement. Puisqu’elles investissent également dans tous les secteurs de l’activité humaine, notamment en matière de santé maternelle, d’hygiène. “Ceci est valable pour les jeunes filles qui sont confrontées à des dépenses des produits d’hygéniques dont les coûts dépassent leurs bourses. Les femmes sont victimes des actions discriminatoires dans les services” a-t-il souligné.
L’objectif général de cette conférence qui met la femme sur l’orbite des échanges est de faire prendre conscience aux hommes de la réalité de la femme. Il faut que la femme soit considérée dans le tout le processus du développement et d’accès aux ressources naturelles et financières, notamment l’accès au crédit. “Et lorsqu’on parle de la dette publique, le paiement ou le remboursement des dettes contracrées par l’Etat est faite par les populations et donc par les femmes qui sont les plus affectées car elles représentent plus de 50 % de la population”.
Parlant de l’engagement effectif des hommes pour soutenir les femmes, Jason estime que les femmes subissent trop de discrimination. Raison pour laquelle, à cette présente conférence, les hommes et Responsables des organisations étatiques et non étatiques, des Parlementaires sont impliqués dans la campagne pour redorer le blazon de la femme: Celle qui est mère de l’humanité et cheville ouvrière du développement local, national, regional et même continental. “Il faut donc conscientiser les hommes à comprendre que les femmes et les hommes doivent faire partie intégrante du processus de développement du continent”. Ce qui permettra d’améliorer leur situation économique d’où la justice économique des femmes qui est l’un des aspects traités au cours des travaux.
Très souvent les textes qui militent en faveur des femmes sont élaborés par les hommes en l’absence des femmes. Il faut que cela change; il faut désormais impliquer les femmes dans l’élaboration des textes car on ne peut faire le bonheur d’une personne sans son implication effective. Elle est la personne, la mieux placée pour parler de ses besoins en matière d’autonomisation et réclamer ses droits en matière de justice économique et sociale. Il faut que les femmes soient intégrer aux organes de prises de décisions pour pouvoir faire entendre leurs voix.