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CEA : Le dividende démographique, gage de l’Autonomisation des jeunes et des femmes en Afrique


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Ph/DR: Mme Ngone DIOP, la Directrice du Bureau Sous régional de la CEA en Afrique de l’Ouest (BSR/CEA/AO)

La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a organisé un point de presse sur l’autonomisation des jeunes et des femmes en Afrique, le jeudi 15 septembre 2022 à travers un webinaire. Animé par la Directrice du Bureau Sous régional de la CEA en Afrique de l’Ouest (BSR/CEA/AO), Mme Ngone Diop, est revenue sur les recommandations du Rapport de City Alliance : Eduquer, responsabiliser et motiver les femmes et les jeunes afin de tirer profit de l’explosion démographique observée sur le continent,  en occurrence en Afrique de l’Ouest, à travers des activités innovantes créatrices d’emplois et de richesses.

Aline ASSANKPON

De nombreux jeunes et femmes sont toujours sans emploi ou se retrouvent dans un emploi précaire ou informel avec peu de perspectives, sans aucune représentation. Ils peinent à accéder aux ressources publiques et à des services sociaux de qualité. Ce sont là, les analyses du Rapport de City Alliance commanditées par la Commission de l’Union africaine. Entre autres recommandations de cette étude, il urge donc des actions concrètes pour créer des emplois décents aux 16 millions de jeunes chômeurs africains qui sont confrontés au chômage.

« Chaque année, onze (11) millions de jeunes rejoignent le marché du travail africain, alors que le continent ne génère que 3,7 millions d’emplois par an. Pour beaucoup de femmes et de jeunes, le secteur informel est plutôt l’exception en matière d’emploi. En Afrique, l’emploi informel en pourcentage de l’emploi total est très élevé, à 89%, par conséquent de nombreux jeunes femmes et hommes n’ont pas accès aux filets de sécurité sociale ou à toute forme de droits des travailleurs » publie le Rapport City Alliance.

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A l’instar de ce tableau peu reluisant, il s’avère que les engagements politiques aux niveaux national et régional n’ont pas toujours été accompagnés d’actions sur le terrain. Pendant ce temps, la population au niveau du continent est galopante. Le cas de l’Afrique de l’Ouest est particulièrement important.

Face à l’explosion démographique, le rapport préconise trois actions fondamentales afin d’utiliser efficacement le dividende démographique : Eduquer, responsabiliser et motiver les femmes et les jeunes pour qu’ils puissent s’engager dans des activités innovantes créatrices d’emplois et de richesses. «Le gonflement de la jeunesse pourrait se traduire par des dividendes démographiques. Ceux-ci peuvent être atteints en éduquant, responsabilisant et motivant les jeunes à s’engager dans des activités innovantes de création de richesses dans divers secteurs » souligne le rapport.

«Lorsqu’on considère les 15 pays de l’Afrique de l’Ouest, le développement durable et l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) constituent  un impératif. La spécialisation consiste également à appuyer en tenant compte de la dynamique démographique afin que le dividende démographique puisse être mise à profit, de même que l’appui de l’accélération de l’intégration régionale, l’un des objectifs clés de la mise œuvre de la Zone de Libre-échange continentale en Afrique (ZLECAf) » a déclaré Mme Ngone Diop.

 

« Au regard de ce que nous constatons sur le terrain, nous avons compris que si nous réussirons à réaliser l’autonomisation des jeunes et des femmes qui constituent la base du développement de l’Afrique, le défi serait relevé. Conformément aux orientations de la CEA et l’articulation du travail qui est fait au niveau du BSR/CEA/AO, ces trois actions essentielles  sont désormais mises en œuvre : Eduquer, Responsabiliser et Motiver » a rappelé la Directrice du Bureau sous-régional de la CEA en Afrique de l’Ouest.

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Gérer les problèmes structurants inhérents à la trajectoire des pays et réagir aux problèmes émergents. « Pour placer les choses dans leurs contextes, le BSR/CEA/AO à travers son appui, a essayer de relever certains défis essentiels qui ont pour noms : l’autonomisation des femmes et des jeunes ; le dynamique à insuffler à la jeunesse en Afrique de l’Ouest à l’issue de l’étude démographique, la structure de la population qui est un potentiel pour le développement, la transformation économique et ça peut être également le contraire » nuance-t-elle.

Ce faisant, des structures ont été identifiées à travers l’étude qui révèle que l’Afrique de l’Ouest a 400 millions de population depuis 2021 et la majorité de cette population est composée de femmes et de jeunes. Cette population représente 30 % de la population africaine et 5% de la population mondiale. «Raison pour laquelle nous disons qu’il est important de traiter ces questions de structures. Les femmes et les jeunes représentent 50 % de la population active, les jeunes 25 % et c’est la face visible de l’iceberg ; dans le même temps, les femmes n’ont pas accès aux opportunités économiques comparativement aux hommes » observe Mme Ngone Diop.

Le rapport indique les femmes africaines doivent participer pleinement aux processus de développement du continent. Même son de cloche au niveau des jeunes qui n’ont pas accès aux opportunités économiques également. Pour libérer le potentiel économique de cette frange de la population, il faut renforcer leurs capacités, les équiper pour qu’ils puissent saisir pleinement les opportunités et faire partie intégrante du système économique. « Nous avons l’idée de conceptualisation du programme : Mettre ensemble la dimension de la démographie, la dimension économique à travers des politiques économiques dont la ZLECAf » explique la Directrice.

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En effet, avec la ZLECAf, si on investit dans l’autonomisation des femmes et des jeunes à partir de l’écosystème existant au niveau des secteurs d’activités, on peut changer la donne.  Un travail a été fait dans ce sens selon la Directrice durant la période de la pandémie de Covid-19 : « Nous avons utilisé la pandémie pour voir là où ils sont et quelle contribution peuvent-ils apporter ? Nous avons trouvé qu’il y a beaucoup de jeunes qui font un très bon travail dans une économie d’échelle. Il a fallu développer une stratégie de programmes et approfondir un écosystème du secteur privé ; ce travail a été fait également avec les femmes entrepreneures. Nous avons pu accomplir ce travail grâce à l’appui de la Commission de l’Union africaine ». « Nous sommes arrivés à des recommandations approuvées qui doivent être transformées en action, pour rechercher des solutions à travers une analyse de l’écosystème des affaires. Surtout, il y a beaucoup de femmes dans le secteur agricole ».

L’Afrique gagnerait si on développe les chaînes de valeur agricole ; c’est-à-dire comprendre d’abord ce qu’il faut faire et faire participer tous les acteurs aux diverses politiques de développement mises en place.

 


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