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Des Burkinabè et Camerounais qui vivent d’ordures


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Mettant en valeur la coopération Sud-sud, ils étalent leurs talents dans le cadre de l’exposition de deux jours à l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics de Yaoundé. Leur activité rapporte gros.

Par Michel Tessoh Téné

 

Décoration à partir de cornes et de peaux de bœuf

Décoration à partir de cornes et de peaux de bœuf

Nourou, Maître artisan, sculpteur sur corne et calebasse, est originaire de Maroua à l’Extrême-Nord du Cameroun. Il expose des produits utilitaires issus de la transformation de cornes de bœuf tels que les fauteuils, tables, guéridons, Chausse-pieds, porte-clés et bien d’autres ; et des produits à base de calebasse comme les tabourets, tables, Abat-jours, Calebasses décorées et bien plus. Ses produits sont à base de cornes de bœuf.

L’artisan affirme être dans ce secteur depuis au moins huit ans et avoir déjà gagné trois prix, notamment un prix de l’innovation au Burkina Faso en 2006 ; un autre au Festival National des Art et de la Culture, FENAC, à Maroua en 2008 ; et un dernier au Salon International de l’Artisanat du Cameroun, SIAC, en 2010.

Autrefois étudiant, il vit aujourd’hui de son métier et dit ne pas regretter son choix.  Un autre Camerounais du nom de Hyoukouamo Clovis Bertin, étudiant, présente des « râpes de cuisine » fabriqués à partir de la récupération des boites de laits. C’est une activité parallèle qu’il mène uniquement à ses heures creuses, mais qui lui permet d’assurer les charges de sa scolarité.

Le Burkinabè Dao Dramane, est fabricant du matériel agricole. A cette exposition « savoir-faire négro-africain de la récupération des déchets », il présente son pulvérisateur artisanal qui sert à repousser les abeilles lors de la récolte du miel, au moyen d’un caoutchouc préalablement allumé et introduit dans l’appareil dont un mouvement de va et vient de la manche fait sortir de la fumée qui repousse les abeilles.

 

Même s’il est à sa première participation  à un évènement international, il affirme vivre de son métier qu’il pratique  depuis plusieurs années. Son compatriote Wedraogo Seidou présente des chaussures fabriquées à base des vieilles roues de véhicule. Il témoigne que le groupe qu’il encadre a déjà gagné un prix au SIAC.

Mimoselle Youmbi, de son nom d’artiste MAOPO, Maison d’Art d’Objets Perdus en Or, présente un stand garni de plusieurs objets utilitaires, notamment les bracelets, les nappes, chapeaux, sacs à main, tapis et  objets de décoration. Elle dit être dans ce secteur d’activité depuis 2007 et affirme ne faire que cela depuis qu’elle a découvert cette mine d’or. Basé à Douala, elle est également engagée depuis quelque temps dans un partenariat avec l’Union Européenne, et a déjà remporté plusieurs prix nationaux et internationaux avec ses réalisations.

Ayancho Ngwa Pius originaire du Nord-Ouest Cameroun, présente des tableaux et vêtements faits essentiellement à partir d’objets issus de son environnement naturel. Sa matière première est constituée des écorces d’arbre, du bois, de la calebasse, des branches et même des coquillages. Il affirme avoir déjà gagné près de 12 prix, souvent accompagnés d’argent, même de faible montant. Il espère tout de même qu’avec la reconnaissance progressive et la vulgarisation des métiers de recyclage artisanal, les choses iront mieux.

http://marienoelleguichi.blogspot.com/2014/05/rencontre-internationale-les-dechets.html


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