3ème Edition de la Semaine de l’Internet : Le Bénin sur le chemin de son ambition – Réduire la fracture numérique –

 « Les Tics face aux enjeux du Développement», c’est le thème retenu pour la troisième Edition de la Semaine de l’Internet qui se déroule du 16 au 20 Décembre 2013 au Palais des Congrès de Cotonou. Organisée par le Ministère de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, cette semaine de l’Internet se veut un carrefour, un rendez-vous d’échanges entre les acteurs de la Télécommunication, du secteur des Technologies de l’information et de la Communication (TIC) et du monde de la Communication et de la presse au Bénin.

 

Devenu un rendez-vous annuel, d’échanges des acteurs du secteur des Technologies de l’information et de la Communication TIC, cette troisième édition vient commémorer les cinq années du Document de politique et de stratégie du Secteur des Télécommunications, des TIC et de la Communication et de la presse adopté en 2008. Les deux premières éditions ont été organisées au mois de Septembre des années 2011 et 2012. C’est également un rendez-vous de partage en ce qui concerne les actions salvatrices qu’il faut pour doter le Bénin d’un secteur de télécommunication à la hauteur des attentes de sa population.

« Cette semaine offrira des occasions d’apprécier les avancées accomplies en matière de réformes et de développement du secteur » dira M. Wilfried Martins, Président du comité d’organisation, Directeur du Cabinet du ministre de la communication.  A la préoccupation des utilisateurs de l’internet, il les invite à prendre part à ces journées pour qu’ensemble « nous examinions les défis qui se présentent à nous et ainsi pouvoir partager les solutions qui en découlent » a-t-il déclaré.

Quelle semaine, pour quel internet ?

Quelle semaine, pour quel internet ? Cette question tient tout son sens des grandes attentes de la population béninoise en ce qui concerne la disponibilité de la connexion internet en qualité, en quantité et dans la durée.

A ce titre, le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, Komi Koutché, a rassuré sur la satisfaction que son département apportera à diverses exigences. « La Semaine de l’Internet 2013 se veut un rendez-vous d’exposition des grandes solutions que mon département ministériel (…) s’évertue à construire et qui permettront d’assurer dans un horizon de temps certain, l’avènement du haut débit au Bénin » rassure-t-il.

« L’édition de cette année intervient dans un contexte particulier, marqué par l’expression de plus en plus pressante de nos populations quant à ce qui concerne les services qu’ils attendent de nous ; mais aussi marqué par le classement très peu reluisant de notre pays à l’échelle internationale pour ce qui est de la qualité de l’internet » a déclaré Komi Koutché.

Des réformes éclairées pour accéder à un haut débit

Et pourtant le Bénin était le pionner de l’internet en Afrique et dispose des meilleurs experts pour faire de ce secteur l’un des meilleurs en Afrique. L’histoire de l’internet a commencé en réalité au Bénin avec le sixième sommet de la Francophonie en décembre 1995. Au départ, le Bénin s’est doté d’une passerelle d’accès de 64 kilobits par seconde. En raison de son évolution très rapide, cette technologie est devenue très populaire. « Son besoin dans l’ensemble de nos contrées est allé à une vitesse supérieure et devenu un outil qu’il faut absolument disposer afin que la fracture numérique ne soit trop importante » François Abiola, représentant le Chef de l’Etat.

 « C’est pourquoi au-delà d’un simple rendez-vous d’échanges, nous plaçons la présente édition comme une rencontre des bâtisseurs » dira Komi Koutché. « Si nous voulons l’avènement du haut débit au Bénin, il faut absolument faire des réformes courageuses, éclairées et ambitieuses quels que soient les intérêts que ça bouscule. L’essentiel à la fin, que nous ayons des résultats » a-t-il indiqué.

Internet est un facteur de production essentielle

Pour sa part, le ministre d’Etat estime que les TIC apportent  d’énormes soulagements au besoin de la communication des populations et modifient notablement le vécu quotidien de tous en faisant gagner du temps et en offrant de nouveaux moyens de communiquer, de s’exprimer, de travailler et d’apprendre. « Favorisant l’innovation, les TIC impactent tous les secteurs d’activité au niveau mondial en général et au Bénin en particulier caresse et stimule la modernisation des activités sociaux économiques ; parce qu’elle crée la révolution technologique » a-t-il indiqué.

Cependant, M. Abiola note que « les coûts et la disponibilité des liaisons dans un délai raisonnable constituent des facteurs qui en limite l’exploitation sur toute l’étendue du territoire national ; ce qui freine le développement de notre pays ». D’où la nécessité de combler la fracture numérique. « Comme l’eau pour l’électricité, internet est un facteur de production essentielle et est devenu pratiquement incontournable. Accéder à internet, c’est accéder en temps réel à : l’information, l’éducation, la formation, la culture, aux loisirs, aux commerces etc, » a-t-il déclaré à l’ouverture des travaux.

Les objectifs à termes

Plusieurs sessions, présentations et manifestations sont inscrits dans l’agenda de cette semaine. Durant les cinq jours, il sera soumis à l’appréciation des participants, l’état de mise en œuvre de la politique et des stratégies qui ont été initiées pour le développement des TIC, l’ambitieux programme de politique de la gouvernance électronique en cours de gestation, etc.  Des critiques et contributions constructives sont également attendues du côté de ces derniers. La visite des stands érigés pour l’occasion, offre des produits et services de connexion et de communication. Plusieurs ministres du gouvernement et ministres honoraires ont pris part à cette cérémonie d’ouverture notamment Messieurs Désiré Adadja et Max Awèkè.

Encadré

Bénin : l’étonnant retard d’un pionnier

Les organisateurs de cette Semaine de l’Internet ont ressuscité une publication du Feu Jérôme Badou qui date du 1^er février 2000. Un article qui reste encore d’actualité. Au demeurant, la question que l’on est tenté de se poser est : « Où en est le Bénin, 14 ans après cet article? »

Selon l’auteur, quand le Bénin a démarré en 1995 à la faveur du Sommet de la Francophonie, il faisait figure de pionner. Mais aujourd’hui presque tous les pays de la sous-région sont loin devant nous. L’utilisation de cet outil se limite à la messagerie électronique. Le côté multimédia est pratiquement inutilisé. (…) Le développement d’internet est très dépendant de la qualité des infrastructures de télécommunications. L’absence de lignes téléphoniques est un facteur bloquant. « Il ne faut même pas se poser de questions trop compliquées. Pour se connecter, il faut un ordinateur avec tous les accessoires de télécommunications. Mais avant ça, il faut le courant électrique. Et il y a des quartiers de Cotonou qui ne l’ont même pas. Ne parlons même plus des localités de l’intérieur du pays. Comment Internet peut-il se développer dans ces conditions ? (…) ».

Fort heureusement, avec l’avènement des réseaux sociaux les Béninois ne se contentent plus de la messagerie électronique. Plusieurs outils d’échanges, de communication, de partage et de diffusion permettent aux internautes d’interagir.

Aline ASSANKPON