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L’OMC met en garde contre l’impact des droits de douane et l’incertitude pour les pays les moins avancés dans ses dernières prévisions


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PH:DR: L’OMC met en garde contre l’impact des droits de douane et l’incertitude pour les pays les moins avancés dans ses dernières prévisions

Le dernier rapport « Perspectives et statistiques du commerce mondial » publié le 16 avril par le Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) présente les prévisions de croissance des exportations et des importations des pays les moins avancés pour 2025 et 2026, ainsi que des prévisions mondiales et régionales.

Le rapport comprend une analyse de l’impact des droits de douane « réciproques » imposés par les États-Unis et des répercussions plus larges de l’incertitude politique sur les PMA exportateurs.

La Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, et l’Économiste en chef de l’OMC, Ralph Ossa, ont également fait des remarques sur l’impact sur les PMA.

Déclarations de la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala :

« Les PMA sont particulièrement vulnérables aux risques actuels liés à la politique commerciale. Parmi les dix économies confrontées aux droits de douane réciproques les plus élevés, cinq font partie des pays les moins avancés. Certains pourraient tirer des bénéfices à court terme en comblant le déficit des exportations chinoises vers les États-Unis, mais le rétablissement de droits de douane réciproques pourrait avoir de graves conséquences. Plutôt que d’ériger des barrières, l’occasion pourrait être d’offrir un répit aux PMA, en les exemptant de nouveaux droits de douane et en renforçant leur fragile intégration à l’économie mondiale. Exempter les PMA de toute augmentation des droits de douane permettrait d’accroître leurs exportations, de soutenir leur croissance et de créer de nouveaux marchés.»

ONU commerce et développement dans la même vision

·Déjà aux prises avec une faible croissance et une incertitude croissante, les économies les plus faibles et les plus petites, dont les activités ont un effet négligeable sur les déficits commerciaux, devraient être exemptées des nouvelles hausses de droits de douane.

Au fil des ans, un système commercial mondial fondé sur des règles a stimulé le commerce international et contribué à une baisse progressive et régulière des droits de douane, une taxe que les pays prélèvent sur les marchandises importées. En 2023, environ deux tiers du commerce mondial se sont effectués sans droits de douane.

En revanche, une vague de droits de douane plus élevés récemment introduits par les grandes économies suscite des inquiétudes quant à l’escalade des tensions commerciales et à leur impact sur les économies les plus pauvres et les plus vulnérables.

Dans un nouveau rapport publié le 14 avril, ONU commerce et développement (CNUCED) demande avec insistance que les économies les plus pauvres et les plus vulnérables soient exemptées des « droits de douane réciproques ».

Ces droits de douane, actuellement suspendus pendant 90 jours, sont calculés à des taux visant à équilibrer les déficits commerciaux bilatéraux de marchandises entre les États-Unis et 57 de leurs partenaires commerciaux, vont de 11 % pour le Cameroun à 50 % pour le Lesotho.

Le rapport constate que dans de nombreux cas, les droits de douane réciproques risquent de dévaster les économies les plus pauvres et les plus vulnérables et les pays les moins avancés, sans réduire de manière significative les déficits commerciaux des États-Unis ni augmenter les recettes fiscales.

Les économies les plus vulnérables en danger

Les 57 partenaires commerciaux concernés, dont 11 pays parmi les moins avancés, contribuent de manière minime aux déficits commerciaux des États-Unis, note le rapport d’ONU commerce et développement.

Par exemple, 28 d’entre eux représentent chacun moins de 0,1 % des déficits, mais pourraient néanmoins être soumis à des droits de douane réciproques.

Comme beaucoup de ces économies sont de petite taille, structurellement faibles et ont un faible pouvoir d’achat, elles offrent des opportunités de marché d’exportation limitées pour les États-Unis.

« Toute concession commerciale qu’elles accorderaient n’aurait que peu d’importance pour les États-Unis, tout en réduisant potentiellement leurs propres recettes fiscales », souligne le rapport d’ONU commerce et développement.

Les droits de douane réciproques devraient avoir un impact « minime » sur les États-Unis

Si les droits de douane réciproques sont à nouveau appliqués, la demande pour de nombreux produits importés devrait diminuer en raison de la hausse des prix.

Même si les niveaux d’importation des États-Unis restaient aux niveaux de 2024, les recettes tarifaires supplémentaires perçues auprès des économies plus pauvres et plus petites seraient minimes.

Pour chacun des 36 des 57 partenaires commerciaux, les droits de douane réciproques généreraient moins de 1 % des recettes tarifaires actuelles des États-Unis.

Impact négatif potentiel sur les consommateurs américains

Le rapport note également que plusieurs pays confrontés à des droits de douane réciproques potentiels exportent des produits agricoles que les États-Unis ne produisent pas et pour lesquels il existe peu de substituts.

La vanille de Madagascar ou le cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana en sont quelques exemples.

En 2024, les États-Unis ont importé de la vanille pour une valeur d’environ 150 millions de dollars de Madagascar ; les importations de cacao de Côte d’Ivoire ont atteint près de 800 millions de dollars, tandis que les importations du Ghana se sont élevées à environ 200 millions de dollars.

L’augmentation des droits de douane sur ces produits, malgré les possibilités d’augmenter les recettes, risque d’entraîner une hausse des prix pour les consommateurs.

Pour en savoir plus sur le rôle des droits de douane dans le commerce international, consultez l’édition de mars du Global Trade Update (Mise à jour sur le commerce mondial).


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