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Johannesburg / AFROMEDI V : « L’Afrique doit être faiseur de règles en matière de dette et non, sujette à des règles préétablies »


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  • « L’Afrique, créatrice de règles, pas sujette à des règles »

PH:DR: La conférence en plénière

Les rideaux sont tombés sur les travaux d’AFROMEDI V du 25 au 27 mars 2025 à Johannesburg en Afrique du Sud. L’édition 2025 de l’Initiative des Médias AFRODAD (Forum africain sur la Dette et le développement), a réuni une soixantaine de participants venus de 31 pays africains. Outre, la mise en œuvre de l’agenda des travaux, la satisfaction des journalistes désormais outillés et aguerris sur les questions de la dette publique, l’option féministe de la dette, le visage humain de la dette et la restructuration de l’architecture financière mondiale pour une justice réparatrice augurent de bonnes perspectives pour le continent.

Johannesburg, Aline ASSANKPON

A la 5ème Edition de l’Initiative des Médias AFRODAD (AFROMEDI V), les médias africains, (qu’ils soient anglophones, lusophones ou francophones) s’engagent dans le combat d’allègement du fardeau de la dette, longtemps laissé à la génération future en occurrence aux femmes qui sont au front de l’activité économique et la refonte de l’architecture financière mondial.

En effet, environ 88 milliards de dollars quittent l’Afrique chaque année par le biais de l’évasion fiscale et de la corruption au titre des flux financiers illicites. « Ces pertes éclipsent le remboursement de la dette du continent. Imaginez si ces fonds alimentaient les écoles et les hôpitaux plutôt que des comptes offshores ?» la population africaine se porterait mieux.

Par ailleurs, le focus du dernier Sommet de l’UA, du Février 2025, met l’accent sur la justice réparatrice. S’alignant sur ce programme de réparations, AFROMEDI présente la justice pour la dette comme indissociable d’appels plus larges à la réparation. « Les réparations ne sont pas une question de charité ; elles visent à réparer le vol de vies, de travail et de ressources qui a des empires ». « L’Afrique ne peut pas guérir tant qu’elle continue de payer pour son exploitation ».

PH:DR: M. Jason Rosario BRAGANZA, Directeur exécutif AFRODAD

Se réjouissant de sa première participation à AFROMEDI, à la cérémonie de clôture, le Directeur exécutif AFRODAD, Jason R. BRAGANZA déclare : « AFROMEDI, ça été une bonne chose, cette formation de trois jours est une énergie débordante, une interaction et la joie de se retrouver».

« La dette est une question de droit et de justice ; la dette est une forme de perpétuation de la colonisation et d’injustice sociale. La dette n’affecte pas tout le monde de la même manière mais surtout de façon disproportionnée, notamment les pays africains et les femmes. Que nous soyons citoyens, ministres, autorités ou autres, lorsqu’il y a un trou sur la route, cela nous affecte tous. Donc, c’est une question de justice sociale» a-t-il ajouté.

BRAGANZA se réjouit également de ce que les médias présents à Johannesburg ont vu leurs capacités renforcées sur les questions de dette publique et peuvent désormais influencer les politiques. « Nous avons appris comment donner un visage humain à la dette et la justice réparatrice ».

Renouvelant son engagement à poursuivre le combat contre l’injustice sociale en matière de la dette publique africaine, AFRODAD s’inscrit dans le processus d’une nouvelle disposition dans un espace plus démocratique sous l’égide des Nations Unies : Il s’agit de la quatrième Conférence sur le financement du développement prévue cette année en Espagne. Cette conférence offrira à coup sûr, une tribune à AFRODAD pour négocier et appeler à une architecture financière mondiale réformée, de nature intergouvernementale qui établit une Convention-Cadre des Nations Unies sur la dette souveraine ou les parties signataires seront aux mêmes pieds d’égalité, respectueuses des textes.

Pourquoi le choix de l’Afrique du Sud pour abriter AFROMEDI V ?

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L’Afrique du Sud est choisi pour abriter AFROMEDI V, parce que le gouvernement sud-africain préside un groupe controversé mais influent des économies les plus riches du monde, le G20. Autrement dit, l’Afrique du Sud a la présidence en exercice du G20 qui contrôle l’économie mondiale. De plus, l’Union Africaine fera partie de ces engagements en tant que membre à part entière, faisant de cela un G20 africain ; même si l’Union africaine est membre depuis un an et demi. « Il est donc de la responsabilité des médias de s’assurer que ce G20 est vraiment une affaire africaine en dénonçant le G20 pour nous avoir fourni un processus de restructuration de la dette faible et en plaidant pour l’adoption des Nations Unies comme un espace plus démocratique pour la gouvernance économique mondiale » a souligné Jason BRAGANZA, Directeur exécutif AFRODAD. (A.A)

Et pour que les médias africains dans leur ensemble puissent comprendre la situation actuelle de la dette africaine, son contexte et ses impacts, AFRODAD à travers AFROMEDI s’engage annuellement à renforcer les capacités et les compétences de la fraternité des médias sous toutes ses formes afin de les outiller pour une maîtrise de la dimension analytique et humaine de la narration sur les questions de dettes publiques et de financement du développement, de même, sur la couverture des élections en Afrique.

Mieux outillés et aguerris, les journalistes (représentants du quatrième pouvoir), à Johannesburg ont compris l’importance d’un tel combat pour la survie du peuple africain. S’alignant aux côtés du Forum AFRODAD, ils s’engagent à mener la campagne « L’Afrique, créatrice de règles, pas sujette à des règles » à travers leurs différentes productions.

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