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Agriculture / Polémique autour de la campagne de commercialisation du soja : Les Ministres en charge de l’Agriculture et du Commerce dénoncent l’attitude des «commerçants véreux» et des politiciens (Réactions des producteurs – voir Encadré)


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Ph: DR-: Gaston Dossouhoui, Ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).

Ph/DR: Mme Shadiya Alimatou ASSOUMAN, ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin

Le Conseil extraordinaire des ministres du mercredi 21 décembre 2022 a décidé de mettre fin à la pratique de fixation du prix plancher de certains produits agricoles, notamment le soja, le cajou et le karité, « au regard des incompréhensions, des plaintes enregistrées et de la confusion entre prix plancher et prix de cession homologué ». Les commerçants véreux ne veulent pas payer les redevances avec lesquelles le Gouvernement subventionne les intrants, les engins agricoles, les semences, les herbicides au profit des producteurs

Instruits pour aller aider les acteurs à comprendre cette décision, le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et sa collègue de l’Industrie et du Commerce ont effectué du 22 au 24 décembre 2022 une tournée de sensibilisation des producteurs agricoles, commerçants de produits agricoles, transformateurs de produits agricoles, à Aplahoué, Djidja, Kétou, Savè, Djougou et Ndali. Gaston Cossi DOSSOUHOUI et Alimatou Shadiya ASSOUMAN, aux différentes séances, ont particulièrement dénoncé l’attitude des commerçants qualifiés de « véreux » et des politiciens dans cette polémique.

Les commerçants « véreux » et les politiciens ont été particulièrement les cibles dans les messages des deux ministres lors de leur tournée de sensibilisation. « L’État n’a jamais fixé le prix plancher. Il homologue le prix proposé par les acteurs, tout en tenant compte de l’intérêt du producteur. Le prix d’achat des produits agricoles n’est jamais stable sur le marché. Mais cette année, contre toute attente, ce qui a été toujours fait, pose problème. Nous avons compris.

C’est à cause des élections. On intoxique.

Alors, le Chef de l’État a décidé de mettre fin à la pratique de fixation du prix plancher. Dans le même temps, nous n’allons pas abandonner les producteurs à leur sort, aux mains des commerçants véreux. Il revient aux organisations paysannes de s’organiser, de se battre pour que le marché soit auto-réguler pour vendre au meilleur prix. En réalité, les commerçants véreux ne veulent pas payer les redevances avec lesquelles le Gouvernement subventionne les intrants, les engins agricoles, les semences, les herbicides au profit des producteurs. Ces commerçants véreux veulent faire payer ces taxes par les producteurs. Pourtant, ce sont ces commerçants véreux qui font de gros bénéfices sur le dos des producteurs sur les marchés internationaux. Notre intérêt commun avec vous, producteurs, c’est de travailler pour que nos productions agricoles restent au Bénin pour être transformées et créer de la richesse, ou passer par le port pour générer des taxes pour des actions sociales », a dénoncé le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.

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Gaston Cossi dossouhoui a martelé que le soja doit aider à développer le soja, et ceci, grâce aux redevances qui permettent de subventionner les semences, les intrants agricoles pour que les prix de cession reviennent moins pesant pour le producteur.

La réaction des producteurs de Djidja et d’Aplahoué

Au lendemain de la décision du Gouvernement, en Conseil extraordinaire des ministres du mercredi 21 décembre 2022, de mettre fin à la pratique de fixation du prix plancher de cession de certains produits agricoles, notamment le soja, le karité et la noix de cajou, le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et la Ministre de l’Industrie et du Commerce, sont allés sensibiliser les producteurs des filières concernées sur ladite décision. Aplahoué et Djidja sont les deux premières étapes de leur tournée débutée le jeudi 22 décembre 2022. Les producteurs de Djidja et d’Aplahoué se sensibilisaient déjà entre eux au sujet de « la bonne nouvelle » avant même la rencontre avec les ministres en charge de l’Agriculture et du Commerce le jeudi 22 décembre 2022. « Notre première réaction est celle de la satisfaction. Et nous remercions le Gouvernement pour avoir pris cette décision », a déclaré Léopold LOKOSSOU, producteur à Djidja. Pour Léonard MADJAYEDOU, aussi producteur agricole dans la même localité, le Chef de l’État a pris une très bonne décision et il l’en remercie. Idem pour Daniel LONMADON, ancien maire d’Aplahoué et producteur agricole de cette localité. « Le Gouvernement ne peut prendre meilleure décision en faveur des producteurs de soja. C’est un cadeau de fin d’année ». « Je tiens à remercier le Chef de l’État pour cette décision », a dit Jean-Claude KOUASSI, producteur agricole à Aplahoué. Tous autant qu’ils sont, ont-ils aussi reconnu qu’il y avait de la mal-compréhension ou de la mauvaise foi au sujet du prix plancher de cession du soja homologué par le Gouvernement. Heureusement, ont-ils ajouté, la rencontre avec les ministres a été une occasion pour mieux comprendre les implications du prix plancher. Effectivement, aux sorties des deux séances du jeudi 22 décembre 2022, les nombreux participants ont reconnu que le Gouvernement, en homologuant le prix plancher de certaines filières agricoles, ne visait nullement de les nuire. En expliquant le processus de fixation du prix plancher au niveau du soja, du karité et de la noix de cajou, le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche a fait comprendre que c’est le prix minimum en dessous duquel il n’est pas autorisé que l’acheteur paye le produit chez le producteur. Mais le producteur peut vendre son produit largement au-dessus du prix plancher. « Ce n’est pas le prix auquel il faut vendre le produit. Le prix de vente de tout produit est déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande. C’est la loi du marché. C’est aussi simple. Alors, un Gouvernement ne peut pas fixer le prix d’un produit », a précisé le ministre Gaston Cossi DOSSOUHOUI. Avec la décision du Gouvernement, a continué le Ministre en charge de l’Agriculture, libre à chaque producteur de céder son produit au prix qu’il souhaite. « Désormais, vous vendez vos produits au prix que vous voulez. C’est le message que nous sommes venus vous portez », a complété la ministre en charge du commerce, Alimatou Shadiya ASSOUMAN. Pour autant, ont précisé les deux membres du Gouvernement, l’État veillera à la sortie des produits agricoles, dans l’intérêt des Béninoises et Béninois. En effet, a expliqué le ministre DOSSOUHOUI, les sorties frauduleuses des produits agricoles ne profitent pas au pays. Cette pratique ne permet pas au Gouvernement d’en tirer des redevances qui constituent des ressources pour mener des actions sociales et aussi subventionner les semences agricoles, les intrants agricoles afin que leurs prix de cession reviennent moins pesant au producteur. (Gouv.bj)

La Ministre de l’Industrie et du Commerce, a expliqué qu’à la zone industrielle de Glo-Djigbé, de grosses industries s’installent pour, entre autres, la transformation des produits agricoles. « Le Bénin ne gagne rien sur le produit agricole brut exporté. La transformation sur place de nos produits crée de la richesse et des emplois. Pour ce qui concerne le soja, Glo-Djigbé veut transformer 110.000 tonnes sur les 400.000 tonnes produites cette année. Le gap, il faut pouvoir organiser son exportation, mais au profit des producteurs et aussi permettre à l’État d’avoir des ressources pour, entre autres, subventionner les intrants et semences agricoles. Ne soyez pas acteurs de la mauvaise foi ; ne soyez pas vecteurs de la polémique sur le prix plancher. Le marché obéit à la loi de l’offre et de la demande. Tenez ! Le prix du soja sur le marché international est de 800 FCFA au mois le kilogramme. La redevance est à 140 FCFA. Pourtant, le commerçant veut vous acheter le soja au prix le plus bas. C’est le commerçant qui gagne à tout prix. Mais c’est le même qui met tout le tort sur le Gouvernement. Ça suffit. Puis, ne vous laisser pas enfumer par la période des élections. Nous savons ce qui se passe », s’est indignée Alimatou Shadiya ASSOUMAN. (Gouv.bj)

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