Interview / Académie politique : Théodore Golli chargé de Programmes à la KAS mise plus sur la jeunesse

La Konrad Adenauer Stiftung (KAS) est une fondation politique allemande proche de l’Union chrétienne démocratique (CDU) dont elle défend les valeurs et l’idéologie. La KAS travaille pour le renforcement de la démocratie et l’Etat de droit à travers le Programme régional de Dialogue politique en Afrique de l’Ouest (PDWA). Théodore Golli, Charge de Programme à la KAS à Abidjan revient ici sur les objectifs de l’Académie politique.

L-integration.com : Monsieur Golli, quelle est la particularité de l’édition 2022 de l’académie politique ?

Théodore Golli : « Le monde évolue et il y a plusieurs contingents. On se rend compte que dans les années 90, il y a eu assez d’espoir avec le vent de la démocratisation; mais trente ans après on se rend compte du retour des vieux démons, des coups d’Etat dans la sous région. « Quand on parle des coups d’Etat, ce n’est pas seulement des coups d’Etat militaires, mais aussi institutionnels et constitutionnels et cela n’est pas fait du tout pour faire avancer la démocratie, l’Etat de droit, la bonne gouvernance et le développement de notre région.

Donc cette académie se veut un cadre pour rappeler les acteurs politiques, surtout la jeunesse politique, les fondements de la république et de la démocratie. Il s’agit de revisiter les concepts de la démocratie et de l’Etat de droit. Tout le monde sait déjà ce que c’est la démocratie mais lorsqu’on se retrouve en face de ces situations, on a tendance à oublier que ce sont des acquis qui ont été obtenus de longues luttes. La démocratie, c’est une quête quotidienne, un concept qui doit être revisité et mise en pratique pour le bien-être de nos populations et de l’Etat.

Pourquoi vous ciblez jeunesse et non les dirigeants et les grands politiciens ?

Selon un recensement de la région, la jeunesse constitue plus de 70% de la population. Et cette jeunesse est appelée aux affaires, à diriger nos Etats et c’est elle qui décide. Lorsqu’il y a des manifestations, on se rend compte que c’est cette jeunesse qui est dans la rue, objet de manipulation, c’est pourquoi, il faut renforcer les capacités de cette jeunesse ; l’amener à être conscient de son rôle, de son poids, de la politique et des institutions de l’Etat et ne plus être entraîner dans les rues. Cette jeunesse doit se rappeler des principes et fondements de l’Etat de droit et de la démocratie.

Disposez-vous un mécanisme pour le suivi-Evaluation de ces formations et voir comment les acquis sont capitalisés ?

La KAS, c’est un vaste réseau, nous formons les leaders avec l’espoir que ceux-ci vont retourner vers leurs paires, vers leurs organisations pour faire la restitution et le suivi de ce qu’ils ont appris à l’académie. De même, lorsque cette jeunesse sera aux affaires, nous verrons comment elle va se comporter. On se rend compte que cette jeunesse qui est bien formé est responsable et a de bons comportements. Lorsqu’on se rend compte que la jeunesse est responsable et ne se laisse pas manipulé d’une façon démocratique, c’est un bon espoir pour nous, c’est la preuve que nos messages passent au quotidien.

Un mot à l’endroit de la jeunesse

L’avenir c’est pour la jeunesse mais il ne peut se construire sans le présent et si nous détruisons le présent, elle n’aura pas d’avenir : c’est pourquoi, il faut s’efforcer de se cultiver, de renforcer ces capacités pour pouvoir embrasser l’avenir avec succès et espoir.

 

P