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Sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali: La Cedeao suspend le Mali de ses instances


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Ph/Dr: La conférence suspend le Mali de la Communauté

Réunis à Accra, dimanche 30 mai, à la suite du nouveau coup de force des militaires maliens intervenu le 26 mai dernier, les chefs d’Etats et de Gouvernement membres de la Cedeao ont décidé de suspendre le Mali ; cependant aucune sanction économique n’a été prise à l’encontre du pays selon communiqué de presse publié à l’issue de la rencontre.

A l’invitation du président ghanéen, Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un Sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali s’est tenu le dimanche 30 mai 2021, à Accra, au Ghana.

Le but de cette rencontre est d’examiner la situation socio-politique prévalant au Mali, suite à l’arrestation, la détention, puis la démission du Président et du Premier-ministre de la transition le 26 mai 2021, ainsi que pour déterminer la voie à suivre en ce qui concerne la transition.

Après  donc la présentation du rapport de l’Envoyé spécial et Médiateur de la CEDEAO au Mali, l’ancien président du Nigéria, Goodluck Ebele Jonathan, les Chefs d’Etat et de Gouvernement et leurs représentants dûment mandatés ont exprimé leur préoccupation concernant la crise actuelle au Mali.

Rappelons qu’il s’agit d’un second coup de force qui intervient à mi-chemin de l’échéance fixée pour la période de transition convenue, dans un contexte marqué par des difficultés liées aux attaques terroristes récurrentes, ainsi qu’à la pandémie de Covid-19 et ses conséquences désastreuses sur le plan socioéconomique.

En effet, le sommet avait pour but de définir les lignes d’action pour la transition. Trois décisions fondamentales sont prises à l’issue de cette rencontre : la première, les chefs d’État ont fermement condamné ce récent coup d’État qui, selon le communiqué final, est « une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020 » et une violation de la charte de la transition. La deuxième, ils ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO, conformément aux textes de l’organisation. Le Mali est désormais isolé au sein de la communauté, donc suspendu de toutes les instances de la Cedeao et la troisième, la conférence des chefs d’État a appelé à la nomination immédiate d’un nouveau Premier-ministre civil avec un gouvernement inclusif, pour poursuivre le programme de transition et a demandé le respect strict du calendrier de la transition.

Par ailleurs, la conférence a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de l’ancien Président de la Transition, du Premier ministre et de leurs collaborateurs maintenus en résidence surveillée. Elle a réaffirmé la nécessité de veiller au respect de la période de transition de 18 mois, comme il avait été décidé à Accra. Dans ce cadre, la date du 27 février déjà annoncée pour l’élection présidentielle devra à tout prix être maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet. De même que la volonté de la CEDEAO de soutenir et d’accompagner le processus de transition au Mali. Elle a réitéré la décision prise précédemment, selon laquelle le Président, le Vice-président et le Premier ministre de transition ne devront, en aucun cas, se porter candidats à la prochaine élection présidentielle.

En félicitant le Médiateur, tout en l’encourageant à poursuivre ses efforts et rester saisi de la situation au Mali, par le biais du Comité de suivi local; la conférence a exhorté l’ensemble des partenaires internationaux, notamment l’Union Africaine, les Nations Unies et l’Union européenne à poursuivre leur soutien au Mali, afin d’assurer la réussite de la mise en œuvre de la transition.

Pour marquer leur mécontentement, Assimi Goïta, le chef de la junte militaire au Mali était dans la capitale ghanéenne ce dimanche 30 mai, mais n’a pas pris part au sommet.

Une dizaine de chefs d’Etat membres de la Cedeao et quelques représentants des dirigeants absents ont pris part à ce sommet extraordinaire dont le ministre béninois des Affaires étrangères et de l’Intégration, Aurélien Agbénonci ; de même que le président de la Commission de la Cedeao Jean Kassi Brou et quelques personnalités internationales.

Aline ASSANKPON


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