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Bénin / le Gouvernement en croisade contre les MGF dans le Borgou et l’Alibori: Autorités, PTF et têtes couronnées s’engagent à mettre fin à la pratique


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Ph/DR: La ministre des Affaires sociales, Véronique Tognifodé, déterminée à faire appliquer la loi à ceux qui continuent de s’en mêler de près ou de loin

En dépit des dispositions légales existantes au Bénin contre les Mutilations Génitales Féminines, le fléau persiste sous des formes cachées. Les filles sont déplacées parfois vers les frontières des pays voisins pour subir les excisions. Les causes socio-culturelles sont évoquées mais aussi des causes économiques car les clitoris coupés font l’objet de vente et de rituels. Cet état de choses porte un coup dur aux efforts fournis par le Bénin pour enrayer le phénomène. Raison pour laquelle Mme Véronique Tognifodé, la ministre des affaires sociales était en croisade contre le phénomène dans le Borgou et l’Alibori les 4 et 5 février 2021.

Très touchée par les statistiques relevées par le Système de gestion des données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant, la ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique TOGNIFODE, a mobilisé des partenaires techniques et financiers pour aller à la rencontre des populations dans les départements de l’Alibori et du Borgou. L’objectif était de permettre aux différents acteurs d’échanger et de mûrir les réflexions sur les actions à mener pour siffler définitivement la fin du phénomène.

Ph/DR: Mme la ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique TOGNIFODE et le Préfet du Borgou qui disent : « force doit rester à la loi, sans état d’âme ».

« Force doit rester à la loi, sans état d’âme… »

A Banikoara et à Nikki où ont lieu ces dialogues communautaires avec les acteurs impliqués dans ce combat, les participants ont déploré à l’unanimité le retour des MGF confirmant les études réalisées.  A l’étape de Nikki, la Ministre a mis son manteau de gynécologue pour expliquer à l’assistance les conséquences médicales des MGF. Elle a réaffirmé la détermination du Gouvernement à faire appliquer la loi à ceux qui continuent de s’en mêler de près ou de loin, quel qu’en soit le mode. Un appel particulier a donc été lancé aux têtes couronnées, aux responsables religieux et élus locaux afin de poursuivre la sensibilisation publie le site du Gouvernement.

Pour le Préfet du Borgou, il n’est pas question de tolérer cette pratique qui atteint les filles et des femmes dans leur intégrité physique et psychologique. Pour lui, force doit rester à la loi, sans état d’âme.

Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des Mutilations génitales féminines (MGF)

« Unissons-nous, finançons, agissons pour mettre fin aux MGF »

Célébrée le 6 février de chaque année, la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF), différents rapports indiquent que le phénomène a connu une résurgence à la suite de la pandémie de Covid 19, en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest. La Banque africaine de développement prend acte de la nécessité urgente d’éliminer totalement les MGF. A quelques années de l’échéance 2030 des Objectifs de développement durable (ODD) l’on constate malheureusement que la bataille contre ce phénomène de l’humanité qui touche des millions de filles et de femmes dans le monde est en régression. Selon les dernières études de l’UNICEF, plus de 125 millions de filles et de femmes de 29 pays ont subi des mutilations génitales féminines (MGF), et 5 des pays où cette pratique est la plus répandue se trouvent en Afrique dont le Bénin. Face à cette situation de résurgence, la Banque africaine de développement prend acte de la nécessité urgente d’éliminer totalement les mutilations génitales féminines. « Les femmes et les filles ne peuvent pas pleinement atteindre leur plein potentiel économique et social si leur vie est mise en danger par cette pratique traumatisante». «Le temps de l’inaction mondiale est révolu : unissons-nous, finançons, agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines » c’est le thème de l’édition 2021. Les pays africains sont invités à inclure les services de santé et les services sociaux dans leurs plans nationaux de mesures d’intervention face à la pandémie de Covid-19, la prévention des MGF et le rétablissement des filles et des femmes ayant été victimes. « Nous demandons la mise en place de davantage de partenariats régionaux et nationaux qui prennent en compte les réformes législatives, le renforcement de la responsabilité nationale et la mobilisation des ressources en faveur des efforts de lutte contre les MGF. Les partenaires doivent également investir dans la ré-scolarisation des filles, notamment celles qui ont dû abandonner leurs études en raison d’un mariage ou d’une grossesse précoce». En effet, les MGF n’offrent, en termes de santé, aucun bénéfice aux femmes et aux filles, et elles sont reconnues internationalement comme une atteinte à leurs droits de la personne, à leur santé et à leur intégrité. L’OMS définit la mutilation génitale féminine comme la pratique de l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes ou d’autres lésions causées aux organes génitaux féminins, pour des raisons non médicales. Les causes de la résurgence Les couvre-feux prolongés, les congés sans solde et les mises à pied ont restreint les déplacements, maintenu les familles confinées chez elles et réduit les perspectives de développement économique. Les écoles, qui tiennent souvent lieu de refuge provisoire pour les filles ou les jeunes femmes issues de communautés pratiquant les MGF, ont fermé leurs portes, rendant les ex-élèves plus vulnérables aux pressions auxquelles elles sont soumises aux fins de leur faire subir cette épreuve supposée les rendre plus mariables. Certaines familles, confrontées à des difficultés économiques, considèrent la perspective d’une dot comme un encouragement monétaire à offrir leurs filles excisées, même à un jeune âge, comme épouses. L’OMS estime qu’en 2019, avant la pandémie, les coûts de santé pour les filles et les femmes ayant été victimes des MGF dans vingt-six pays d’Afrique s’élevaient à 1,4 milliard de dollars américains. Le nouveau calculateur du coût des MGF de l’organisation indique que, si les mutilations génitales féminines se poursuivent au rythme actuel, leur coût annuel atteindra 2,1 milliards de dollars par an d’ici à 2048. Les progrès réalisés dans la lutte contre cette pratique risquent d’être effacés en raison de sa résurgence provoquée par la pandémie. Aline ASSANKPON

Les partenaires Techniques et Financiers, à travers leurs représentants respectifs, ont renouvelé leur disponibilité à appuyer toutes initiatives allant dans le cadre de la lutte contre les MGF. D’après Madame Naïmatou BIO DJARRA KOUTOUMA, Coordonnatrice du Projet d’autonomisation de la Femme et du dividende démographique au Sahel (SWEDD), «les Mutilations Génitales Féminines constituent des pratiques nuisibles aux femmes et qui violent leur droit à la santé, la sécurité physique ainsi qu’à leur droit à la vie».

Mme Ernestine Dènami, représentante de CUSO INTERNATIONAL, une organisation qui s’investit dans cette lutte depuis longtemps, a dit qu’aucune action ne sera de trop contre ce phénomène. Comme toujours, CUSO International ne ménagera aucun effort pour y mettre fin.

Les responsables religieux et le Premier Ministre à la Cour Impériale de Nikki se sont engagés à renforcer les sensibilisations pour renverser la balance. L’Imam de Nikki a démontré qu’aucun fondement religieux lié au Coran ne soutient les MGF, bien au contraire. (Source : gouv.bj)


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