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Présidentielles 2021 / Mariam Chabi Talata Zimé: Ascension fulgurante pour une Colistière inattendue


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Ph/DR: Mariam Chabi Talata Zimé, Colistière de Patrice Talon

 Quelques jours après l’annonce de sa candidature pour  les présidentielles de 2021, Patrice Talon porte son choix sur une femme comme colistière : l’actuelle vice-présidente de l’Assemblée nationale, l’honorable Mariam Chabi Talata Zimé. Ainsi pour la présidentielle du 11 avril 2021, Mariam Chabi Talata Zimé sera élue aux côtés du président, Vice-présidente de la République. Inédit, dans l’histoire politique du Bénin. Après l’Assemblée nationale, elle aura l’occasion de faire également l’expérience du pouvoir d’Etat à l’instar de Kamala Harris, l’actuelle Vice-président des Etats-Unis d’Amérique même si les deux systèmes ne sont pas identiques.

En octobre-novembre 2019, lorsque les 83 députés (dont l’Honorable Mariam Chabi Talata Zimé) votaient à l’unanimité la loi portant révision de la Constitution à travers laquelle le Bénin se dote d’un poste de vice-président, elle était à mille lieux d’imaginer que le choix d’un candidat se porterait sur elle ; encore moins celui du président de la République.  Patrice Talon. C’est une surprise pour elle, mais aussi pour toute la classe politique de la mouvance. On attendait à ce poste, un homme bien racé en politique  mais pas une femme effacée dans l’environnement politique.

En effet, le poste de vice-président de la République est l’une des grandes innovations de la loi n°2019-040 portant modification de la loi n°90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin. La création de ce poste  est guidée par l’esprit de conservation de la stabilité politique  et d’une certaine pérennisation du modèle des élections générales vers lesquelles tend le Bénin, avait argumenté le Rapporteur général des travaux du dialogue politique en octobre 2019, Victor Prudent Topanou, Enseignant de sciences politiques à l’Université d’Abomey-Calavi.

« Si vous avez des mandats à cinq ans et que par un coup du sort un président venait à décéder, vous êtes obligés lorsque le poste de vice-président n’est pas prévu, de reprendre les élections. Ce qui crée un nouveau décalage. Lorsque le président ghanéen ou le président nigérian est décédé en cours de mandat, automatiquement, le vice-président a pris le relais et dans la même journée, l’Etat a continué de fonctionner comme si de rien n’avait été. Et donc c’est un peu dans ce sens-là que le Bénin aussi a choisi d’aller. Il n’est là que pour assurer la vacance et éventuellement, accomplir les tâches que le président voudra bien lui confier ».

En attendant que les choses se précisent, toutes les femmes béninoises doivent pouvoir s’identifier à travers Mariam Chabi Talata Zimé, qui sera désormais la  » Magaret Tatcher », béninoise. Elle est la première femme à apparaître sur un ticket présidentiel avec toutes les assurances qu’elle sera élue en duo avec le président de la République. Même si l’histoire politique avait enregistré des candidatures féminines pour la magistrature suprême, la candidature de l’honorable  Chabi Talata Zimé est sans équivoque. Car depuis qu’elle occupe le poste de Vice-présidente à l’Assemblée nationale, aucune déclaration ou publication n’a dénoncé un comportement peu orthodoxe sur « la dame de fer », militante de l’Union Progressiste (UP), deuxième grande formation politique du pays, dont elle est le porte étendard.

L’Honorable Mariam Chabi Talata Zimé : Colistière, un parcours exceptionnel, une ascension fulgurante De nationalité béninoise, l’honorable Mariam Chabi Talata Zimé est née le 7 juillet 1963 à Bembèrèkè (dans la région septentrionale du pays). Mère de 4 enfants, Mme Zimé a un cursus scolaire exemplaire renforcé par des formations spécifiques en matière d’Enseignement. CEP au Camp Guézo de Cotonou en 1977 ; BEPC au CEG 1 de Parakou en 1981 et BAC série L1 au CEG Akpakpa Centre de Cotonou en 1985. De 1986 à 1989, elle étudia la philosophie à la FLASH et obtient la Licence +C2 (1988 et 1989). Parallèlement, elle passe le concours d’entrée à l’ENS2 de Porto-Novo et en sort enseignante avec le diplôme de CAPES (Philosophie en 1991). Recrutée dans la fonction publique en 1994 (concours d’entrée), elle va entrer par le biais d’un autre concours à l’EFPEEN avec le diplôme CAIESG en 2009. Avec un parcours professionnel très riche, elle va enseigner au CEG Sainte Rita (1991-1992), au CEG1 de Natitingou (1992-1997), CEG H.C.Maga (1997-2007) et Censeur au CEG H.C. Maga (2003-2007). Toujours en quête de performance dans le domaine de l’enseignement, elle rentra en formation à l’EFPEEN (2007 à 2009) et devient Inspecteur de l’enseignement secondaire (2013-2019) successivement en poste à l’IGPM et de 2013 à 2016, Inspecteur pédagogique déléguée (IPD) des départements du Borgou et de l’Alibori et de 2016-2019 et enfin Directrice de l’enseignement secondaire général. Militante du Parti UDS (2001 à 2018) , elle est Conseillère municipale à Parakou (2008-2015) ; 2008 -2015, présidente de l’Union des femmes élues conseillères communales des départements de l’Alibori du Borgou et des Collines (UFeC/ABC). Et sous le régime de la Rupture et du Nouveau départ, elle membre fondatrice de l’Union progressiste (UP) (2018-2019), membre du bureau politique national (BEN). Autres expériences : de 1998 à 2002 membre fondatrices et première présidente de l’Ong Equi-Filles ; de 1998 à 2004, animatrice à la radio communautaires DEEMA de Parakou.
Elue en duo au scrutin majoritaire à deux tours en avril prochain  avec le président de la République, la Vice-présidente n’aura donc qu’à accomplir les tâches que le président voudra bien lui confier et à assurer  éventuellement, la vacance du poste dans les conditions fixées à l’article 50 alinéa 1 qui stipule : « qu’en cas de vacance de la présidence de la République par décès, démission ou empêchement définitif, (…) ».

Observateur  bien averti, le Chef de l’Etat, en portant son choix sur la personne de Mme Chabi Talata Zimé, a évalué les qualités intrinsèques de cette femme rigoureuse en quête de performance, pondérée, dotée d’une bonne moralité et d’une grande probité conformément aux critères énoncés par l’article 44 nouveau.

Même si ce choix paraît  très surprenant  dans l’opinion publique au regard des prétendants  dont les noms sont cités dans les coulisses, Patrice Talon, en bon stratège vient de déjouer tous les pronostics en matière du choix du colistier.

Confier un poste de responsabilité au plus haut sommet de l’Etat à une femme, relève de la confiance que le chef de l’Etat place aux  femmes béninoises en matière de Gouvernance.  N’est-ce pas sa manière à lui, de faire la promotion des femmes comme il avait  annoncé durant sa campagne électorale en 2016 ?

Aline ASSANKPON


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