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Enjeux économiques du foncier et Défis de la sécurisation des terres pour les femmes: La gouvernance foncière sensible au genre au menu des échanges


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Le présidium à l’ouverture des travaux (de gauche à droite) Mme Françoise Sossou Agbaholou, M. Julien Ouankpo et M. Mounirou Tchacondoh

« Les enjeux économiques du foncier et les défis de la sécurisation des terres pour les femmes », c’est le thème d’un atelier de sensibilisation et de plaidoyer des acteurs de la question foncière du département du Zou. Organisé conjointement avec le Réseau WiLDAF/FeDDAF-Bénin et la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), ce rendez-vous de formation et d’information se déroule à l’Hôtel NIFUR de Bohicon, ce mardi 27 pour le premier groupe venu des communes de Ouinhi, Zangnanado et Zogbodomey et le mercredi 28 octobre 2020 pour le second groupe des communes de Djidja, Covè et Agbagnizoun.

Le foncier rural, enjeu économique pour les élus locaux et pour les communautés rurales dont les femmes sont majoritairement impliquées dans les activités économiques agricoles en milieu rural. Cependant, elles bénéficient d’un accès peu sécurisé des ressources naturelles, notamment la terre.

Agents économiques à la fois inventives et résilientes, les femmes agricultrices sont les pionnières de l’économie locale. Cependant, diverses restrictions entretenues par les pratiques ancestrales continuent d’annihiler leur accès au crédit, aux filières de rente et aux opportunités économiques. Des restrictions qui limitent la pleine participation des femmes au développement de leur localité. De l’avis de l’Economiste, planificateur, Abel Gbètoénomon, dans l’économie locale (en milieu rural), la contribution des femmes varie à 80 % et est inversement proportionnelle. « Près de 70% de ces femmes contribuent aux revenus agricoles et n’obtiennent en réalité que 30% de revenus ».

L’amélioration de l’accès sécurisé des femmes au foncier et aux ressources naturelles, en vertu de la législation foncière du Bénin, leur permettra donc d’investir durablement dans la production agricole où le foncier est un facteur déterminant et d’atteindre une plus grande émancipation économique. C’est donc les objectifs visés par cet atelier : sensibiliser les acteurs de l’agriculture, en occurrence les élus locaux sur les enjeux économiques du foncier et plaider la cause des femmes en vue d’une amélioration de leur situation.

L’initiative spéciale «Un monde sans faim » mise en œuvre par la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), depuis cinq ans dans les départements du Zou et de l’Atlantique apporte de plus en plus des réponses à la question de lutte contre la pauvreté et la  promotion de la sécurité alimentaire.

«La KAS, en jouant son rôle de facilitateurs pour impulser le débat entend soutenir les femmes en milieu rural. Elle travaille avec un ensemble complexe d’acteurs entre autres les autorités traditionnelles, coutumières, religieuses et politiques, les acteurs constitués, les femmes elles-mêmes au niveau national et local.  Notre but, c’est de connecter l’ensemble de ces acteurs dans une interactions agissante pour un renforcement de l’activité économique des femmes » a déclaré Mounirou Tchacondoh, Coordonnateur national de la KAS.

Photo de famille du premier groupe des participants à l’atelier de Bohicon

Prévue pour durer une journée pour les différents groupes cibles, venus de diverses communes du département du Zou, l’atelier s’inscrit dans les perspectives de l’autonomisation sociojuridique et socio-économique des femmes vulnérables. « Et ceci pour l’atteinte des trois objectifs ci-après :  sensibiliser les élus locaux sur la législation foncière et les différentes modalités d’accès à la propriété foncière pour les femmes ; montrer le rôle et la contribution des femmes à l’économies locales et à la sécurité alimentaire des communes et plaider pour un soutien accru des élus et administration décentralisé-e-s aux activités économiques des femmes notamment leur accès sécurisé aux terres mais également aux intrants, aux marchés, aux filières agroalimentaires et aux services financiers ruraux » a souligné la Coordonnatrice nationale de WiLDAF/FeDDAF-Bénin, Mme Françoise Sossou Agbaholou.

Pour le représentant du Préfet du département du Zou, M. Firmin Kouton,  la pertinence du thème retenu pour cette rencontre réside dans les nombreux défis encore d’actualité qui relèvent aussi bien du juridique, du social, de l’économique que du cadre institutionnel relatif à ce domaine.

« Certes des avancées se notent dans le cadre légal, règlementaire, institutionnel qui favorisent une jouissance équitable et égalitaire des droits fonciers par tous les citoyens sans considération de leur sexe, appartenance politique, religieuse, de leur rang social, etc » note le Secrétaire général de la Préfecture, Julien Ouankpo.

Selon lui, la pratique d’exclusion des femmes à la propriété foncière nuit gravement à leur autonomisation socio-économique « et inhibe les efforts déployés par les acteurs étatiques et non étatiques pour la réalisation performante des ODD d’ici à l’horizon 2030, lesquels ambitionnent l’égalité des sexes, l’élimination des VBG et une croissance inclusive assurant le plein épanouissement de tout citoyen sans discrimination aucune. Cet état de chose porte également atteinte aux plus-values que peuvent tirer les municipalités en matière d’une gestion performante de ressources foncières» ajoute-t-il.

Gouvernance foncière sensible au genre

Dans une approche interactive et participative, le premier groupe des participants des  communes de Ouinhi, Zangnanado et Zogbodomey ont eu droit à trois communications animées par des spécialistes de la question foncière.

« La gouvernance foncière sensible au genre  et les législations au Bénin : droits des successions et les mécanismes institutionnels de sécurisation foncière, de recours et de médiation en cas de litige impliquant les femmes » présenté par M. Bertrand Yèhouénou, Secrétaire national de Synergie Paysanne ; « Le foncier rural et les enjeux économiques pour les communes » par M. Abel Gbètoénonmon, Economiste planificateur, directeur AFRIPERF et enfin, « Accès des femmes à la sécurisation foncière et les opportunités économiques en milieu rural : défis et perspectives pour une gouvernance foncière sensible au genre » par Mme Solange Alitonou Bankolé, Juriste, consultante en Genre. (Ndlr : Des présentations sur lesquelles nous reviendront plus en détail).

Le second groupe des communes de Djidja, Covè et Agbagnizoun suivront les mêmes communications ce mercredi 28 octobre 2020 pour une amélioration des ressources naturelles en milieu rural.

Aline ASSANKPON


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