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Crise sociopolitique au Mali: Enfin les sanctions de la Cedeao levées


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Ph: DR-: Le Président de transition Bah N’Dah et le peuple malien s’engagent désormais sur une bonne transition politique

Prenant en compte la réalisation des décisions prises lors du mini-sommet d’Accra au Ghana pour la normalisation constitutionnelle au Mali par la junte militaire,  les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao ont enfin levé les sanctions imposées à ce pays le lundi 5 octobre 2020. A cet effet, ils appellent tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali dans son processus de refondation selon le communiqué de la Cedeao signé par le président Ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la Conférence des Chefs d’Etat, et de Gouvernement de la CEDEAO.

 En effet, un coup d’Etat militaire intervenu le 18 août 2020 au Mali, dans un contexte d’une crise sociopolitique – qui a pris l’allure de manifestations violentes-  déclenchée à l’issue des élections législatives de mars-avril 2020, a conduit à l’arrestation de l’ancien président Ibrahim Boubakar Kéita et de plusieurs autorités du pays.

Face à la situation d’impasse, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont pris d’importantes décisions, conformément aux dispositions du Protocole Additionnel sur la Démocratie et la bonne Gouvernance de 2001. Il ressort de ces décisions, des sanctions économiques communautaires imposées au Mali pour favoriser un retour rapide des civils au pouvoir. Des sanctions qui, somme toute, coûtent excessivement chères dans les assiettes des Maliens et pèsent sur l’activité économique du pays. Les finances publiques  et le commerce sont durement frappés. Ce qui fait craindre à la junte une asphyxie de l’économie malienne.

Ferme sur sa position, la Cedeao a exigé la libération immédiate de l’ancien président Ibrahim Boubakar Cissé. Un mini-sommet de la Cedeao avec la junte militaire, le 15 septembre 2020 à Accra, a permis de finaliser le schéma d’une Transition politique. Il est donc retenu une transition politique et civile dirigée par un Président et un Premier Ministre (tous deux civils) durant une période de 18 mois à partir du 15 septembre 2020 ; le Vice-Président de la Transition, prévu par la Charte, ne pourra en aucune circonstance remplacer le président : la publication de la Charte et la dissolution du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP).

Vaille que vaille, les responsables du CNSP ont mis en exécution presque toutes ces décisions ; puisque le Président et le premier ministre (respectivement Messieurs Bah N’Daw et Moctar Ouane) sont désormais aux commandes de la Transition politique ; la Charte de la Transition  est publié au Journal officiel de la République du Mali et l’effectivité de la formation du Gouvernement qui compte 25 membres dont quatre (4) militaires avec à la clé le poste du Vice-président de la Transition, chargé de la Sécurité et de la Défense dirigé par le Colonel-major Assimi Goïta.

Prenant en compte ces avancées notables vers la normalisation constitutionnelle et pour soutenir le processus, les Chefs d’Etat et de Gouvernement décident de la levée des sanctions sur le Mali. Ils appellent tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali.

Cette levée de sanctions, tant espérée, intervient donc pour le bonheur de la population malienne, première victime de l’embargo décidé par la Cedeao qui a entraîné le blocage des comptes maliens à la Bceao impliquant une impossibilité de transfert de fonds dans les institutions financières du pays. L’activité économique marquée par un recul progressif est  caractérisée par « un chiffre d’affaires du commerce de 16,7% contre 1,1% pour les services marchands, moins affectés» avait publié Jeune Afrique.

Rappelons que la Cedeao a promis d’apporter son soutien au Mali dès le retour de l’ordre constitutionnel conformément à ses Protocoles. Mais en attendant, elle demande aux nouvelles autorités de la transition de mettre en œuvre rapidement les autres décisions qui demeurent : la libération de tous les officiels militaires et civils arrêtés depuis le 18 aout 2020 et la dissolution du CNSP.

Par ailleurs, le médiateur de cette crise sociopolitique, l’ancien président du Nigéria, Goodluck E. Jonathan, a été félicité pour les progrès réalisés dans la normalisation politique au Mali.

Lentement mais sûrement, le peuple malien s’engage ainsi sur une bonne transition politique qui aboutira à des élections législatives et présidentielles démocratiques et pacifiques.

Aline ASSANKPON


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