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Point sur le COVID-au Bénin : La nouvelle stratégie du Gouvernement : le dépistage par cible


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Ph: DR-: Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, invite la population à apprendre à vivre avec le Covid-19 en respectant les gestes barrières car la maladie ne va pas disparaître de sitôt.

Depuis l’avènement du COVID-19 au Bénin, en mars 2020, des mesures sont prises par le Gouvernement pour éviter la propagation du virus. Un mois après l’entrée en vigueur des restrictions et des gestes barrières à observer, un débat télévisé dimanche 26 avril dernier a permis de situer la population sur l’évolution de la pandémie au pays et la nouvelle stratégie du Gouvernement sur la prise en charge de nouveaux sujets. Aux dernières nouvelles, le Bénin a enregistré 64 cas, dont 33 cas symptomatiques, traités, guéris et rentrés chez eux.

Il y a quelques mois, personne ne pouvait imaginer que tout s’arrêterait brusquement : le travail pour certaines personnes, la vie sociale et l’économie qui se trouve au ralenti. Apparue au Bénin en mars 2020, personne ne pouvait imaginer que le Gouvernement pouvait prendre la mesure des choses : anticiper pour limiter les dégâts. Car à ce jour, le Bénin n’a enregistré que  64 cas, dont 17 symptomatiques, traités et guéris ; au total 33 cas de guéris et rentrés chez eux. Un taux relativement faible quand on considère ceux enregistrés par les pays voisins. Certes le reste, des sujets asymptomatiques, en quarantaine, ont bénéficié du dépistage systématique avant la fin de leur confinement.

Pour éviter la propagation du virus, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures et restrictions qui vont de la fermeture des églises, mosquées et autres lieux de culte et de prières, à la fermeture des écoles, en passant par l’interdiction des regroupements, l’instauration d’un cordon sanitaire, la suspension des transports en commun ; la décision du port obligatoire des masques, le lavage systématique des mains à l’eau et au savon ou l’utilisation du gel hydro-alcoolique, la distanciation d’un mètre et les gestes barrières à adopter.

Avec la réception des équipements et matériels nécessaires, le Gouvernement vient d’adopter une nouvelle stratégie de prise en charge. La nouvelle donne consiste à faire des dépistages par cible.  « Depuis la semaine dernière, nous avons commencé à cibler au sein d’un certain nombre corps (les services de santé, les forces de défense et de sécurité et le corps enseignant) pour rechercher le reflet réel de cette maladie au sein de notre population » a confié le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin.

En effet le dépistage ciblé est révélateur : le nombre de cas a augmenté reconnait le ministre très serein. « Etant donné que nous avons les moyens de prise en charge, nous avons décidé de dépister et de traiter tous les cas. Pour dépister, il faut avoir les moyens diagnostics. Les matériels réceptionnés, la semaine dernière, vont nous permettre de faire face à la prise en charge systématique et de faire 16.000 tests par jour ».

Selon le ministre de la Santé, avec les 40 PPCA, au minimum 12 laboratoires  seront mis en place par départements sur toute l’étendue du territoire national. L’Etat a également commandé des tests sériques de diagnostic rapide qui permettent de faire un diagnostic en deux temps : « Ces tests lorsqu’ils sont positifs attestent que l’individu a été en contact à un moment donné avec le virus. Lorsque ces tests sont négatifs, nous n’avons pas de certitude, parce qu’il faut un temps pour l’apparition des anticorps, et c’est à ce moment que nous allons faire des prélèvements pour aller chercher des virus par PCA. Le déploiement commence dès cette semaine » a précisé M. Hounkpatin.

Dans cette dynamique de décentralisation du diagnostic le ministre explique que déjà, deux laboratoires sont opérationnels à Cotonou, ensuite ce sera le tour de Pobè et de Parakou. « Nous allons continuer sur la même lancée pour que Allada, Calavi et les autres laboratoires puissent être opérationnelles. Un dispositif est en train d’être mis en place pour que les groupes cibles plus exposés et les personnes asymptomatiques  puissent être à même d’être fonctionnels pour nous assurer une bonne santé. Ce n’est qu’après que le dépistage général sera ouvert à la population ».

Fort de l’existence du matériel soignant, le ministre reconnait qu’avec cette stratégie d’autres cas seront détectés : « Avec cette stratégie, nous n’avons pas peur des chiffres parce que derrière, il y a la solution. Le Bénin a fait l’option dès le début de cette crise de traiter ces patients ; d’apporter la chloroquine comme traitement pour faire la prise en charge en plus d’autres molécules ».

Voulant aller plus loin avec la nouvelle stratégie, le ministre rassure de ce que, dès que des  signes présomptifs de la Covid-19 seront constatés chez des cas, le traitement sera systématique, ce qui permet d’agir très tôt.

Cependant, quelques inquiétudes sont à noter au niveau des sujets qui ont déjà des tares et des personnes âgées. A ce niveau, l’intervalle qui sépare le début des signes de la maladie, de l’aggravation est tellement variable. C’est pourquoi le Gouvernement prescrit que les personnes âgées de plus de 60 ans et celles qui portent des maladies comme l’hypertension, le diabète, la drépanocytose se confinent.

Par ailleurs, rappelons que le Bénin a mis en place la chimio-prophylaxie qui permet la prise en charge systématique des sujets qui sont exposés à la Covid-19. Ils bénéficieront d’une prise de la chloroquine pendant un certain temps afin de contenir la propagation de cette pathologie.

Le Gouvernement invite donc la population  à continuer  avec le respect des gestes barrières ; surtout en ce début de saison pluvieuse où la crise du palure est permanente. En témoigne des chiffres alarmants pour l’année 2019 : où le palure a tué plus de 3000 personnes et plus de 200.000 cas de palure ont été détectés avec au total, 2millions de cas de paludisme.

Nonobstant ces chiffres parlants, la population a appris à vivre avec le paludisme avec des mesures d’hygiène pour détruire les germes larvaires, dormir sous moustiquaire et des tests et mesures de prise en charge au niveau des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans par le Gouvernement.  C’est ainsi que le Gouvernement invite la population à apprendre à vivre avec le Covid-19 en respectant les gestes barrières car la maladie ne va pas disparaître de sitôt. «Si les mesures ne sont pas suivies, le Gouvernement prendra ses responsabilités ».

A partir du 11 mai 2020,  les classes seront rouvertes, les cours vont reprendre et on ira vers le retour de la vie normale avec le respect des gestes barrières. « Chaque individu doit se considérer comptable de la sécurité de l’ensemble. Si chacun considère que son geste, son attitude peuvent être des éléments qui engagent vers la maitrise de la situation ou qui l’empirent, l’on pourra contenir la maladie sans grande difficulté » a conseillé le Directeur de la communication de la Présidence, Wilfried Léandre Houngbédji.

Aline ASSANKPON


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