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Journée internationale de la Femme / Edition 2020/ Interview : WILDAF-Bénin saisit l’occasion pour éveiller l’esprit des femmes rurales sur leurs droits d’accès à la terre.


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Mme Ahouéfa Françoise Sossou Agbaholou, coordonnatrice nationale de WILDAF-Bénin.

En prélude à la Journée internationale de la femme, édition 2020, le réseau Women in Law and Development in Africa (WILDAF/BENIN) a initié à travers six localités du Bénin – avec le soutien financier de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) – une série de séances de sensibilisation sur les droits des fonciers des femmes, droits de la famille et des successions en milieu rural au Bénin. La coordinatrice nationale de WILDAF-Bénin, Mme Ahouéfa Françoise Sossou Agbaholou, en pleine séance de sensibilisation nous explique ici, pourquoi avoir inscrit cette activité dans le cadre de la JIF 2020.

Mme Sossou Agbaholou : Nous avons inscrit notre activité dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, parce que le thème de cette année, c’est « Je suis de la génération égalité : levons-nous tous pour la promotion des droits de la femme ». Comme l’accès à la terre, les droits fonciers constituent l’un des droits des femmes, nous avons jugé opportun – en prélude à la journée du 8 mars – de commencer à éveiller les esprits sur les droits de la femme, surtout l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines et plus précisément sur l’accès à la terre.

Et l’après 8 mars, le combat continue ?

La journée de 8 mars, loin d’être considérée comme une fête, est pour nous, une journée où il faut éveiller les consciences, rappeler les droits des femmes et sensibiliser la communauté pour que les droits des femmes soient vraiment pris en compte pour l’atteinte de cette égalité tant souhaitée.

Donc, l’après 8 mars, nous allons continuer le combat avec notre bâton de pèlerins dans les localités ; parce que c’est crucial, le problème existe. Les femmes travaillent, c’est elles qu’on rencontre dans les activités agricoles mais elles n’ont pas les moyens et n’arrivent pas à s’autonomiser parce que la terre ne leur appartient pas. Nous, nous allons continuer la sensibilisation.

Après les six jours d’activités, avez-vous le sentiment que vos objectifs sont atteints ?

Oui ! Sur une série de six (6) séances de sensibilisation, nous sommes à la dernière ici (à Gbodji, dans la commune d’Abomey Calavi) et nos impressions sont vraiment bonnes parce que nous avons constaté durant ces six jours, que le problème d’accès des femmes à la terre est toujours d’actualité. Et compte tenu des débats que nous avons enregistrés au niveau des différentes localités, nous avons constaté que les femmes ont toujours des problèmes de méconnaissance des textes. En général, les femmes et les hommes dans les communautés méconnaissent toujours les textes de lois qui encadrent l’accès à la terre dans notre pays. Le partage de l’héritage ne respecte toujours pas la loi. Les femmes sont pour la plupart, des agricultrices mais ne disposant pas de terre, elles ne sont pas propriétaires de terre pour pouvoir mener à bien leurs activités. Donc le problème demeure toujours.

Il faut que nous continuions à les sensibiliser. Dans bon nombre de localités, les partages ont été mal faits et nous avons enregistré au cours de ces séances des engagements et des témoignages des hommes qui ont reconnu qu’ils n’ont pu respecter les textes en matière de partage d’héritage. Certains promettent de revoir la copie et voir dans quelle possibilité offrir une partie des terres à leurs sœurs qui ont été lésées.

Propos recueillis : Aline ASSANKPON

 


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