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 L’Inclusion financière au Bénin : Quelques Experts se prononcent sur la pratique de l’éducation bancaire


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Ph: DR-: M. Adam Dendé Affo, Conseiller technique à l’Inclusion financière du Ministre de l’Economie et des Finances

Adam Dendé Affo, Conseiller technique à l’Inclusion financière du Ministre de l’Economie et des Finances :

Comment  impulser la dynamique pour mobiliser toutes les parties prenantes autour la question d’éducation financière ?

Par rapport aux différents acteurs en jeu, il faudrait des partenariats entre la BCEAO, l’Etat, les institutions financières et micro-finances pour que cela puisse vraiment marcher et conduire à l’intégration des modules de formation sur l’éducation financière. Une telle éducation nous permettra de savoir dès le bas-âge ce qu’il faut faire. Le gouvernement doit intégrer l’éducation financière dans l’enseignement primaire et secondaire. Les banques doivent mener des démarches de formation et d’information à travers les réseaux sociaux, les télévisions, les films, sketchs et les séminaires.

De ce fait, la population pourra être informée de l’inclusion financière qui suppose qu’on essaie de ramener ceux qui étaient exclus du système financier au sein des connaisseurs afin d’élargir la base des personnes qui ont accès aux services financiers dont l’octroi de crédit. Ainsi d’ici cinq ans, l’Etat pourrait atteindre 75 % de la population dans le système d’inclusion financière.

 

Ph: DR-: M. Cyriaque Edon, Directeur général des politiques de développement au Ministère d’Etat, du Plan et de Développement

Cyriaque Edon, Directeur général des politiques de développement au Ministère d’Etat, du Plan et de Développement 

Quel est le rôle de l’Etat dans cet ambitieux enjeu que constitue l’éducation financière des populations à la base ?

Il y a des questions d’adéquation de l’offre et de la demande, nous sommes dans un pays à faible revenu ; 41% de la population disposent  moins d’un dollar par jour pour vivre. Des gens qui ont des difficultés à vivre ; les inviter à épargner peut paraître un peu difficile. L’éducation demande quand même un niveau d’alphabétisation, près de 60 % de la population béninoise est analphabète. Ce qui est déjà un grand frein. Que peut faire alors l’Etat dans ce contexte ?

L’Etat a l’obligation d’inclure ceux qui sont exclus du système financier. Pour y arriver, il faut définir une stratégie : la Stratégie nationale d’inclusion financière avec un plan d’action avec une part belle à l’éducation financière. Mais pour que cette éducation soit adaptée il faut qu’on arrive à identifier les besoins des Béninois pour circonscrire leurs attentes en question de finance.

Pour les questions de cyber-sécurité, le rôle de l’Etat, c’est de sécuriser et de rassurer les populations. Un enfant éduqué financièrement, demain une fois adulte, il va être plus rationnel dans ses choix ; il sera en même temps un véhicule pour informer ses parents à la maison sur les bonnes pratiques.

 

Ph: DR-: M. Robin Accrombessi, président de l’Association la Voix des consommateurs

Robin Accrombessi, président de l’Association la Voix des consommateurs :

En tant que consommateur des services financiers, quelles sont les attentes des populations en matière d’éducation financière et quelle lecture faites-vous des difficultés auxquelles les populations sont confrontées du fait qu’elles n’ont pas une connaissance suffisante de l’éducation financière ?

A priori, les consommateurs que nous sommes, nous avons quand-même soif que l’éducation proposée ou les différents modules de formation puissent être vraiment adaptés à chaque couche socioprofessionnelle. En d’autres termes, la formation doit être simple et accessible à à toutes les couches les plus défavorisées qui ont besoin de rehausser leur niveau social, sortir de la pauvreté et de la précarité.

A l’ère du numérique on a beaucoup plus besoin de l’éducation digitale. Au Bénin si quelque chose a pu booster l’inclusion financière, c’est le développement de la finance digitale. Cependant l’insécurité au niveau de la cyber-sécurité pose un véritable souci : Est-ce qu’on peut outiller autant les consommateurs pour prévenir des arnaques ?  En 2017,  cinq milliards de Fcfa en termes de cyber-attaques sont enregistrés.

Enfin, nous souhaitons des relations plus rapprochées entre l’Etat et les consommateurs surtout ceux qui relayent l’information. Ces derniers ne disposent pas souvent de moyens pour contrôler les fournisseurs de services, les fintech et autres. Dans ce contexte, comment accompagner l’inclusion financière quand nous n’arrivons pas à garantir les avoirs financiers des consommateurs ?

Propos recueillis par : A. A.


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