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Théâtre Fora dans les communes du Zou sur les droits d’accès de la femme : Impressions des élus locaux


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Ph: DR-:  Jacques Tossa Tossou, Chef d’Arrondissement de Lanta-Cogbé (Commune de Covè) :

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Jacques Tossa Tossou, Chef d’Arrondissement de Lanta-Cogbé (Commune de Covè) :

Jacques Tossa Tossou, Chef d’Arrondissement de Lanta-Cogbé (Commune de Covè) :

Je salue les organisateurs de cette séance de sensibilisation et j’invite les femmes à bien suivre pour pouvoir les mettre en pratique, car c’est l’essentiel. Il ne suffit pas de venir ici sans rien retenir. Il faut les mettre en pratique, retenir que les choses sont en train de changer et informer à leur tour les parents.

Nous cherchons déjà les voies à emprunter pour informer la population sur les nouveaux textes qui régissent le foncier rural.  Donc, votre séance vient à point nommé ; je saisi l’occasion pour inviter hommes et femmes à se conformer aux nouvelles dispositions. Tous les élus locaux à des degrés divers sont informés et sensibilisés à ce propos. Les pratiques anciennes sont révolues, la vente et l’achat des terres sont encadrés par des lois ; par exemple le nombre d’hectare à acheter est délimité, au-delà, il faut mener encore d’autres démarches d’abord.

J’invite tout le monde à s’adresser au chef du village pour toutes sortes de transactions foncières car il est à la tête d’une section villageoise de gestion foncière (SVGF) mise sur pied selon les nouveaux textes et que les membres sont disponibles pour faire le travail. Après, le  chef du village, il faut aller à la mairie où il est également installé un autre comité communal de gestion foncière (CoGEF) qui doit connaitre les affaires foncières. Ses affaires doivent être réglées à ce niveau. Donc les femmes ne doivent plus se perdre et avoir peur des conflits fonciers. Des structures existent désormais au niveau du village et de la commune pour les régler de façon définitive.

 

Ph/ DR-: Danon Athanase Chef du Village Lanta-Adja

Ph/ DR-: Danon Athanase Chef du Village Lanta-Adja

Je suis chef du village donc président de la Section village de gestion foncière de Lanta-Adja.  Je me réjouis de l’avènement des textes et lois. Désormais le partage des terres doit être fait du vivant du père et on ne peut plus vendre de parcelles n’importe comment. L’achat et la vente sont  désormais encadrés par des textes et doit être scrupuleusement respecté. Celui qui passe outre mesure, tombe sous le coup de la loi. C’est pareil pour l’héritage, les hommes qui s’accaparent des terres de leur père défunt et les vendent comme bon leur semble, iront en prison.

Et je rassure les femmes, qui peuvent venir me voir pour les problèmes d’héritage et je vais leur montrer le chemin à suivre. J’invite les femmes à ne plus avoir peur, je le dis parce que c’est la loi qui me confère ce pouvoir. Celui qui refuse d’appliquer la loi, tombera sous le coup de la loi gratuitement. Il vaut mieux la respecter. C’est pourquoi, j’apprécie cette séance de sensibilisation car tous ceux qui sont présents ici sont informés.

 

Ph: DR-: Loukouya Rémi, Chef du village Lanta-Aga

Ph: DR-: Loukouya Rémi, Chef du village Lanta-Aga

Loukouya Rémi, Chef du village Lanta-Aga

Cette séance d’information est une bonne démarche appréciée par toute la population. Je vous promets que nous allons respecter les textes, n’ayez pas crainte. La femme est un être sacrée et respectable et leur droit d’accès à la terre sera désormais respecté. Nous étions dans l’ignorance mais aujourd’hui, nous savons que les femmes ont des droits d’accès à la terre, à l’héritage. Dès lors qu’il y aura partage d’héritage, elles vont forcément bénéficier au moins d’une part. Elles ne seront plus exclues des partages. Même celui qui n’a que des enfants filles et meurent, ses frères ne pourront plus s’accaparer de ses biens comme on le faisait par le passé à travers menaces et envoutements pour déposséder les enfants-filles.

Je me réjouis que les hommes soient aussi  présents à cette séance et ils sont informés de la réalité et doivent le transmettre à leurs proches dans les villages. Il faut rendre à César, celui qui lui appartient, les enfants garçons et filles ont les mêmes droits et les femmes doivent bénéficier de leur droit d’accès à la terre et jouir de ce droit convenablement.

 

 

Ph: DR Afokpa Désiré, Chef d’arrondissement de Kpakpamè (commune de Za-kpota )

Ph: DR Afokpa Désiré, Chef d’arrondissement de Kpakpamè (commune de Za-kpota )

Afokpa Désiré, Chef d’arrondissement de Kpakpamè (commune de Za-kpota ) :

J’apprécie beaucoup cette séance de vulgarisation et je voudrais rassurer les femmes de ce que nous avons effectivement l’information, tous les élus locaux et nous sommes tenus de respecter les textes.  Alors, je dis aux femmes, vos droits sont là et vous aller en jouir ; mais si et seulement si la femme soit humble et respectable.

Je vous prie donc, femmes de respecter vos époux, vos frères et beaux-frères. Certes, on ne peut pas contourner la loi, tous les enfants filles et garçons ont les mêmes droits pour ce qui concerne les droits d’héritage. Les sections villageoises de gestion foncière (SVGF) sont installées dans tous les villages. Il suffit d’aller voir le chef du village et il pourra trouver un terrain d’entente entre vous et vos frères pour le partage des biens de vos parents.

Les conflits fonciers doivent être réglés au niveau du village et au niveau communal. Lorsqu’ils dépassent ces deux niveaux, on pourra saisir la justice.

Sodjo Séraphin, Chef du village de Somè à Za-kpotaSodjo Séraphin, Chef du village de Somè à Za-kpota :

Je voudrais rassurer les femmes que c’est une réalité. Nous avons été sensibilisés et formés à cet effet pour la mise en application des nouveaux textes. Donc, il n’y a pas à avoir peur, vos droits d’accès à la terre seront respectés. Mais nous  invitons les femmes à plus d’humilité. Il faut bien suivre les animateurs ; ce qui est passé est passé. Nous n’allons plus revenir sur les anciennes pratiques. Mais aujourd’hui, nous vous invitons à plus de respect. Les biens et terres accaparés par les frères de vos époux défunts, il faut négocier avec eux dans une démarche de conciliation ; on pourra les amener à la raison et régler toutes ses affaires.

 

Ph/ DR-: Hèssou Urbain, Chef de village de  Davègo (Za-Kpota)

Ph/ DR-: Hèssou Urbain, Chef de village de Davègo (Za-Kpota)

Hèssou Urbain, Chef de village de  Davègo (Za-Kpota)

C’est vrai que nous avons été formés sur les nouvelles dispositions de gestion foncière. Mais j’invite les femmes à plus de respect. Il ne faut surtout pas aller déterrer les anciennes affaires : je veux parler des répartitions d’héritage où les femmes en sont définitivement exclues. Nous n’allons plus revenir sur ces affaires pour éviter des histoires.

Mais à partir d’aujourd’hui, si une femme perd son époux ou ses parents et que le partage n’est pas fait selon les normes, c’est-à-dire selon la répartition juridique, elle peut aller nous voir. Nous sommes là pour  les aider à jouir de leur droit d’accès à la terre.

 

 

Ph: Dr-: Donkpègan Ernest, Chef du village de Sawlakpa (Commune de Djidja),

Ph: Dr-: Donkpègan Ernest, Chef du village de Sawlakpa (Commune de Djidja),

Donkpègan Ernest, Chef du village de Sawlakpa (Commune de Djidja),

J’invite les femmes de Sawlakpa à bien suivre les informations qui les concerne surtout car, il s’agit de comment les aider à jouir de leur droit d’accès à la terre, surtout les femmes agricultrice. Par rapport à ces nouvelles dispositions, les femmes ne doivent pas s’ériger en revendicatrices mais en négociatrices. Elles doivent savoir parler à leur époux ou à leurs frères ou beaux-frères afin d’accéder à leur droit.

J’apprécie beaucoup cette séance de sensibilisation qui a réuni la population de Sawlakpa, mes parents, femmes et enfants, vieux et chefs notables et religieux. Et ces hommes qui ignorent le contenu des textes et qui continuent de déposséder leur sœur, peuvent comprendre la réalité. Ils sont informés et s’ils continuent leurs vilaines pratiques, ils seront sanctionnés.  Une chose est certaine, nous n’allons plus revenir sur  tout ce qui s’était  passé jusque-là ; mais à partir de maintenant, les textes doivent être respectés. Même si le partage n’est pas fait à part égale entre l’homme et la femme, on peut quand-même leur donner quelque. Parce qu’après tout, elles sont nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos filles.

 

 

Ph: DR-: Secrétaire National du Centre Afrika Obota (CAO-Bénin), Justin Sèmassoussi :

Ph: DR-: Secrétaire National du Centre Afrika Obota (CAO-Bénin), Justin Sèmassoussi

Secrétaire National du Centre Afrika Obota (CAO-Bénin), Justin Sèmassoussi :

Nous avons choisi ce village parce que Sawlakpa est une zone par excellence d’agriculture. La pauvreté est quasi permanente, mais que faire pour le développement de nos villages, pour que, hommes, femmes et jeunes puissent sortir de cette situation. C’est dans cette optique  que des lois sont votées, et pour  leur mise en application on dit souvent que : « Nul n’est censé ignorer la loi ». Mais lorsqu’on tombe sur le coup de loi, on vous l’applique sévèrement. Raison pour laquelle notre partenaire, la Fondation Konrad Adenauer et notre structure, Centre Afrika Obota ont jugé d’aller vers les populations rurales pour les informer sur ces nouvelles dispositions qui régissent la gestion foncière.

Le constat est que les femmes dépassent les hommes et sont incontournables dans le cadre des travaux champêtres. Elles sont en amont et en aval, mais force est de constater qu’elles ne disposent pas de  droit d’accès à la terre. Désormais, les nouveaux textes favorisent leur droit d’accès à la terre.  Il faut que la population rurale soit informée du contenu de ces dispositions juridiques en matière de la gestion foncière.

 


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