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Ratification et Mise en œuvre de la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECAf) dans l’espace ouest-africaine: La Cedeao rassure ses Etats membres et les invite à s’arrimer aux objectifs de la zone


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Ph: DR-: M. Tèi Konzi, Commissaire en charge du Commerce et de la Libre circulation à la  CEDEAO.

Ph: DR-: M. Tèi Konzi, Commissaire en charge du Commerce et de la Libre circulation à la CEDEAO.

Selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), le commerce intra-africain pourrait augmenter de plus de 35 milliards de dollars par an ; soit plus de 52% au-dessus du niveau de référence d’ici 2022. Les importations connaitront une diminution de 10 milliards de dollars par an et les exportations agricoles et industrielles augmenteront de 4 à 21 milliards de dollars par rapport au niveau de référence de la même année.  Des performances qui ne sont possibles que si les accords de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sont ratifiés et mises en œuvre par tous les Etats africains. Ce qui donnerait naissance à un vaste marché continental unique et commun d’intégration économique.

(Aline ASSANKPON)

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est l’un des projets phares des Objectifs de Développement durable (ODD) prévus pour 2022 et inscrit surtout à l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Dans l’optique d’une progression vers l’industrialisation et le développement économique du continent, les dirigeants africains – réunis au sommet extraordinaire de Kigali (Rwanda) le 21 Mars 2018 – ont procédé à la présentation de l’accord portant création de la ZLECA, sa déclaration et son protocole.

ZLECAf, instrument d’intégration économique.

En effet, la ZLECAf, veut se positionner comme un instrument d’intégration économique. Selon les experts de la CEA, elle présente d’énormes avantages et potentialités. Sa ratification et sa mise en œuvre permettra non seulement d’augmenter considérablement le commerce intra-africain entre les pays signataires mais également de stimuler et d’encourager l’investissement, l’innovation, la transformation structurelle des économies africaines, en vue d’améliorer la sécurité alimentaire, la croissance économique, la diversification des exportations et la rationalisation des régimes commerciaux des communautés économiques.

Les études de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) révèle que le commerce intra-africain pourrait augmenter de plus de 35 milliards de dollars par an ; soit plus de 52% au-dessus du niveau de référence d’ici 2022. Les importations en provenance de l’extérieur du continent diminueraient de 10 milliards de dollars par an et les exportations agricoles et industrielles augmenteront de 4 à 21 milliards de dollars par rapport au niveau de référence de de 2022.  

« Ce qui signifie que cette situation va créer des emplois, réduire le chômage et participer à fixer la jeunesse sur le continent au lieu de la laisser aller se perdre dans la Méditerranée ou périr sous d’autres cieux » a souligné  M. Tèi Konzi, Commissaire en charge du Commerce et de la Libre circulation à la  CEDEAO.

La communauté soutien la ZLECAf

A l’instar du Bureau sous-régional Afrique de l’Ouest de la CEA (BSR-AO/CEA), la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) apporte un soutien total à la ZLECAf. Tous les Etats membres de la communauté ont pris une part active à tous les niveaux et participé aux travaux de mise en place de la ZLECAf. De fréquentes concertations sur les grands points et préoccupations pertinentes se poursuivent. Et déjà, 08 Etats sur les 15 ont déjà signé cet accord.

«C’est une dynamique importante qui veut dire que notre sous-région est fortement positionnée. Il faut tirer parti de ce positionnement et nous sommes en avance sur plusieurs chantiers. Les pays de l’Afrique de l’Ouest circulent librement ce qui n’est pas le cas pour les autres sous-régions. Il est donc important que cette dynamique de l’Afrique de l’Ouest soit portée au niveau continental » déclare le Directeur par intérim du BSR-AO/CEA, M. Dosso Bakary.

Par ailleurs, la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue le 22 décembre 2018 à Abuja a exhorté les Etats membres dont les signatures sont encore attendues à accélérer le processus afin de préserver les avances et acquis de la Cedeao.  Il s’agit pour les Etats non encore signataire de s’arrimer aux objectifs de la ZLECAf qui va augmenter le commerce intra-africain.

Puisqu’il faut admettre que les exportations de la communauté sont peu et très peu diversifiées et essentiellement concentrées juste autour de quelques produits (les minéraux, la sculpture, les pierres et les métaux précieux, etc qui représentent environ 91 % des exportations estimées en 2016 à 6% du revenu global d’exportation de la région.

Face à cette situation de déséquilibre, la faiblesse des échanges avec les Etats africains demeure une préoccupation malgré les différentes politiques d’intégration et de progrès significatifs réalisés par la communauté. La Cedeao croit en la création d’un environnement sous régional sans frontière pour les ressources disponibles et accessibles aux entreprises et aux ménages qui doivent se mobiliser pour lutter contre la pauvreté et toutes sortes de maladies endémiques.

« La ZLECAf, notre outil de développement et de promotion de commerce africain mérite le soutien de la Cedeao ; les Etats membres s’engagent à lutter pour parvenir à ses objectifs communs : la création d’un marché continental unique des biens et services et la libre circulation des hommes d’affaires et des investissements contribueraient à approfondir l’intégration et à transformer les économies des pays africains en un marché unique plus cohérent et plus apte » a réaffirmé le Commissaire Tiè Konzi.

Quelques défis à relever

L’examen des rapports sur la mise en œuvre de la ZLECAf révèle également l’existence des défis d’adéquation des politiques et des règlementations nationales ou communautaires. A ce propos, M. Konzi suggère, l’élaboration des mesures novatrices à court, moyen et long terme pour relever un certain nombre ces défis à travers un dialogue inclusif entre les régions économiques (Cedeao, Cemac, Sadc et les autres), les Etats et tous les acteurs (secteur privé, société civile et médias) engagés pour le promotion commerciale en Afrique. L’objectif principal est d’implémenter cette zone de libre-échange en un défi.

« Pour y arriver, tous les pays africains sont capables parce que nous n’allons jamais oublier que le dialogue sous l’arbre à palabre est chez les Africains, une véritable marque de fabrique. La ZLECA est faite pour le bien de l’Afrique et son avenir».


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