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Conférence régionale sur la sécurisation foncière et les droits d’accès femmes à la terre en Afrique de l’Ouest à Ouagadougou: Bilan à mi-parcours du Projet EWOH2 par la Konrad Adenauer Stiftung


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Ph: DR-: Les délégués à la conférence régionale de Ouagadougou

Ph: DR-: Les délégués à la conférence régionale de Ouagadougou

Deux ans et demi après la mise en œuvre du Projet allemand régional, « Un seul monde sans faim », les acteurs du Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire et Togo se retrouvent à Ouagadougou pour un bilan à mi-parcours. Les 29 et 30 Octobre 2018 dans le pays des Hommes intègres. Objectif : Faire l’état des lieux des droits d’accès de la femme à la terre en vue d’une autonomisation et une meilleure promotion. Analyser les contraintes et obstacles à l’applicabilité des textes qui régissent le foncier et formuler des stratégies innovantes pour une mutualisation du combat pour plus d’équité dans le développement.

Aline ASSANKPON

« La sécurisation foncière et les droits d’accès de la femme à la terre en milieu rural en Afrique de l’Ouest : Acquis, Insuffisances, Défis et Perspectives », c’est le thème retenu pour la conférence régionale organisée par la Konrad Adenauer Stiftung à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Ph: DR-: Présidium à l’ouverture des travaux (de gche à drte) : Son Excellence, M. l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Burkina Faso, Ingo Herbert ; Mme la Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la femme, de la Solidarité nationale et de la famille, Yvette Dembélé et M. Peter Koch, le Représentant résident de la Konrad Adenauer Stiftung à Abidjan (Côte-d’Ivoire).

Ph: DR-: Présidium à l’ouverture des travaux (de gche à drte) : Son Excellence, M. l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Burkina Faso, Ingo Herbert ; Mme la Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la femme, de la Solidarité nationale et de la famille, Yvette Dembélé et M. Peter Koch, le Représentant résident de la Konrad Adenauer Stiftung à Abidjan (Côte-d’Ivoire).

En effet, le Projet « Un seul monde sans faim » et le droit d’accès des femmes à la terre en Afrique de l’Ouest s’exécute au Bénin, au Burkina-Faso et au Togo.  Son objectif est d’impliquer tous les acteurs à divers niveaux dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, en vue de permettre à la femme en milieu rural d’assumer pleinement son rôle d’actrice indispensable dans la quête de développement et de jouir son droit d’accès aux facteurs de productions, notamment la terre.

Travailler d’arrache-pied pour que les droits fonciers de la femme en Afrique de l’Ouest soient réellement applicables et contribuent à leur autonomisation a déclaré M. Peter Koch, le Représentant résident de la Konrad Adenauer Stiftung à Abidjan (Côte-d’Ivoire).

«La femme ne doit pas seulement être celle qui exploite la terre, mais elle doit avoir aussi la possibilité d’en être propriétaire à part entière. La propriété foncière permet non seulement à la femme d’exploiter la terre, mais d’avoir des financements auprès des banques et autres institutions financières. Cela permettra d’accroître la productivité des terres et l’essor économique des ménages et surtout la réduction de la pauvreté ».

Ph/ DR-: Le Coordonnateur national du Projet EWOH2 au Bénin, M. Mounirou Mohamed Tchacondoh

Ph/ DR-: Le Coordonnateur national du Projet EWOH2 au Bénin, M. Mounirou Mohamed Tchacondoh

La problématique de l’accès des femmes à la terre au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Togo et même dans les autres pays de la CEDEAO, laisse apparaître que les femmes sont utilisatrices de la terre, pilier du développement agricole, mais, que de façon générale, elles n’ont pas un droit d’accès égal à cette ressource avec les hommes. Elles ont majoritairement des droits restreints et provisoires alors qu’elles constituent la main-d’œuvre par excellence dans le monde agricole. C’est dire que plus de la moitié de la population de la région Ouest-africaine en général et de la population rurale en particulier, est confrontée dans les faits à des problèmes cruciaux dans la gestion des terres rurales, quand bien même les textes juridiques font la promotion de leurs accès équitable.

En invitant les dirigeants de nos Etats à jouer pleinement leur partition, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Burkina Faso, Ingo Herbert note que « Cette initiative vise à rétablir les femmes dans leurs droits fonciers. Cependant, l’Etat a la responsabilité d’œuvrer pour de meilleures conditions de vie et de travail de tous ses citoyens sans exclusion » a-t-il rappelé.

Ph: DR-Les panélistes, Mme Sawadogo Assétou, juriste, Secrétaire permanente de CONAP, Modératrice au panel entourée des représentantes des sociétés civiles du Togo, du Bénin (à gauche) et à droite, celles de la région du Sahel (Burkina) et de la Côte-d’Ivoire.

Ph: DR-Les panélistes, Mme Sawadogo Assétou, juriste, Secrétaire permanente de CONAP, Modératrice au panel entourée des représentantes des sociétés civiles du Togo, du Bénin (à gauche) et à droite, celles de la région du Sahel (Burkina) et de la Côte-d’Ivoire.

Remerciant pour sa part la Konrad Adenauer qui œuvre inlassablement depuis un quart de siècle dans plusieurs domaines et surtout à travers le projet EWOH2 pour aider les femmes, la Secrétaire d’Etat auprès du Ministère de la femme, de la Solidarité nationale et de la famille, Mme Yvette Dembélé rassurera les partenaires sur la responsabilité de l’Etat.

« Pour notre part, l’inscription de l’autonomisation économique des femmes dans le Programme National de Développement Economique et Social (PNDES), témoigne de l’engagement du gouvernement à placer l’équité au centre de son processus de développement et d’accompagner les différents acteurs et partenaires. C’est l’occasion pour moi de traduire à cette coopération la reconnaissance des autorités de notre pays et des milliers de femmes concernées ».

 

Une poussée démographique inquiétante

Selon Mme Dembélé, la population de l’espace CEDEAO sera portée à un milliard à l’horizon 2050 alors que la population agricole représente plus de 70 % avec une majorité de fem&mes. « L’Agriculture devrait alors réagir aux transformations démographiques, sociales et économiques de la région, sinon la formulation des politiques deviendra plus complexe. Dans une perspective de développement durable, les investissements très importants comme la réflexion et la formation professionnelle des femmes constituent des composantes essentielles de toute stratégie visant à autonomiser les femmes » analyse-t-elle.

 Les objectifs spécifiques de la rencontre

En effet, cette conférence régionale de réflexions, d’analyses et d’échanges vise à susciter une réelle prise de conscience et une implication des leaders d’opinion dans la lutte pour la réduction des inégalités hommes-femmes pour un développement durable.

Huit communications – réparties sous diverses thématiques en liens avec la gestion foncière et l’Etat des lieux au niveau pays et l’applicabilité des textes juridiques – sont au menu des échanges. De même un panel riche en témoignages des acteurs de la Société civile des quatre pays ont permis d’orienter les participants sur la mission qui leur incombe : Examiner la problématique en amont et aval et proposer des stratégies à mettre en œuvre pour relever les défis actuels dans une vision prospective.

Ph:DR: Les participants

Ph:DR: Les participants

Les recommandations de la conférence

Les participants – une quarantaine constituée des représentants de la société civile, des chefs religieux et chefs traditionnels, des élus locaux, des responsables administratifs, des experts et spécialistes des questions de droit et foncières et des médias – ont tous abordé la réflexion sur la problématique de l’autonomisation économique des femmes rurales.

Vue sous l’angle de l’accès à la terre, un plaidoyer auprès des décideurs, des autorités coutumières et religieuses sera fait aux termes des travaux pour que ces derniers puisent accorder une place de choix à la promotion des droits fonciers de la femme et aux questions relatives à la succession. Des stratégies innovantes seront également formulées en vue de promouvoir de façon efficiente et durable les droits d’accès de la femme au foncier en milieu rural dans les pays respectifs.

Ces recommandations, à l’image des plans techniques d’actions, seront mises en œuvre pour les années à venir afin de renforcer davantage l’accès des femmes à la terre et aux ressources et aux droits pour une sécurisation foncière apaisée dans nos nations. Car dira le Coordonnateur du Projet au Burkina Faso « Toutes les richesses viennent de la terre et la terre est la seule amie de l’Homme ».

 


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