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Théâtres Fora dans les Communes de Ouidah, Tori-Bossitô, Zè et Toffo sur l’Accès des Femmes à la terre et aux Ressources naturelles en milieu rural : Impressions et préoccupations


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Exif_JPEG_420Véronique Mègnissè vendeuse de divers au marché de Kpassè à Ouidah : J’ai beaucoup aimé ce sketch qui illustre bien comment les enfants filles et garçons peuvent hériter les biens de leur parent. Et je veux surtout féliciter la clairvoyance de l’oncle qui a accepté remettre l’héritage aux ayants-droits car il peut bien s’accaparer des biens de son frère et les orphelins n’auront rien, car c’est la pratique chez nous.

 

Exif_JPEG_420Tchiakpè Jeanne restauratrice à Ouidah : Ce sketch illustre les réalités de chez nous. La femme qui intervient dans les problèmes fonciers meurt vite. C’est pourquoi, la femme ne cherche plus à hériter la terre, c’est l’apanage des hommes. Mais avec cette mise en scène, j’ai compris que la femme est incontournable et peut aussi hériter les biens de son père défunt à part égale que ses frères. Je remercie Wildaf-Bénin et la KAS et les rassure de ce qu’ils sont soutenus par les femmes car désormais, nous allons revendiquer nos droits.

 

Exif_JPEG_420Holo Gilberte, vendeuse de manioc : Je ne regrette pas d’avoir pris part à cette séance car ce théâtre illustre bien les difficultés auxquelles je suis confrontée actuellement par rapport à l’héritage de mon père décédé il y a 15 ans. Je suis la benjamine de ses enfants et depuis quelques années, je traverse une période difficile au foyer. Quand je suis allée ma grande sœur (l’aînée de la famille qui a la mainmise sur tous les biens de notre père), elle n’a voulu rien me donner sous prétexte que je n’ai pas le droit d’espérer quoi que ce soit de l’héritage de notre père. Mais cette mise en scène me réveille et je vais partager ces informations avec mon entourage.

 

Exif_JPEG_420Komoulo Christine vendeuse du riz au marché Zobè de Ouidah : J’apprécie le skecth car il dit que désormais tous les enfants ont doivent hériter, filles comme garçons, petits et grands à part égale et même le fœtus qui se trouve dans le ventre de sa mère.

 

 

 

Exif_JPEG_420Germaine Ouinato vendeuse du riz au haricot à Ouidah : Notre père a une maison à Cotonou qui a été confié à quelqu’un puisqu’on était encore jeune quand il est décédé. Mais quand nous sommes grands, mes grands frères ont commencé par mener des démarches pour récupérer la maison. Mais, ils sont tous morts, un à un. Dès que tu en parle tu meurs ou si tu fais un tour dans la  maison à Cotonou, à ton retour, tu meurs. Et  moi, j’ai pris peur, je n’en parle pas, ni ne cherche à savoir quoi que ce soit. Ce sketch me donne encore la force d’en parler. Est-ce que je peux compter sur Wildaf-Bénin pour récupérer cette maison ?

 

Exif_JPEG_420Soulé Abdougafar, Eleveur et vendeur de bétail à Ouidah : Ma préoccupation est celle-ci : si l’oncle refuse de rétrocéder les biens aux ayants-droits, est-ce qu’il existe une Ong qui peut aider les victimes à mener les démarches nécessaires pour récupérer son héritage ?

 

 

 

Exif_JPEG_420Domingo Pascaline – restauratrice  et président de l’UFOR (Union des femmes de Ouidah et de sa région) : Je remercie Wildaf-Bénin qui vient réveiller les femmes de leur profond sommeil. De ce sketch, je retiens que la femme doit éviter d’avoir peur tout le temps, et avoir le courage de réclamer ce droit ; mais parce qu’on peut en mourir, on risque de tout perdre. Il faut avoir le courage de revendiquer.

 

Exif_JPEG_420Aguiar Célestine, cultivatrice et transformatrice de produits agricoles (Gari et huile) à Tori-Bossito : J’ai aimé ce sketch parce que, la femme n’a aucun droit  d’accès à la terre et ne représente rien aux yeux des hommes. C’est la famille qui s’accapare des biens de nos parents à leur décès. Nous sommes obligées d’emprunter des terres pour cultiver mais dès lors que la production augmente, le propriétaire reprend sa terre sans aucune mesure. Et ce sketch dit que la femme peut avoir accès à la terre à travers l’héritage de son père, j’apprécie beaucoup cela.

 

Ph:DR-: Mme Jeanne Hodonou Houéssou, Chef d’Arrondissement de Dodjibata, Commune de Zè, troisième mandature

Ph:DR-: Mme Jeanne Hodonou Houéssou, Chef d’Arrondissement de Dodji-bata, Commune de Zè, troisième mandature

Mme Hodonou Jeanne épouse Houéssou, Chef d’arrondissement de Dodji-Bata (Zè) : « Les textes de l’Etat disent que la femme a des droits ; mais ces droits ne sont mis en application. Aujourd’hui, l’Etat veut que les lois et textes qui régissent le foncier au Bénin et qui favorisent l’accès des femmes à la terre soit vulgariser à travers tout le pays. C’est une chance pour nous, populations de Dodji-Bata, de bénéficier ce jour, cette séance de sensibilisation et d’information. Il s’agit en effet des droits de la femme qui déjà à l’habitude de s’occuper de son père, de pourvoir à ses besoins ; mais dès lors que ce dernier meurt, la femme se retrouve sans aucun droit et exclue du partage de ses terres. De même que les droits de la veuve et de l’orphelin.

 

Olivier Homèhon, Coiffeur à Dodji-Bata : Ces lois concerne toutes les familles ici. On doit en principe hériter et si on n’y échange, on risque de ne plus avoir de concession familiale. Si par exemple, tu es natif de Zè, tu dois avoir une place dans la concession familiale même si tu as ta propre maison. Car la concession familiale représente ton origine. Mon grand-père maternel avait d’énormes hectares de terres, à sa mort, seuls ses enfants garçons ont hérité de ces terres et nos mamans n’ont rien eu. Ici à Dodji-Bata, quand du réclames l’héritage que tu sois homme ou femme, tu meurs aussitôt. Alors dites comment peut-on revendiquer ses droits d’accès à la terre ? Car la question fondamentale chez nous, c’est l’envoutement.

 

Ph: DR-: Roi Kpona Agbomassoatin, Ahuannon hossou 13 de Ahuannonzou (Toffo)

Ph: DR-: Roi Kpona Agbomassoatin, Ahuannon hossou 13 de Ahuannonzou (Toffo)

Roi Kpona Agbomassoatin, Ahuannon hossou 13 de Ahuannonzou (Toffo) : « Je suis le porte-parole des Rois du Bénin ; Secrétaire général de l’Ong de la défense des femmes souffrant de la fistule obstétricale  et Président de l’Association nationale pour la défense et le renouveau du culte traditionnel et l’actuel préfet de l’Atlantique m’a choisi pour mener la lutte contre les jeunes qui s’investissent dans les pratiques  ignobles où ils tuent des êtres humains pour se faire de l’argent.

Cela dit, je salue Wildaf-Bénin et KAS et leur dit que prendre la défense des hommes, des femmes et des enfants est la mission que j’accomplie depuis que je suis intronisée, il y a 13 ans. Nous nous sommes engagés dans ce combat connu de l’Etat et de tous. Neuf ans déjà que je collabore avec l’UNICEF pour scolariser les enfants-filles des couvents.

Cette problématique des droits d’accès de la femme, nous concerne tous et nous devons-nous y engager. Au fait, la vie de nos enfants-filles fait pitié car elles sont souvent confrontées à des conflits fonciers qui les amènent même au tribunal. On ne va pas se leurrer, ni se mentir et nous devons avoir un point d’honneur sur nos engagements. Il s’agit pour nous de défendre les droits des femmes qui sont les piliers de la famille. Alors que nous ne faisons rien pour les revaloriser. C’est une injustice familiale qu’il faut essayer de corriger. C’est un engagement que nous avons pris depuis quelques années et nous nous employons à le respecter. L’engagement qui est pris devant la population, ne saurait être trahi. Toute personne confrontée à un problème foncier, peut aller me voir pour trouver satisfaction.


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