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Réformes foncières et Accès des femmes à la terre : Quels agendas pour les acteurs politiques ? Quelques acteurs politiques, Députés se prononcent…


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Ci-dessous, quelques Honorables Députés de l’Assemblée nationale qui ont pris une part active aux travaux de Bohicon et de Ouidah, donne ici leur points de vue sur la thématique des Réformes foncières et de l’Accès des femmes à la terre; de même que le contenu de l’agenda  pour les acteurs politiques qu’ils sont… Suivons…

Propos recceuillis: Aline ASSANKPON

Ph; DR : Honorable Djènontin Agossou Valentin, Député de la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE)

Ph; DR : Honorable Djènontin Agossou Valentin, Député de la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE)

Député Djènontin Agossou  Valentin, FCBE : « Il y a des choses que la femme sait mieux faire… »

Il y a eu assez d’affirmations pour défendre la femme, alors que le problème est au-delà des femmes ; même si la situation au niveau des femmes est préoccupante.  Des sols lessivés sont le plus souvent alloués  aux femmes : c’est une question abordée à toutes nos réunions surtout dans le sud et le centre du Bénin. Dans toutes les zones, les champs qui sont à proximité des habitations sont surexploités. D’abord, il y a une explosion démographique  et on a moins de terres cultivables à proximité. Et pour avoir des terres fertiles, il faut désormais aller très loin. C’est une préoccupation qui nous interpelle acteurs politiques sur les questions d’aménagements de territoire.

Récemment, nous avons fait la relecture du Code foncier et l’accès des femmes à la terre, cette problématique ne devrait plus se poser car le Code foncier et le Code des personnes et de la famille ont déjà tranché cela ; de même que d’autres dispositions.

Je connais des femmes qui sont de véritables exploitantes agricoles ; mais il ne faut surtout pas négliger le statut de la femme. Mais il y a des choses que la femme sait mieux faire. Par exemple, le commerce des produits agricoles. Elles ne sont pas légions ces femmes qui investissent dans l’exploitation agricole comme les hommes ; il faut se l’avouer, l’agriculture, c’est de l’argent. Donc, trouver autant d’argent, ce n’est pas évident. Encore que, en tant que mère, elle a le devoir de nourrir, d’éduquer et de s’occuper de ses enfants. En milieu rural, elle ne peut prendre des domestiques pour lui garder ses enfants, comme le font les femmes fonctionnaires en ville.

C’est dire que la femme aura préféré se contenter des terres délavées à proximité de son domicile afin de s’occuper de ses enfants. Mais s’investir dans une culture à grande échelle en tant que femme, sauf si elle a les moyens de le faire. Le constat est que les femmes qui font la commercialisation des produits agricoles sont plus riches que celles qui sont dans la production agricole.  Elles maîtrisent mieux la transformation et la commercialisation des produits agricoles et sont plus épanouies.

C’est une question de choix : les cultures maraîchères sont plus rentables pour les femmes que les cultures de rente et elles ont plus d’atouts et savent mieux saisir les opportunités que les hommes. Elles peuvent s’investir dans une culture expansive si elles en ont les moyens et la capacité.

 

ph: DR: Honorable Adomahou Jérémie, Député de la Force Démocratique Unie (FDU)

ph: DR: Honorable Adomahou Jérémie, Député de la Force Démocratique Unie (FDU)

Député Adomahou Jérémie, membre de la Force démocratique unie (FDU): « Le risque d’insécurité alimentaire est là… »

Le mois dernier, le rapport sur l’Indice du développement humain indique  déjà sept (07) communes en insécurité alimentaire sur les 77 et dont 12 communes sont à un pas d’insécurité alimentaire ; ce qui veut dire que le risque est là.

La question de transhumance en lien avec l’accès des femmes à la terre, saurait été bon que les associations des structures organisées dans le domaine d’élevage soient invitées à cette rencontre. En Février dernier, un projet  de loi sur la transhumance a été déposé à l’Assemblée et qui a fait l’objet d’un atelier. C’est pour dire que le problème est en voie de trouver une solution même si l’application de nos lois pose problème, au moins il y a quelque chose qui est en cours.

Parlant de la sécurisation des terres, nous devons reconnaitre que d’année en année, les superficies des terres que nous avons diminuent, c’est peut-être dû aux pratiques culturales.

Ma préoccupation actuelle tourne autour des deux types d’agricultures à savoir : l’agriculture familiale et l’agriculture entrepreneuriale voire le PPP (partenariat public-privé). Celui qui choisit l’entrepreneuriale agricole dispose sûrement des moyens et les PPP sous-entend aussi beaucoup de moyens et c’est justement cela qui fait la pression sur nos terres agricoles aujourd’hui. Celui qui a les moyens peut acheter des hectares de terres et priver les pauvres populations de quelques lopins de terres pour pratiquer l’agriculture familiale. Nous devons réfléchir à inverser la tendance  ou au moins équilibrer pour que l’entrepreneuriale agricole (PPP) ne prennent pas trop le dessus sur l’agriculture familiale telle que ça se lit dans le PAG.

On observe aussi au niveau des cultures de rente que chaque année les superficies emblavées pour le coton par exemple augmente ; mais au fur et à mesure qu’on augmente ces superficies, quelque part, cela diminue la superficie réservée pour les cultures vivrières. C’est vrai que les cultures de rente participent au PIB mais la lutte contre l’insécurité alimentaire exige qu’on fasse attention à ne pas trop privilégier les cultures de rente au détriment des cultures vivrières.

 

Ph: DR: Honorable Idrissou Bako, Député FCBE

Ph: DR: Honorable Idrissou Bako, Député FCBE

Député Bako Idrissou, FCBE, Ingénieur agronome: « La question pastorale est entière au même titre que la question sur l’accès de la femme au foncier. »

Le problème d’accès des femmes à la terre est très préoccupant, qu’il va falloir (sur le plan politique)  mettre en place une structure pour  assurer le suivi, la vulgarisation des différentes lois surtout celles qui touchent la vie d’une certaine catégorie de notre pays.

Nous allons faire la restitution au niveau de notre formation politique FCBE, ça veut dire que tous les cadres politiques seront informés de cette nécessité et aussi nos conseillers communaux et locaux, chefs d’arrondissement et de village seront informés sur les acquis de cet atelier. Nous pensons même réaliser des plaquettes sur le code foncier et domanial sur les questions relatives au droit de la femme pour les mettre à la disposition de nos membres à divers niveaux afin que dans nos différentes localités, on puisse déjà commencer par faire cohabiter aussi bien les règles traditionnelles que la loi. Il faut passer d’abord par cette transition avant que forcément les lois positives puissent l’emporter sur les us et coutumes qui freinent la participation de la femme, non seulement aux activités économiques mais surtout l’accès au capital, terre.

La question pastorale est entière au même titre que la question sur l’accès de la femme au foncier. C’est l’accès des couches vulnérables, des peuhls (pasteurs) au foncier ; c’est une activité aussi tributaire de la terre. Les peuhls autochtones, par rapport à leur activité pastorale, ont droit aussi à la terre. Les peuhls que vous pensez qu’ils viennent du Niger, du Nigeria, ce n’est que les peuhls qui viennent du Borgou et de l’Alibori.

Quand ils viennent, souvent le couloir des passages des animaux est occupé par la pression démographique et ils n’ont plus de passage, forcément, ils vont traverser certains champs. C’est ça qui amène les conflits. Ce qui serait intéressant de faire, c’est de prendre ce problème au sérieux au niveau des acteurs locaux (Conseillers communaux, locaux, Maires, chefs d’arrondissement et chefs de village) pour que dans chaque localité, on puisse avoir – de manière bien matérialisée- les couloirs de passage des animaux et quelques aires de pâturage. Là, le peuhl qui ne va pas respecter cela, on peut le sanctionner. Ils ont besoin aussi de l’encadrement sur la gestion de l’exploitation afin de rentabiliser leur élevage au détriment de l’élevage de prestige.

Actuellement, un Code pastoral est en étude à l’Assemblée nationale. Je vais sérieusement me donner pour que ce code sorte et soit vulgarisé et mise en application. Je suis volontiers pour faire ce travail, c’est même un devoir.

 

 


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