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Projet multisectoriel de l’Alimentation, de la Santé et de la Nutrition (PMASN) / Trois questions à… M. Rock Mongbo, Secrétaire Permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (SP/CAN)


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Le Projet multisectoriel de l’Alimentation, de la Santé et de la Nutrition (PMASN) piloté par le Secrétariat permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (SP/CAN) prend en compte les dimensions « short route » et « longue route » et concilie nutrition avec les déterminants de la sécurité alimentaires. « L’expérience que nous conduisons au Bénin, la prise en charge communautaire de la malnutrition, le thème est partagé pour que même les politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle, intègre cette spécificité de la nutrition, pour que ce domaine soit traité comme cela se doit » a souligné le SP/CAN, Rock Mongbo.

PH: DR-: M. Rock Mongbo, Secrétaire Permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (SP/CAN)

PH: DR-: M. Rock Mongbo, Secrétaire Permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (SP/CAN)

En effet, ce projet ambitionne d’accroître la couverture et l’utilisation des interventions à base communautaire relatives à la nutrition et à la croissance des enfants dans près de 700 villages basés dans 40 communes du Bénin. Un cadre communal de concertation de tous les services et acteurs communaux de la sécurité alimentaire et nutritionnelle a été mis en place pour conduire le processus qui prend en charge les questions de dépistage, des malnutris aigus modérés et le transfert des cas de malnutris aigus sévères dans des centres spécialisés avec la distribution des micronutriments.

Le PMASN  apparait donc comme un système de protection sociale pour aider les ménages et les communautés vulnérables à résister aux crises économiques et aux autres bouleversements sans mettre en péril leur alimentation et leur sécurité alimentaire. Il s’agit-là également d’une initiative de l’actuel gouvernement qui est à encourager. (A.A.)

 

Trois questions à… M. Rock Mongbo, Secrétaire Permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (SP/CAN)

« Il y a une nouvelle génération d’enfant qui est en train d’être mise en place avec l’accompagnement du Gouvernement »

(Propos recueillis : Aline ASSANKPON)

Ph: DR-: M. Roch Mongbo répond ici à nos questions.

Ph: DR-: M. Roch Mongbo répond ici à nos questions.

M. Rock Mongbo, le SP/CAN qui pilote le projet  multisectoriel de l’Alimentation, de la Santé et de la Nutrition (PMASN), explique ici les tenants et aboutissants de ce projet nutritionnel des bébés.

L-Integration.com : M. Mongbo, quelle est la différence entre l’alimentation et la nutrition ?

M. Mongbo : La nutrition, c’est les processus biologiques, environnementaux, sociaux psychiques par lesquels l’organisme valorise l’aliment pour la vie. Si ces processus biologiques ne sont pas bien en place, vous pouvez avoir l’aliment et le consommer, il ne sera pas valorisé par votre organisme pour la vie. Si votre organisme n’est pas sain, si vous êtes attaquez par des affections, vous avez le paludisme par exemple, vous mangez bien, vous attrapez une petite diarrhée hydrique parce que vous n’avez de l’eau potable, parce que vous avez été infesté par le paludisme, votre organisme, ne pourra pas valoriser votre aliment pour une vie saine et active.

Et quand cela se passe à des âges précoces, cela a des conséquences désastreuses parce que l’enfant naît avec 35 % de son cerveau déjà construit. Et sur les deux premières années de la vie, le cerveau est construit à 80 %. Durant ces deux premières années, 80 % de l’énergie consommée par un bébé est affecté directement au développement du cerveau. Cela veut donc dire que tout déficit énergétique pendant cette période de la vie, affecte directement le développement du cerveau. Quand le développement est affecté, les neurones sont sclérosés et ne développent pas.  Donc, les problèmes de nutrition (mauvaise hygiène, petites affections) qui font que l’organisme n’arrive pas à valoriser l’aliment pour la vie, affectent le développement du cerveau et condamne l’enfant pour la vie.

Vous liez la croissance de l’enfant ou de l’adulte aux conséquences de la malnutrition. Voulez-vous dire que les hommes de taille courte ont souffert d’une malnutrition chronique durant leur enfance et que ceux qui ont une grande taille ont été bien nourris ?

Il y a un pourcentage fort que la taille traduise une situation de malnutrition.

Et que diriez-vous du phénomène génétique ?

Oui, vous savez, la plupart des enfants de 0 à 5 ans, ont un rythme de croissance dans la même fourchette ; il est possible qu’après 5 ans, quand le cerveau est complètement développé, le patrimoine génétique de l’enfant peut influencer sa croissance en taille et la taille courte ne traduit pas forcément une malnutrition chronique. C’est possible qu’on soit court de taille sans avoir été malnutris chronique ; mais il s’avère que dans la plupart des cas, les cerveaux qui ont été bien développés dans les cinq premières années, franchissent la barrière génétique et produisent sur l’enfant une taille élevée.

Si vous devez faire un état des lieux sur la situation de la malnutrition au Bénin que diriez-vous ? Y a-t-il espoir ?

Il y a bon espoir parce que les réformes ont été faites, les actions sont en train d’être conduites et on espère. Quand on fait l’état des lieux, il y a une nouvelle génération d’enfant qui est en train d’être mise en place avec cet accompagnement, il n’y a pas d’enfant maigrichon, les enfants sont tous joyeux et contents. Prendre conscience de ce qu’on a comme problème, c’est la première étape pour surmonter et c’est ce que nous sommes en train de faire actuellement au Bénin.


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