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Caravane régionale sur la libre circulation des personnes et des marchandises sur le corridor Lagos-Abidjan : De la Cedeao des Etats, à la Cedeao des peuples


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 « Il faut faire quelque chose. Je ne mange pas papier ». Ces propos des agents de sécurité aux barrages et barrières formels ou informels bourdonnent dans les oreilles des nombreux voyageurs sur les routes de l’espace communautaire Cedeao. Identifier et analyser les entraves au commerce et à l’investissement entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire et fournir des réponses appropriées. C’est l’objectif poursuivi par diverses organisations comme Enda CACID et la plateforme des OSC en Afrique de l’Ouest (POSCAO) en initiant une caravane régionale sur le corridor Lagos-Abidjan, en parcourant ainsi, les frontières du Nigéria-Bénin-Togo-Ghana. C’était les 22 et 23 Avril 2017. A termes, cette caravane régionale débouchera sur un forum qui se déroulera du 26 au 28 Avril 2017 à Abidjan, Côte-d’Ivoire.

L’intégration des peuples, une étape incontournable dans la réalisation de l’unité régionale.

L’intégration des peuples, une étape incontournable dans la réalisation de l’unité régionale.

 Observer, sensibiliser et collecter des données sur les défis administratifs sur le corridor Lagos–Abidjan en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte-d’Ivoire afin de découvrir l’important sentier qui attend l’instance communautaire Cedeao. Ceci pour la matérialisation effective d’une véritable intégration des peuples par la levée des barrières administratives et politiques qui entravent le droit de circuler librement.

 

A cet effet, des représentants des Ong Enda CACID et de la Plateforme des Organisations de la Société civile (OSC) d’Afrique de l’Ouest (POSCAO) – tous ressortissants du Sénégal, du Bénin, du Togo, du Ghana et de la Côte-d’Ivoire – ont organisé une caravane régionale sur le corridor Lagos-Abidjan. Il s’agit des leaders de la société civile, du secteur privé, des médias qui à travers cette caravane, vont jeter un regard croisé sur l’application des textes et instruments relatifs à la libre circulation des personnes et des marchandises au niveau des frontières.

 Objectif : Tester la politique d’intégration des Etats au niveau des frontières

En effet, cette caravane vise à tester la politique d’intégration des Etats au niveau des frontières. Il s’agit spécifiquement de : constater ensemble avec les différents acteurs,  les entraves à la libre circulation des personnes et des biens sur ce corridor ; documenter  l’effectivité des textes de la CEDEAO sur  la circulation des personnes et des marchandises sur ce corridor ; lister le nombre de contrôles sur cet axe ; sensibiliser et informer les agents en charge du contrôle au niveau des différentes frontières  sur les enjeux de l’application effective des textes de la CEDEAO  et enfin informer les usagers sur leurs droits fondamentaux en matière de libre circulation.

Pour y arriver, la délégation sénégalaise, partie de Dakar le vendredi 21 Avril par avion pour la ville de Lagos, a pris un minibus le samedi 22 Avril, pour traverser la frontière terrestre nigériane et béninoise afin de rencontrer la délégation béninoise au Stade de l’Amitié du Général Mathieu Kérékou et continuer la croisière sur Abidjan le dimanche 23 Avril, en passant par le Togo et le Ghana.

 A chaque escale-pays, les caravaniers feront un point de presse avec les médias ; échangeront  avec les forces de défense et de sécurité et recueilleront les témoignages des passagers. L’étape de Cotonou n’a pu tenir contre-tenu des aléas de la route. La caravane régionale s’étendra sur plus de 1000 km (Lagos-Abidjan) avec au total neuf (9) caravaniers à bord (sénégalais, Nigérians, Béninois, Togolais, Ghanéens, Ivoiriens).

Résultats attendus

 A la destination à Abidjan (Côte-d’Ivoire), les caravaniers devront : connaître le nombre des postes de contrôles sur le corridor Lagos-Abidjan ; être documentés sur l’application des normes communautaires sur cet axe et observer les défis administratifs sur ce corridor pour enfin proposer des recommandations.

 Encadré-I : En quoi consiste la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao ?

Libre circulation des personnes consiste à permettre aux ressortissants des Etats membres d’une organisation d’intégration économique (Cedeao, Uemoa) de se déplacer librement sur l’ensemble des territoires des Etats membres, d’y résider et de s’y établir en vue d’y exercer une activité économique salarié ou indépendante.

La libre circulation des biens consiste quant à elle, à permettre aux produits ou marchandises originaires des Etats membres d’une organisation d’à permettre aux produits ou marchandises originaires des Etats membres d’une organisation d’intégration économique (Cedeao, Uemoa) de franchir les frontières des Etats membres sans être soumis à la fiscalité de porte (droits de douane et autres droits et taxes) qui frappent exclusivement les produits étrangers lors du franchissement de la frontière.

La libre circulation représente une liberté individuelle et un droit inaliénable devant être garantis par chaque Etat membre, à travers le respect des dispositions juridiques y afférentes. A l’instar de l’intégration économique traduite par une relative libéralisation des échanges et une certaine harmonisation des normes entre les régions, l’intégration des peuples constitue une étape incontournable dans la réalisation de l’unité régionale. Une plus grande mobilité des citoyens de la Cedeao favoriserait la rencontre des communautés et tendrait à créer un sentiment d’appartenance à une seule nation, tout en s’enrichissant des différences des uns et des autres. Pourvu que le cri de cœur d’un des participants à une réunion consultative tenue à Gaborone en décembre 2012, « On veut se sentir chez soi, partout en Afrique », soit entendu. (A.A)

 

 

La libre circulation représente une liberté individuelle et un droit inaliénable devant être garantis par chaque Etat membre.

La libre circulation représente une liberté individuelle et un droit inaliénable devant être garantis par chaque Etat membre.

Encadré –II : Cedeao, un vaste marché régional en construction

Créditée aujourd’hui d’environ 300 millions de consommateurs et de 500 millions à l’horizon 2030 et d’une croissance économique de 5% par an, l’Afrique de l’ouest constitue un vaste marché régional en cours de construction. Les politiques d’intégration n’ont pas encore supprimé tous les obstacles qui limitent l’expansion du marché communautaire.

 

De nombreuses entraves freinent encore les échanges régionaux (taxes formelles et informelles, normes non harmonisées, etc.) qui ne représentent que 12 % du commerce officiel de la CEDEAO. Selon l’Observatoire des pratiques anormales animées par le CILSS, les transporteurs doivent se soumettre à de nombreux contrôles sur les axes de commercialisation transfrontaliers : 6 à 14 contrôles par 100 km en moyenne, selon les axes et les produits transportés.

L’un des facteurs explicatifs des entraves à la libre circulation est que la plupart du temps les citoyens de l’espace communautaire ne connaissent pas leurs droits et devoirs en matière de libre circulation. C’est dans l’optique de contribuer à une meilleure diffusion des textes communautaires à l’intention des citoyens de la CEDEAO que cette caravane régionale a été initiée. (A.A)

 

Aline ASSANKPON


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