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2ème Edition de la Conférence scientifique sur l’Harmonisation des règlementations des médicaments en Afrique : Stimuler l’innovation en matière de réglementation des produits médicaux en Afrique


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Du 30 au 1er Décembre 2015, se tient au siège de l’Union africaine à Addis Abeba (Ethiopie) la 2ème Edition de la conférence scientifique sur l’harmonisation des règlementations des médicaments en Afrique. «Renforcer les systèmes de réglementation pour faire avancer la recherche, l’innovation et la production pharmaceutique locale en Afrique », c’est le thème retenu pour cette deuxième conférence biennale co-organisée par la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Agence du NEPAD, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Fondation Bill & Melinda Gate.

(Addis-Abeba : Aline ASSANKPON)

Ph/DR-: Renforcer les industries pharmaceutiques locales

Ph/DR-: Renforcer les industries pharmaceutiques locales

De l’avis des praticiens de la médecine pharmaceutique et des experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), durant les dix dernières années, les Etats africains ont réalisé des progrès significatifs dans les systèmes de réglementation dans le but de faire en sorte que les médicaments, les vaccins, diagnostics et dispositifs médicaux soient de bonnes qualités, sûres et efficaces. Dans le cadre de ces principales réalisations, les responsables en charge de réglementation en médecine ont émis des observations et critiques sur l’autorisation du marché des médicaments, le contrôle de la qualité, le suivi, le service de référence pour les systèmes émergents.

Au regard de ces critiques et observations, la Commission de l’Union africaine, l’OMS et ses bureaux régionaux, et les centres régionaux d’excellence en réglementation identifiés ont  adopté  comme cheval de bataille, à la première édition de cette conférence scientifique en 2013, à la régulation des produits pharmaceutique en Afrique  et appellent d’un vœu pieux, la fabrication des médicaments en Afrique pour éviter l’écart observé souvent avec les produits pharmaceutiques fabriqués à l’étranger et qui ne sont pas mis à temps à la disposition des consommateurs africains.

En effet, l’objectif global de cette deuxième conférence scientifique biennale sur la réglementation pharmaceutique est de permettre aux régulateurs, aux décideurs, au secteur privé, à la société civile et au réseau scientifique d’échanger des informations et connaissances sur les approches novatrices visant  à améliorer la régulation des médicaments et à protéger la santé publique en Afrique.

Il s’agit d’offrir aux parties prenantes  une plateforme d’échanges sur la manière de positionner désormais les stratégies des systèmes de réglementation pharmaceutique comme un aspect essentiel dans la facilitation de la recherche, du développement de la production locale des produits pharmaceutiques indispensables pour les maladies qui affectent la population africaine.

Pour sa part, Dr Ossy M. J. Kasilo, au nom de la Directrice générale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Rebecca Matshidiso Moeti,  a appelé à un plus grand engagement à veiller à ce que les Africains aient accès à des médicaments de qualité, assurés et abordables dont ils ont besoin. Dans cette perspective, huit (08) laboratoires de contrôle de qualité ont été sélectionnés par l’OMS pour poursuivre ces objectifs.

« Pour atteindre une santé universelle avec un service essentiel, il est crucial d’avoir librement accès aux médicaments de bonne qualité, dans le cadre du bon fonctionnement du système national de santé, je crois que nos États membres se sont engagés à renforcer leurs secteurs pharmaceutiques avec des politiques et des plans efficaces » a déclaré Dr Moeti.

Malgré les progrès réalisés, il est nécessaire entre autres pour accélérer la création de l’Agence des médicaments en Afrique (AMA) et intensifier la lutte contre l’afflux croissant de qualité inférieure  des produits parasites faussement étiquetés, faux médicaments, falsifiés ou contrefaits. « La région africaine de l’OMS est actuellement, la deuxième région la plus élevée après l’Europe dans ce rapport de faux  médicaux soumis au système de surveillance mondiale de l’OMS. En outre, l’absence de réglementation et l’assurance de la qualité pour les dispositifs médicaux et de diagnostic in vitro impactent  fortement sur la qualité de ces produits avec un risque de f marché faciliter un marché florissant de produits contrefaits » indique le Directeur régional de l’OMS.

Le présidium à l’ouverture (de gauche à droite) Apollo Muhairwe World Bank, Dr Janet Byaruhanga Commission de l’Union africaine (Department of Social Affairs health, Population and Nutrition Division, Aggmey Ambali, Head Nepad Science & Technology Hub, Dan Hartman, Directeur Integrated Development Global Health (Bill&Melinda Gates Foundation) et Dr Ossy M. J. Kassilo, Coordonnateur Médicaments Essentiels et Technologie de Santé (OMS/AFRO)

Le présidium à l’ouverture (de gauche à droite) Apollo Muhairwe World Bank, Dr Janet Byaruhanga Commission de l’Union africaine (Department of Social Affairs health, Population and Nutrition Division, Aggmey Ambali, Head Nepad Science & Technology Hub, Dan Hartman, Directeur Integrated Development Global Health (Bill&Melinda Gates Foundation) et Dr Ossy M. J. Kassilo, Coordonnateur Médicaments Essentiels et Technologie de Santé (OMS/AFRO)

Circulation des faux médicaments au cœur des débats

En effet, l’objectif à terme est de  contribuer à stimuler l’innovation en matière de réglementation des produits médicaux en Afrique. « Des défis réglementaires émergents en raison de l’avancement technologique tels que l’e-commerce impactent négativement le potentiel sur les résultats de santé en raison de l’accès aux produits non réglementés. En outre, des institutions de recherches universitaires et les organismes de réglementation des réseaux dans la région devraient collaborer pour augmenter les preuves en matière de réglementation des produits médicaux en particulier dans les cas d’urgence de santé » a souligné Dr Kasilo de l’OMS, Coordinateur Médicaments Essentiels et Technologie de Santé  (OMS / AFRO).

Par rapport à la circulation des faux médicaments qui inondent les marchés africains et les rues  de nos villes et campagnes, la conférence a insisté sur la sensibilisation des populations, pour Dr Kasilo,  il  revient aux autorités étatiques à divers niveaux, à la société civile et Ong qui interviennent dans ce domaine de poursuivre le travail de vulgarisation et de sensibilisation commencé depuis quelques années.

Promouvoir la fabrication locale des produits pharmaceutiques en Afrique.

Le représentant de la Fondation Bill& Melinda Gate, M. Dan Hartman, Directeur du développement intégré de la Santé globale, estime pour sa part que la fondation a une vision : celle de toucher directement les populations en Afrique : « La Fondation Bill & Melinda Gate s’engage pour soutenir les systèmes de régulation afin d’optimiser les efforts y compris le développement clinique, l’autorisation des marchés et les activités post-marchés. Par exemple dans le développement clinique, nous avons soutenu le Forum sur la régulation des vaccins et approuvé un financement soumis par l’OMS  pour les trois années à venir dans le domaine de la régulation des produits pharmaceutiques. Un nouveau plan de travail a été adopté à cet effet, il faudra renforcer les capacités dans les essais cliniques en Afrique » a souligné Dan Hartman.

Deuxième bailleur de Santé publique dans le monde, la Fondation Bill& Melinda Gate espère ainsi apporter sa contribution à cette présente conférence scientifique  qui entend promouvoir la fabrication locale des produits pharmaceutiques en Afrique.

« Nous sommes dans une dynamique de l’intégration régionale, il s’avère donc important d’harmoniser tout ce qui est fait dans le domaine de la réglementation pharmaceutique » a martelé, M. Aggmey Ambali, Directeur du Hub Sciences et Technologie du Nepad.

Que gagne l’Afrique à importer des médicaments ?

Que gagne l’Afrique à importer des médicaments tout le temps ?  C’est la préoccupation  à laquelle la représentante de la Commission de l’Union africaine a tenté de répondre. « En effet, cette conférence scientifique n’est pas celle des questions d’importations de médicaments mais plutôt, celle qui se veut consacrer particulièrement à la mise en place des structures adéquates d’industries pharmaceutiques dans toutes les régions africaines pour que les populations puissent avoir accès à des médicaments de qualité sûre et disponibles. La disponibilité des médicaments à temps réel est une préoccupation majeure à laquelle il faut désormais œuvrerC’est justement pour pallier à cet état de chose que la Commission de l’Union africaine a décidé avec l’accord des Chefs d’Etat et de Gouvernement, de promouvoir la fabrication locale des produits pharmaceutiques en Afrique. Ainsi tous les pays qui prendront l’initiative  de l’industrie pharmaceutiques seront soutenus et accompagnés sur tous les plans » a déclaré Dr Janet Byaruhanya de la Commission de l’Union africaine (Département de la Santé et des affaires sociales, Population et la Division Nutrition).

Les industries pharmaceutiques déjà existantes sur le continent  doivent être renforcées pour faciliter la distribution des produits de bonne qualité et à temps aux populations ; en suivant  bien sûr le Plan d’industrialisation des produits pharmaceutiques, qui appelle le respect des procédures à suivre, des normes d’élaboration, de conditionnement et de distribution.


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