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Conférence de haut niveau sur la Propriété intellectuelle « Pour une Afrique émergente » : « Oser accepter de devenir le premier dans le pays, dans la région et même dans le monde à proposer une solution nouvelle à une question sociale »


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Du 03 au 05 Novembre 2015, s’est tenue à Dakar (Sénégal), la conférence ministérielle africaine 2015 sur la propriété intellectuelle « pour une Afrique émergente ». Une cinquantaine de ministres africains ont pris part cette conférence qui vise à souligner le rôle essentiel que joue la propriété intellectuelle comme moteur de l’innovation et de la créativité aux fins du développement socioéconomique en Afriqueselon le communique de presse de World Intellectual Property Organization (WIPO).

« Les pays qui se lancent dans l’innovation aujourd’hui occuperont une place prépondérante dans l’économie mondiale de demain ».

« Les pays qui se lancent dans l’innovation aujourd’hui occuperont une place prépondérante dans l’économie mondiale de demain ».

Selon le communiqué de presse de WIPO, ils sont environ une cinquantaine de ministres venant de tout le continent pour prendre part à cette conférence de trois jours dénommée : la “Conférence ministérielle africaine 2015 sur la propriété intellectuelle pour une Afrique émergente”.

Conjointement organisée par l’Union africaine, la Présidente de la République de Maurice, Mme Ameenah Gurib‑Fakim, le Premier ministre du Sénégal, M. Mahammed Boun Abdallah Dionne, M. Francis Gurry, Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), le Gouvernement du Japon dans le cadre du fonds fiduciaire du Japon pour l’Afrique et les pays les moins avancés (PMA), cette rencontre vise à souligner le rôle de la propriété intellectuelle dans la promotion de l’innovation et la transformation scientifique et technologique des économies africaines.

« L’Homme est le fondement de toute innovation et de toute créativité. L’Afrique est le berceau de l’humanité, c’est pourquoi elle est à l’origine de l’innovation et de la créativité qui caractérisent l’espèce humaine. Les systèmes nationaux de propriété intellectuelle, s’ils sont bien conçus, peuvent aider les pays africains à libérer le potentiel de créativité et d’innovation de leurs citoyens et ainsi stimuler la croissance économique »  a souligné M. Gurry à l’ouverture de la conférence.

Rôles et Avantages de la propriété intellectuelle

En effet cette conférence vise à démontrer dans quelle mesure la propriété intellectuelle peut contribuer à la réalisation des priorités définies dans le cadre de la Position commune africaine (PAC) sur le Programme de développement pour l’après‑2015. Il s’agit pour les participants de débattre du rôle de la propriété intellectuelle dans l’innovation et la créativité sur le continent africain ; de déterminer le rôle des gouvernements dans la création d’un environnement propice à l’utilisation de la propriété intellectuelle et de l’innovation au service du développement ; de permettre une meilleure compréhension et une meilleure appréciation du rôle moteur que joue l’utilisation stratégique du système de propriété intellectuelle dans la transformation scientifique et technologique de l’Afrique, dans son développement socioéconomique et dans l’éradication de la pauvreté ; d’encourager les gouvernements à mettre en place des politiques de propriété intellectuelle et des stratégies d’innovation visant à renforcer les capacités nationales dans le domaine des sciences, des technologies et de l’innovation au service du développement ; de donner aux participants les outils et les moyens de se tenir informés des dernières tendances et des modèles commerciaux utilisés dans l’environnement numérique ; de renforcer la participation des pays africains à l’économie numérique en les encourageant à ratifier les principaux traités internationaux sur le droit d’auteur ou à y adhérer  et de faire progresser la mise en œuvre d’un cadre et d’une infrastructure qui contribuent à accroître les performances et la compétitivité des industries de la création aux fins de la réalisation des objectifs de développement social, culturel et économique.

Tirer parti de l’avantage concurrentiel

« La propriété intellectuelle est une composante nécessaire, quoique insuffisante, d’un écosystème de l’innovation solide et dynamique. Elle permet de tirer parti de l’avantage concurrentiel que confère l’innovation et de récompenser l’investissement en ressources humaines et financières nécessaires à la création de nouveaux savoirs et à l’innovation » a ajouté M.

Pour sa part, Mme Ameenah Gurib‑Fakim, Présidente de la République de Maurice, a mentionné les perspectives de croissance économique favorables pour les pays africains durant la prochaine décennie tout en soulignant la nécessité impérieuse de protéger les droits de propriété intellectuelle pour pouvoir créer des économies du savoir durables qui tirent parti de la science, des technologies et de l’innovation.

« Dans un environnement économique mondial hautement concurrentiel, la création, la gestion et la protection du savoir occupent une place centrale dans la création de richesses, offrent la possibilité d’être aux avant-postes dans ce domaine et facilitent l’intégration dans l’économie mondiale ».

« L’innovation se construit, elle ne s’apprend pas ; c’est le fondement de tout développement ».

« L’innovation se construit, elle ne s’apprend pas ; c’est le fondement de tout développement ».

Libérer le potentiel des actifs sont propres à l’Afrique

Parmi les mesures à prendre, il convient d’élaborer des instruments qui permettent de libérer le potentiel des actifs qui sont propres à l’Afrique, tels que les plantes médicinales locales et les savoirs traditionnels et de les promouvoir. L’Afrique doit s’efforcer de donner la priorité aux opportunités qu’offre la révolution numérique dans le domaine des sciences, des technologies, de l’innovation et de la créativité.

La protection des droits de propriété intellectuelle devrait s’accompagner de mesures d’incitation et de soutien appropriées ; d’où la création d’un fonds pour les inventeurs africains afin de leur permettre d’accéder aux capitaux nécessaires pour soutenir les nouvelles entreprises s’avère nécessaire.

Le premier ministre sénégalais, M. Mahammed Boun Abdallah Dionne a indiqué que cette conférence tombait à point nommé, compte tenu des défis auxquels l’Afrique était confrontée.  Selon lui, la propriété intellectuelle pouvait contribuer à assurer un développement durable et solidaire propice à la réduction de la pauvreté et au renforcement de la compétitivité.  “L’innovation est le fondement de tout développement”, a‑t‑il déclaré.

« C’est le rôle des organismes de la propriété intellectuelle en Afrique de pousser les dirigeants africains à comprendre qu’il y a là tout à construire pour permettre à nos jeunes de franchir le Rubicon, de surmonter les obstacles qu’ils pourraient rencontrer et d’avoir un peu de cette folie qui caractérise les inventeurs, pour oser accepter de devenir le premier dans le pays, le premier dans la région et même le premier dans le monde à proposer une solution nouvelle à une question sociale » a déclaré M. Martial De‑Paul Ikounga, Commissaire en charge du département des Ressources humaines, de la Science et de la Technologie à la Commission de l’Union africaine et Organisateur de ladite conférence.

Plusieurs présentations et travaux ont meublé les trois jours de débat de haut niveau sur le thème :  » l’Afrique dans le cadre d’une économie fondée sur le savoir : Enjeux et Perspectives ». Environ 400 participants dont quelque 50 ministres chargés des questions liées à la propriété intellectuelle, au Commerce et à la Culture et acteurs du secteur privé ont pris part à cette conférence dont l’objectif est d’élaborer un plan visant à promouvoir l’utilisation d’instruments de propriété intellectuelle qui contribuent à stimuler le développement socioéconomique en Afrique.

En prélude à cette conférence ministérielle, un atelier rassemblant une cinquantaine de jeunes inventeurs et créateurs africains a précédée le 2 novembre, sur le thème de la propriété intellectuelle, de l’innovation et de la créativité.

À propos de la propriété intellectuelle en Afrique

Le terme “propriété intellectuelle” désigne les œuvres de l’esprit : inventions;  œuvres littéraires et artistiques;  dessins et modèles;  et emblèmes, noms et images utilisés dans le commerce. 

La propriété intellectuelle est protégée par la loi, par exemple au moyen de brevets, de droits d’auteur et d’enregistrements de marques, qui permettent aux créateurs de tirer une reconnaissance ou un avantage financier de leurs inventions ou créations.  En définissant un juste équilibre entre les intérêts des innovateurs et ceux du grand public, le système de la propriété intellectuelle vise à favoriser un environnement propice à l’épanouissement de la créativité et de l’innovation.

Dans une économie mondiale fondée sur le savoir, il est de plus en plus largement admis que la propriété intellectuelle et l’innovation sont deux facteurs importants qui contribuent au développement économique, social et culturel en renforçant la compétitivité des industries et en accroissant les échanges.

Les nations africaines se rallient à l’économie fondée sur le savoir afin d’accéder aux opportunités qu’elle offre en termes de réduction de la pauvreté, d’amélioration de la productivité agricole et de perspectives en matière de compétitivité industrielle, ce qui pourrait ouvrir la voie à un développement durable et solidaire. (WIPO).

Aline ASSANKPON


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